II. L'EXÉCUTION DES BUDGETS VOTÉS EN 1996 ET EN 1997

A. EXÉCUTION DU BUDGET 1996

En 1996, le budget du ministère de l'Industrie a été à nouveau présenté séparément de celui des Postes et Télécommunications. Les crédits de ce budget ont été approuvés par le Parlement en loi de finances initiale pour un montant de 16,96 milliards de francs contre 17,97 en 1995, soit une réduction de 5,7 %.

Les modifications suivantes sont également intervenues :

inscription d'une dotation d'investissement au Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) pour un montant de 200 millions de francs (chapitre 62-00) alors qu'il n'y avait plus de dotation directe sur ce chapitre depuis 1991, les crédits faisant l'objet d'un transfert du ministère de la Défense en cours d'année ;

diminution des subventions aux entreprises d'intérêt national comme le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) ou les Charbonnages de France ;

suppression de la dotation de la Caisse française des matières premières (chapitre 45-14) ;

transfert des crédits de télécommunications du chapitre 34-95 vers le chapitre 34-96 ;

réduction des moyens des services et suppression de 21 emplois ;

Suite à des mouvements devenus traditionnels (transfert de la subvention d'investissement du CEA) et à des dotations exceptionnelles (financement de la prime automobile) en cours de gestion, le montant des dotations effectives du budget de l'industrie a atteint quasiment le double du montant initialement approuvé par le Parlement (31,922 milliards de francs contre 16,968 milliards de francs).

Néanmoins, le taux de consommation de ces crédits n'a atteint que 90,96 %, traduisant un essoufflement de l'exécution du budget.

1. Des ouvertures de crédits en forte croissance

Les crédits ouverts au cours de l'année 1996 ont atteint la somme de 3.842,4 millions de francs , soit 22,6 % des crédits votés en loi de finances initiale. Il s'agit d'une somme supérieure de 975 millions de francs au montant des ouvertures de crédits de 1995. Elle résulte d'un décret d'avance pris trois mois après le vote du budget et d'une loi de finances rectificative.

Le décret d'avance du 10 avril 1996 a ainsi ouvert 1.510 millions de francs de crédits pour le financement des primes auto " qualité " afin de pallier l'absence de tout crédit à cet effet en loi de finances initiale (chapitre 44-28). Les années 1994 et 1995 avaient connu le même phénomène pour des sommes respectives de 1.660 millions de francs et 600 millions de francs.

Par ailleurs, la loi de finances rectificative pour 1996 a ouvert 2.332,4 millions de francs de crédits nouveaux sur les chapitres suivants :

- 37-91 " Frais de justice - Réparations civiles " : 14,6 MF ; le chapitre 37-91 est en effet un chapitre évaluatif dont les dépenses sont imprévisibles ;

- 44-28 " Prime à la reprise de véhicules anciens " : 2.000 millions de francs sont venus s'ajouter aux 1.510 millions de francs évoqués ci-dessus et aux 515 millions de francs reportés de 1995 à 1996, portant ainsi la dotation du chapitre 44-28 à 4,025 milliards de francs pour douze mois ; 700.000 véhicules en ont bénéficié pour une prime moyenne de 5.700 francs ;

- 57-02 " Equipements administratifs et techniques " : 1,8 MF ;

- 62-00 " Commissariat à l'Energie Atomique " : 232,3 millions de francs ont été consacrés à hauteur de 200 millions de francs à la recherche duale et pour le reste au financement du programme AIDA de démantèlement de l'arsenal nucléaire en Russie ;

- 64-96 " Restructurations industrielles " : 83,75 millions de francs ont été ouverts au profit du CIRI au titre de la contribution de l'Etat au plan de redressement du Groupe Britanny Ferries .

Il convient de noter que les deux lois de finances rectificatives pour 1995 avaient également ouvert des sommes importantes (2.267 millions de francs), qui avaient été portées pour leur quasi totalité (2.000) au chapitre 44-82 au titre de la prime à la reprise des véhicules anciens.

2. Des annulations de crédits en diminution

Les annulations ont porté en 1996 sur un total de 498 millions de francs , soit 2,9 % des crédits initialement adoptés par le Parlement. En 1995, elles avaient porté sur un montant de 629,9 millions de francs.

Elles résultent pour l'essentiel de l'arrêté d'annulation du 26 septembre 1996 qui a annulé 435 millions de francs de crédits de paiement et 1.147,6 millions de francs en autorisations de programme. L'arrêté du 13 novembre 1996 a porté sur 63 millions de francs de CP et 10 millions de francs en AP.

Les annulations ont porté d'avantage sur les dépenses en capital (326 millions de francs) que sur les dépenses ordinaires (171 millions de francs), ce qui n'est pas souhaitable.

Des annulations supérieures à 15 % des crédits initiaux ont affecté les chapitres suivants :

- 34-97 " Centres de responsabilité (DRIRE) - Dépenses de matériel et de fonctionnement " : 10,5 millions de francs (- 23,3 %) ;

- 62-01 " Reconversion " : 32,6 millions de francs (- 17,6 %) ;

- 62-92 " ADEME " : 18,45 millions de francs (- 15,4 %).

En valeur absolue, les annulations les plus lourdes ont principalement affecté :

- les crédits pour les grands programmes , à hauteur de 137,9 millions de francs de CP et de 550 millions de francs d'AP (chapitre 66-01) ;

- les crédits de l'ANVAR : l'agence a ainsi vu da dotation de fonctionnement (chapitre 44-04) amputée de 12,3 millions de francs et ses crédits d'intervention réduits de 76,55 millions de francs (chapitre 66-02).

Inversement, les secteurs budgétairement les plus coûteux du ministère ont vu leurs crédits épargnés (CDF, équipement naval) voire accrus (CEA).

3. D'importants reports de crédits

En 1996, les reports ont atteint 2.369,6 millions de francs , soit 14 % du montant des crédits initiaux, contre 1.204,6 millions de francs en 1993 (soit 6,2 % du montant initial des crédits). Ils ont porté sur les moyens des services à concurrence de 201,6 millions de francs et sur les dépenses en capital à hauteur de 1.252,3 millions de francs.

900 millions de francs ont été reportés sur le chapitre 44-82 au titre de la prime à l'acquisition de véhicules.

4. Le poids déterminant des transferts et des répartitions

Des transferts pour un montant total de 7.763,9 millions de francs ont eu lieu sur le budget de 1996, soit 45,7 % des crédits initiaux. Leur montant est inférieur de 490 millions de francs à celui de 1995 où il avait atteint 8.253,8 millions de francs.

La quasi totalité de ces transferts résultent du transfert des crédits d'investissement du CEA depuis le budget de la Défense (7.897,6 millions de francs).

5. Des fonds de concours en progression

Les crédits ouverts au budget de l'industrie par rattachement de fonds de concours représentent en moyenne plus de 4 % du total des crédits nets. En 1996, ils se sont élevés à 1.389,5 millions de francs , soit 8,1 % des dotations initiales.

Les crédits de fonds de concours ouverts au titre III représentent en 1996 plus de 14 % des moyens de fonctionnement des services. Ils ont les provenances suivantes :

versements effectués par l'agence Centre Europe d'exploitations des oléoducs de l'OTAN pour couvrir les dépenses d'exploitation de la partie française du réseau d'infrastructure pétrolière de l'OTAN : ils ont atteint 254,6 millions de francs en 1996 et ont couvert 80,3 % des dépenses du chapitre 37-61 " Dépenses et remboursement supportés par la France au titre de l'infrastructure pétrolière " ;

redevances encaissées à l'occasion des expertises des ingénieurs des mines : elles sont passées de 265 millions de francs en 1993 à 421 millions de francs en 1996 ;

taxes et redevances perçues par le service des activités de mesure ;

redevances de surveillance des installations nucléaires ;

produit du contrôle des installations classées pour la protection de l'environnement.

Il convient de noter que 26,4 % des crédits inscrits aux chapitres de rémunération proviennent de fonds de concours. En particulier, le chapitre 31-02 " Indemnités et allocations diverses " est doté à hauteur de 66,5 % par le rattachement de fonds de concours et le chapitre 33-91 " Prestations sociales versées par l'Etat " à hauteur de 22,7 %.

Les crédits de fonds de concours du titre V ont principalement pour origine les redevances de surveillance des installations nucléaires, qui ont atteint en 1996 416,3 millions de francs, venant financer le chapitre 54-93 " Etudes ".

Sur le titre VI, les fonds de concours reçus en 1996 représentent la contribution du FEDER à la construction de l'école des mines d'Albi-Carmaux.

6. Un taux de consommation des crédits décroissant

En 1996, les crédits nets disponibles sur le budget de l'industrie ont enregistré une très légère progression en francs courants (+ 0,16 %) par rapport à 1995 après avoir régressé de 2,6 % en 1995. Ils atteignent 31,84 milliards de francs au 31 décembre 1996 contre 32,64 milliards en 1994.

En revanche, avec 28,95 milliards de francs de crédits consommés contre 29,42 milliards en 1995, les dépenses nettes (ou crédits consommés) ont diminué de 1,6 %.

Le tableau ci-après retrace l'exécution du budget 1996.



En dépit de la contraction du montant des crédits nets par rapport au " pic " atteint en 1994, le taux de consommation de l'ensemble des crédits du ministère a diminué , passant de 92,6 % en 1995 à 90,9 % en 1996.

Certains chapitres comme le chapitre 44-82 " Primes à l'acquisition de véhicules " ou le chapitre 34-97 " Moyens de fonctionnement des DRIRE " affichent un taux de consommation des crédits inférieur à 75 %. S'agissant du premier, le faible taux de consommation (71,8 %) traduit l'ouverture de crédits en loi de finances rectificative qui n'ont pu être engagés et ordonnancés que partiellement en 1996. Pour le chapitre 34-97, c'est le rattachement trop tardif des crédits de fonds de concours qui justifie le taux de consommation de 74 %.

Les crédits du chapitre 64-96 " Restructurations industrielles " n'ont été consommés que pour 21 % de leur montant net. C'est la conséquence d'une part de l'ouverture de crédits en loi de finances rectificative, et, d'autre part, de la faiblesse de l'activité du CIRI en 1996.

On constate enfin que seuls 57,4 % des crédits du titre V (Investissements exécutés par l'Etat) ont été consommés.

Le montant des crédits non consommés s'élève à 2.884,7 millions de francs.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page