chapitre II

LES CONCOURS PUBLICS AU SECTEUR DES PME du commerce et de l'artisanat : la permanence de leur importance et de leur diversité

priorité aux actions économiques territoriales...

L'action du FISAC

Hors les crédits budgétaires, les actions économiques territoriales sont confortées par une augmentation des ressources extrabudgétaires du fonds d'intervention pour la sauvegarde, la transmission et la restructuration des activités commerciales et artisanales (FISAC).

Le FISAC a été mis en place en 1992. Il est alimenté par un prélèvement sur l'excédent du produit de la taxe sur les grandes surfaces. Il répond à une double nécessité d'assurer le maintien d'une desserte commerciale et des services de proximité et de préserver l'équilibre entre les différentes formes de commerce en soutenant l'adaptation des structures traditionnelles.

Sur les 17 catégories d'opérations subventionnées par le FISAC, six d'entre elles concentrent pour la période 1992-1997, 86 % du nombre des dossiers et 75 % du montant des subventions (hors animation économique des chambres de métiers).

Il s'agit par ordre croissant des dossiers subventionnés :

- des opérations en faveur des quartiers sensibles qui visent à la restructuration de centres commerciaux de proximité et à la mise en place, sur le terrain, d'assistants techniques aux commerces et aux métiers.

- les opérations urbaines de développement du commerce et de l'artisanat (OUDCA), renommées en 1995 opérations "Coeur de pays" pour les communes de moins de 30.000 habitants ;

- les opérations de rénovation des halles et marchés mises en oeuvre en application de la lettre circulaire du 26 juillet 1991 ;

- les opérations de restructuration de l'artisanat et du commerce (ORAC), financées en complément des contrats de plan Etat-régions ;

- les opérations urbaines de développement du commerce et de l'artisanat "Centre 2000", pour les communes de plus de 30.000 habitants ;

- les opérations "1.000 Villages de France" , qui connaissent, depuis le début 1994, une forte montée en puissance avec des dossiers dont les montants restent relativement modestes (100.000 francs en moyenne).

Il faut noter une stabilisation du niveau des dépenses pour trois catégories d'opérations : les études, les programmes de développement concerté et les opérations de transmission-reprise d'entreprises conduites à l'initiative des organismes consulaires.

Pour les autres catégories, elles se maintiennent comme les opérations de restructuration de l'appareil commercial (regroupement, relocalisation de commerces) sous maîtrise d'ouvrage publique dans les bourgs-centres ou les opérations "Biens culturels". Un tiers environ des opérations subventionnées par le FISAC présentent un caractère pluriannuel (essentiellement ORAC et opérations urbaines).

Après avoir été stables, en 1996 et en 1997, à 300 millions de francs, les crédits consacrés au FISAC devraient connaître une augmentation substantielle qui est actuellement en cours d'arbitrage budgétaire. En tout état de cause , pour 1998 , ces crédits atteindront 300 millions de francs .

Le montant de cette dotation substantiellement améliorée, devrait permettre de conforter les moyens consacrés aux actions économiques territoriales qui seront regroupées autour de la notion de "territoires ". Cette nouvelle stratégie, se traduira, dans le domaine urbain, par un renforcement des actions "centres-villes et quartiers". Pour les actions menées dans le domaine rural, une enveloppe du fonds pourrait être mise en place dans le cadre d'une réforme des fonds locaux d'adaptation du commerce rural et l'opération "1000 villages" poursuivra sa montée en puissance.

Par ailleurs, d'autres fonds secondaires interviennent également en faveur du secteur du commerce et de l'artisanat. Je citerai sans plus de développement le FNADT (Fonds national d'aménagement et de développement du territoire) et les fonds locaux d'adaptation du commerce rural dont les actions et les dotations sont de plus en plus difficilement contrôlables.

L'apport des fonds européens

Les actions économiques territoriales sont également soutenues par l'intervention de deux fonds européens.

1. Le fonds social européen (FSE)

Le commerce et l'artisanat relèvent de l'objectif 3, mesure 8 pour l'artisanat et les mesures 3 et 6 pour le commerce.

Pour le secteur de l'artisanat , la mesure 8 se traduit par "une aide à l'installation et à la création d'activités des jeunes à la recherche d'un emploi". Les actions sont intégrées dans les dispositifs départementaux animés par les chambres de métiers. Une circulaire du ministère des petites et moyennes entreprises, du commerce et de l'artisanat adressée le 26 mars 1997 aux chambres de métiers, leur a fixé, pour l'année 1997, les conditions d'éligibilité au financement par le FSE ainsi que la liaison avec les crédits d'animation économique qui constituent la contrepartie nationale des aides communautaires.

Cette mesure bénéficiera, comme en 1997, d'une dotation de 38 millions de francs, soit 200 millions de francs pour la durée du programme (1994-1999).

Pour le secteur du commerce :

En novembre 1996, la programmation initiale 1994-1999 a été revue à la baisse.

Elle s'effectuera désormais selon les modalités suivantes :

- pour la mesure 6 "remise à niveau et qualification des personnes menacées de chômage", le concours du fonds sera de 8,3 millions de francs pour la période 1997-1999 (3,4 millions par an antérieurement);

- pour la mesure 3 "formation des demandeurs d'emplois candidats à la création d'entreprise", le concours du fonds s'élevera à 2,7 millions de francs pour la période 1997-1999 (contre 4,6 millions de francs pour la même période).

2. Le fonds européen de développement régional (FEDER)

L'action de l'Union européenne s'inscrit en complément des actions menées par les acteurs locaux et nationaux. Elle se fonde sur des programmes établis par les préfets, présentés par les Etats et adoptés par la Commission européenne.

L'intervention de l'Union européenne découle de l'exécution des engagements contractés par les Etats, les fonds sont ensuite disponibles par tranches, les préfets procédant à des appels de fonds calculés pour les réalisations au fur et à mesure que ces dernières sont constatées.

Les secteurs du commerce et de l'artisanat bénéficient de mesures spécifiques qui s'articulent avec les contrats de plan Etat-régions. On peut estimer à 500 millions de francs le montant des crédits du FEDER susceptibles de bénéficier aux secteurs du commerce et de l'artisanat dans le cadre des objectifs 1 et 2 (1994-1996) et 5 b (1994-1999).

En 1996, le montant de ces subventions pour les programmes des objectifs 1 et 2 s'est élevé à 220 millions de francs. Le montant définitif des programmes relatifs aux zones de l'objectif 5 b pourra être indiqué précisément fin 1999.

Pour la période 1994/1999, deux programmes d'intervention communautaire (PIC) mobilisent plus particulièrement les crédits : le PIC URBAN , qui a pour objet de développer des actions d'insertion économique et sociale dans les quartiers en difficulté, se traduira par la mise en œuvre de huit programmes (Amiens, Aulnay-sous-Bois, l'Est Lyonnais, Mulhouse, les Mureaux, Roubaix, Saint-Nazaire, Valenciennes) et mobilisera 361 millions de francs pour les zones des trois objectifs précités et le PIC PME d'un montant de 321 millions de francs qui s'articule autour des trois orientations suivantes, faciliter l'accès au crédit des PME à travers l'octroi de garanties par la SOFARIS, stimuler le partenariat interentreprises pour l'innovation et la modernisation des PME et enfin, favoriser "l'européanisation" des PME.


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