... ET AU FINANCEMENT DES ENTREPRISES

Le renforcement des moyens affectés à la BDPME

La BDPME est née, à la fin de 1996, du rapprochement du Crédit d'équipement des PME (CEPME) et de la SOFARIS. La mission qui lui est confiée par les pouvoirs publics consiste à renforcer l'efficacité des dispositifs de financement en faveur des petites et moyennes entreprises . Ses principaux domaines d'intervention sont les suivants : la création d'entreprises et la consolidation des jeunes entreprises, le développement des entreprises de plus de trois ans, le renforcement des capitaux propres et permanents des PME et le financement des entreprises titulaires de commandes publiques.

Les ressources de la BDPME sont de trois ordres :

- les fonds propres du groupe BDPME,

- les ressources d'emprunt du CEPME,

- les fonds de garantie de SOFARIS.


· Les fonds propres du groupe BDPME


La BDPME a été formellement créée par apport à une société holding des participations de l'Etat, de la Caisse des dépôts et consignations et des Banques populaires dans le CEPME et la SOFARIS. La BDPME contrôle directement la SOFARIS, après avoir repris la part de l'Etat (42 % et de la CDC (4 %). Avec le CEPME, qui a conservé ses 4,5 %, elle est donc devenue majoritaire dans la SOFARIS.

La création de la BDPME a pu être accompagnée d'un renforcement conséquent des capitaux propres du CEPME (628 millions de francs de capital en numéraire), de la SOFARIS (200 millions de francs) et de la Caisse des dépôts et consignations (338 millions de francs).

Au total, le groupe BDPME devrait disposer, à la fin de 1997, d'un montant global de fonds propres consolidés de 7 milliards de francs , pour faire face à ses engagements au regard de la réglementation sur le ratio de solvabilité . En outre, la Caisse des dépôts et consignations s'est également engagée, dans le cadre d'une convention spécifique avec le CEPME relative au développement des interventions en fonds propres, à effectuer des apports en capital pour un montant de 225 millions de francs, sur trois ans, auprès des filiales de capital risque du CEPME.


· Les ressources d'emprunt du CEPME


Le CEPME mobilise l'ensemble de ses ressources sur les marchés financiers. Des mécanismes spécifiques permettent néanmoins de lui assurer des conditions de refinancement comparables à celles des banques, avec lesquelles il intervient désormais systématiquement en cofinancement et qui sont :

- les emprunts obligataires garantis par l'Etat : le volume annuel des recours du CEPME au marché obligataire devrait s'établir aux alentours de 4 milliards de francs ;

- le dispositif CODEVI : en complément des enveloppes précédentes de 12 milliards de francs, il prévoit la mise à disposition d'ici fin 1999 de 18 milliards de francs sous forme de tirages d'une durée de 5 à 15 ans ;

- les titres de créances négociables : la trésorerie à court terme du CEPME est notamment assurée par des émissions de bons des institutions et sociétés financières. Il s'agit de titres émis sur le marché monétaire pour des durées de quelques mois. L'encours est assez variable, il peut représenter plusieurs milliards de francs.


· Les fonds de garantie de la SOFARIS


Au 31 décembre 1996, le montant des fonds de garantie SOFARIS s'élevait à 3,2 milliards de francs. Les finalités à risque qui sont à l'origine de la création de la SOFARIS représentent toujours des montants importants (création d'entreprises : 415 millions de francs, transmissions d'entreprises : 522 millions de francs), mais le soutien plus général au développement des entreprises occupe désormais une place pratiquement équivalente (investissements : 537 millions de francs, renforcement des capitaux permanents : 578 millions de francs).

Les volumes d'interventions prévisionnels de la BDPME pour l'année 1997 devraient représenter 18,3 milliards de francs ainsi répartis :

- activités de cofinancement : 6,3 milliards de francs,

- intervention en garantie : 12 milliards de francs.

A ces montants doivent s'ajouter les prévisions d'avance de trésorerie consenties à des entreprises pour 24 milliards de francs.

Au cours du premier trimestre 1997, les garanties octroyées par la SOFARIS s'inscrivent bien dans l'objectif annuel d'intervention de 12 milliards de francs. En revanche, le développement de l'activité de cofinancement s'est avéré plus délicat. En effet, l'atonie de la demande d'investissements et l'âpreté de la concurrence bancaire ont constitué des facteurs défavorables. Cependant, les accords de partenariat se mettent en place progressivement.

Pour l'exercice 1998, les objectifs que se propose de retenir la SOFARIS sont analogues à ceux de 1997, pour les interventions en garantie, soit 12 milliards de francs qui comprendraient pour l'essentiel 1,5 milliards de francs pour la création, 2 milliards de francs pour la transmission, 3,5 milliards pour l'investissement et 1,5 milliard pour les capitaux permanents.

S'agissant de l'activité de cofinancement, les hypothèses retenues pour 1998 reposent sur une production de 7,3 milliards de francs.

Au total, la BDPME devrait recevoir, en 1998, une dotation d'un milliard de francs supplémentaires par mener à bien ses interventions de garantie de prêts mais aussi pour soutenir la constitution de capital risque et de capital développement, domaine dans lequel les banques ont encore une attitude réticente.

Les prêts bonifiés aux artisans : le maintien de l'enveloppe des prêts

Le financement des entreprises passe également par le biais de la distribution de prêts bonifiés du ministère au secteur du commerce et de l'artisanat. Grâce à des crédits budgétaires, l'Etat encourage le réseau bancaire à soutenir le secteur.

Cette action repose sur les orientations suivantes :

- concentration de l'effort de l'Etat sur les prêts superbonifiés (mise aux normes, installation, qualification artisanale) ;

- élargissement de la gamme des financements à taux privilégiés grâce à l'éligibilité aux prêts sur ressources CODEVI et à la garantie SOFARIS.

Depuis 10 ans, ce sont près de 720.000 prêts qui ont été accordés pour un montant de 104 milliards de francs ; mais, il faut souligner que l'offre a été constamment supérieure à la demande puisque le taux moyen de consommation de l'enveloppe des prêts bonifiés est de 86 % seulement.

Afin d'accentuer son action, en particulier dans le domaine de l'amélioration de la qualité sanitaire des installations, le Gouvernement a décidé d'étendre, pour 1997 et 1998, le bénéfice de ces prêts à toutes les entreprises concernées par la directive européenne relative à l'hygiène des denrées alimentaires, publiée en juillet 1993 et transposée en mai 1995.

Sont ainsi nouvellement éligibles, les entreprises du secteur de l'alimentation, créées depuis plus de trois ans et devant se mettre en conformité, que ces entreprises soient immatriculées au répertoire des métiers ou qu'elles soient inscrites au registre du commerce et des sociétés.

Les modalités d'attribution des prêts, comprenant notamment la liste des codes de la nomenclature d'activités françaises (NAF) concernées, ont fait l'objet de l'arrêté du 25 avril 1997 et d'une circulaire d'application.

L'élargissement de la population pouvant en bénéficier nécessitait un accroissement important de l'enveloppe de prêts, d'autant que celle ouverte en 1996 avait été totalement consommée en moins de six mois, ainsi qu'une augmentation des ressources affectées à la couverture de la charge de la bonification.

Le mécanisme mis en place, allié à la politique monétaire qui a entraîné une baisse des taux d'intérêts, a permis d'ouvrir pour 1997, un triplement de l'enveloppe.

Pour des raisons budgétaires, le mécanisme adopté a été fractionné :

- une première étape, lors de l'adjudication réalisée le 7 février, a ouvert, sur crédit budgétaire de l'artisanat, une enveloppe de 1,930 milliards de prêts bonifiés à 3,50 % et 3,860 milliards de francs de prêts conventionnés à 5,75 % ;

- une seconde enveloppe, aux mêmes conditions de taux, a été mise en adjudication le 24 juillet, par recours aux ressources du FISAC ; les conditions de marché ont permis d'en porter son montant à 1.550 milliards de francs de prêts bonifiés impliquant une offre de 3,100 milliards de francs de prêts conventionnés.

L'enveloppe de prêts bonifiés ainsi obtenue, 3,480 milliards de francs, devrait permettre d'assurer l'ouverture exceptionnelle de la procédure, en 1997 et 1998, aux autres professionnels, également confrontés aux exigences de mise aux normes d'hygiène des denrées alimentaires et de salubrité, que sont les restaurateurs traditionnels et autres commerçants de l'alimentation de proximité.

Le total des prêts spéciaux (bonifiés et conventionnés) s'élèvera ainsi pour 1997 à 10,440 milliards de francs à un taux moyen de 5 %, enveloppe réservée de 3 milliards de francs de CODEVI non comptée, contre 7,713 milliards de francs réalisés en 1996 au taux moyen de 7 % et 10,562 milliards de francs en 1995 à 9 %.

Votre rapporteur spécial souligne que le financement de la bonification pour la seconde enveloppe de prêts 1997 sur les fonds du FISAC ne lui paraît pas adapté ; en effet, le fonds n'est pas, par nature, destiné à faire de la bonification d'intérêt .

Pour 1998 , les crédits budgétaires inscrits pour la bonification sont en baisse de 5,7 % à 150 millions de francs ; cette réduction traduit un amortissement progressif des prêts contractés avant le 31 décembre 1997 et non une réduction de l'enveloppe allouée puisque les mesures nouvelles fixées à 21,25 millions de francs pour 1998 sont sensiblement égales à celles de 1997 et permettront de distribuer une enveloppe de 2 milliards de francs sur ressources budgétaires uniquement.

La répartition des bonifications entre établissements bancaires s'est modifiée depuis deux ans. Si les banques populaires bénéficient encore de 45,4 % des crédits totaux, elles ne reçoivent que 38,1 % des mesures nouvelles ; ce sont les banques autres que le Crédit agricole qui voient leur part augmenter puisqu'elles bénéficieront, en 1998, de 41,2 % de l'enveloppe des nouveaux prêts bonifiés.


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