II. LE FORT ENGOUEMENT POUR LE PRÊT A TAUX ZÉRO

L'engouement considérable suscité par le prêt à taux zéro a excédé les prévisions effectuées lors de la mise en place de la réforme fin 1995. Bien que la bonne tenue des taux d'intérêt de marché ait permis de maintenir la subvention unitaire à un niveau modéré 1( * ) , cette situation a généré une insuffisance de crédits de 240 millions de francs pour les prêts accordés en 1997 aux opérations à quotité de travaux réduite (20 % à 35 %) qui doit être soldée lors de l'exercice 1997.

A. L'ÉVOLUTION DU NOMBRE DE PRÊTS DÉLIVRÉS

Du 1er janvier au 31 décembre 1996, 145.000 offres de prêts ont été enregistrées par la société de gestion du FGAS. 22.300 l'ont été lors du premier trimestre et 28.200 au deuxième trimestre 1997 (données provisoires enregistrées fin août).

Offres de prêts

1er trimestre

2ème trimestre

3ème trimestre

4ème trimestre

1996

29.460

35.629

33.328

46.775

1997

22.300

28.200

source : SGFGAS

L'année 1997 pourrait voir la délivrance d'un nombre de prêts de l'ordre de 120.000 à 130.000, dont 100.000 dans le neuf.

L'arrêté du 25 janvier 1996 a autorisé la distribution à titre temporaire durant l'année 1996 de prêts à 0 % comportant une quotité réduite de travaux (entre 20 et 35 % du prix de l'opération).

Le chapitre 65-02 de la section des charges communes a servi à financer les versements de l'Etat afférents à ce type de prêts. Il a été doté en 1996 de 1 milliard de francs, dont 950 millions ont été reportés sur 1997.

En août dernier, les dépenses budgétaires au titre de l'extension temporaire du prêt à 0 % étaient estimées à 858 millions de francs, dont 562 millions de francs en 1996 et 296 millions de francs en 1997.

En 1996, 145.000 offres de prêt ont été émises au total, dont 34 % pour des opérations d'acquisition-amélioration.

La part des opérations réalisées avec une quotité de travaux comprise entre 20 et 35 % a représenté 21 % du nombre total de prêts. Celle des opérations avec une quotité de travaux supérieure à 35 % en a représenté 13 %.

Au quatrième trimestre 1995, les opérations d'acquisition-amélioration, qui devaient comporter au moins 35 % de travaux, représentaient 18 % au total.

Le coût moyen d'une opération dans l'ancien est de 440.000 francs en habitat individuel et 466.000 francs en habitat collectif.

B. LA DÉCOMPOSITION DU COÛT DU PRÊT À TAUX ZÉRO

En 1996, le montant moyen du prêt à taux 0 % s'est élevé à 98.000 francs. La subvention moyenne était de 66.000 francs : 68.000 francs pour la tranche 1 relative aux ménages les plus modestes, 30.000 pour la dernière tranche du barème (ménages les plus aisés éligibles). Sur le premier semestre 1997, le prêt moyen est de 101.000 francs, le taux de subvention de 60 % et la subvention moyenne de 61.000 francs. Cette subvention est versée par moitié sur deux ans.



Le prêt à 0 % est distribué par les établissements de crédit habilités à cet effet par convention avec l'Etat. Il est financé par ces établissements sur leurs ressources ordinaires, dépôts ou émission d'emprunts obligataires sur les marchés financiers.

L'Etat verse aux établissements de crédits conventionnés une subvention destinée à compenser la différence actualisée entre les mensualités de l'avance et les mensualités qui seraient dues pour un emprunt de même montant et de même durée à un taux de marché.

Ce taux d'intérêt normal, compensé par l'Etat, est déterminé en ajoutant une marge au taux des emprunts d'Etat (OAT ou BTAN) de même durée moyenne. La marge accordée à l'établissement de crédit est de 1,6 point de pourcentage pour les emprunteurs les plus modestes, lorsque le prêt fait l'objet d'un différé de remboursement, et de 1,4 point dans les autres cas. Cette marge correspond à la rémunération de l'établissement, pour couvrir les frais de gestion, les risques de défaillance des emprunteurs, la rémunération des capitaux ainsi que l'écart entre le taux des emprunts d'Etat et celui auquel l'établissement se procure ses ressources (cet écart est évalué à 0,35 point. Il s'impute sur la marge de 1,4 ou 1,6 point qui n'est donc qu'une marge brute, la marge nette moyenne est de l'ordre d'1,3 point).

Ce coût représente la subvention due, dont la proportion par rapport au montant du prêt varie selon le revenu imposable du ménage et a été fixée par un arrêté du 2 octobre 1995 modifié par un arrêté du 24 octobre 1996.

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