D. LA GRATUITÉ DES CANTINES SCOLAIRES POUR LES ÉLÈVES LES PLUS DÉMUNIS

1. Des bourses de collège à l'aide à la scolarité

Depuis le 1er septembre 1994, la gestion des bourses de collège est transférée au ministère de l'emploi et de la solidarité qui gère l'aide à la scolarité créée par la loi du 25 juillet 1994 relative à la famille. Les critères d'attribution retenus pour l'octroi de cette aide, versée par les organismes débiteurs des prestations familiales en remplacement des bourses de collèges, relèvent du régime des prestations familiales et dépendent exclusivement de la compétence de ce ministère.

Considérant cependant que les populations les plus défavorisées devaient être davantage aidées pour assumer les frais inhérents à la scolarité de leurs enfants en collège, le gouvernement a prévu la mise en oeuvre de moyens d'intervention complémentaires.

2. Le fonds social collégien et le fonds social lycéen

Le fonds social collégien a été mis en place à compter de la rentrée scolaire 1995 dans les établissements publics et le 1er janvier 1996 dans les établissements privés sous contrat d'association.

Ce fonds est destiné à faire face à des situations difficiles que peuvent connaître certains élèves ou leur famille pour assumer les dépenses de scolarité ou de vie scolaire. Ceux-ci peuvent ainsi recevoir une aide exceptionnelle, soit financière, soit en nature, pour faire face à tout ou partie des dépenses relatives aux frais d'internat, de demi-pension ou de transport et de sorties scolaires, à l'achat de vêtements de travail, de matériel professionnel ou de sport, de manuels ou de fournitures scolaires.

Au niveau national, les crédits du fonds social collégien sont répartis entre les académies en fonction de l'effectif des élèves, pondéré par un ensemble de critères sociaux.

Au niveau académique, il appartient au recteur de procéder à la répartition des crédits qui lui sont délégués entre les établissements publics de l'académie, en s'inspirant, s'il le juge utile, des critères retenus au niveau national et en appréciant, selon l'implantation géographique des établissements et les types d'enseignements dispensés, quels sont les éléments spécifiques qui le conduiraient à majorer la dotation de tel ou tel établissement afin de mieux prendre en compte des situations sociales plus difficiles.

L'instruction de la demande, dans le respect de l'anonymat de l'élève, et l'attribution de ce type d'aide aux familles dépendent du chef d'établissement, si l'élève est scolarisé dans un établissement public, et, conjointement du chef d'établissement et du recteur, pour les élèves des collèges de l'enseignement privé sous contrat.

Les crédits affectés au fonds social collégien ont été portés de 150 millions de francs en 1996 à 180 millions de francs en 1997 et en 1998.

Les dotations budgétaires du fonds social lycéen ouvertes en 1996 et 1997 et celle prévue au projet de loi de finances 1998, s'élèvent pour leur part à 140 millions de francs.

Les crédits du fonds social lycéen destinés à aider les lycéens ayant une situation familiale difficile, servent, à hauteur de 48 % des crédits utilisés, à payer des frais de demi-pension. Les aides à la restauration accordées sur le fonds social collégien représentent 76 % de l'ensemble des aides accordées.

En 1996, le taux de consommation de ces fonds sociaux a été de 80 % des crédits accordés aux établissements.

3. La création du fonds social pour les cantines

Constatant que de nombreuses familles rencontrent des difficultés financières pour assurer le paiement de la cantine de leurs enfants dans les collèges et les lycées, le gouvernement a décidé la création d'un fonds social pour les cantines.

Ce fonds est réparti entre les établissements publics du second degré en fonction de la situation sociale des élèves accueillis dans ces établissements.

Il permettra, en affectant directement les aides au paiement des cantines, d'assurer aux élèves issus des familles les plus défavorisées, l'accès à la cantine. Il pourra également être utilisé pour proposer des collations, notamment des petits déjeuners, lorsque le besoin s'en fait sentir pour toute la classe.

D'autres partenaires ont engagé des actions en ce domaine ou souhaitent s'associer à l'Etat dans sa lutte contre les effets de la pauvreté.

L'Etat leur proposera de mettre en oeuvre une politique de partenariat afin de coordonner et d'harmoniser leurs actions. Ce partenariat sera organisé par voie de convention et une collaboration étroite sera instaurée entre les services de l'Etat et les différents partenaires pour l'orientation, la mise en oeuvre et le suivi du dispositif.

Au début de chaque année scolaire, les chefs d'établissements informeront la communauté éducative, les élèves et leurs familles des modalités d'accès à ce fonds.

Par décret du 9 juillet 1997, 145 millions de francs ont été ouverts à titre d'avance au chapitre 43-71 " bourses et secours d'études " afin de procéder à la mise en oeuvre immédiate du fonds social pour les cantines. L'abondement de ce chapitre se traduit dans le cadre du projet de budget 1998 par l'inscription d'une mesure nouvelle complémentaire de 250 millions de francs.

Devant votre commission, la ministre déléguée a précisé que les crédits du fonds social pour les cantines seront mis à la disposition des établissements même en l'absence d'engagement des collectivités locales et pourront être complétés avec les fonds sociaux des collèges et des lycées.

Les quatre académies les mieux dotées au titre du fonds social pour les cantines seront celles de Lille (plus de 27 millions de francs), Créteil (près de 17 millions de francs), Versailles (15 millions de francs) et Aix-Marseille (14,5 millions de francs).

4. Les mesures en faveur de la restauration scolaire

Outre la création du fonds social destiné à permettre aux familles les plus défavorisées d'inscrire leurs enfants à la cantine, l'éducation nationale s'est attachée à remédier à la désaffectation qui touche les cantines scolaires notamment en aménageant la composition des menus qui restait fixé par une circulaire de 1971.

La nouvelle circulaire qui devait être prochainement publiée s'appuie sur un avis du conseil national de l'alimentation et plaide pour une simplification des mesures favorisant la qualité nutritionnelle plutôt que la quantité et la mise en place d'une commission de restauration scolaire dans chaque établissement bénéficiant des conseils d'une diététicienne.

L'avis du conseil national de l'alimentation préconise également un paiement au repas, sans majoration de prix, qui se substituerait à l'actuel paiement forfaitaire trimestriel et qui pourrait à l'avenir conduire à réexaminer le système actuel de versement de l'aide à la scolarité dont les imperfections ont été soulignées depuis plusieurs années par votre commission.

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