F. VERS UNE NOUVELLE RÉFORME DES LYCÉES

Le 17 novembre 1997, le ministre a présenté les objectifs et les modalités de la réflexion qu'il entendait engager en vue d'une réforme des lycées, et notamment sur l'enseignement qui y est dispensé.

1. Le constat

Dénonçant " l'empilement " incohérent des programmes, le cloisonnement excessif des enseignements, les connaissances trop spécialisées et sans référence à une culture, le manque de repères généraux et de méthodes de travail efficaces chez les élèves, l'inadaptation des cursus à l'intégration future dans l'enseignement supérieur ou dans le monde du travail, le ministre a insisté sur la place occupée par les disciplines dites générales ou l'introduction de nouveaux savoirs.

2. L'organisation d'une réflexion sur les programmes et les enseignements du lycée

Cette réflexion devrait être engagée au sein de deux structures. Un comité scientifique, présidé par M. Edgar Morin, sera mis en place et comportera une vingtaine de " personnalités incontestées dans tous les champs de connaissance ".

En outre, un comité d'organisation, présidé par M. Philippe Meirieu, universitaire, sera créé et constitué d'une dizaine de membres comportant notamment un proviseur, un inspecteur pédagogique régional d'histoire, un chef de travaux de lycée professionnel, un professeur de sciences, un conseiller principal d'éducation, un professeur d'université et un expert.

A l'issue des consultations des deux comités qui se dérouleront en décembre 1997 et en janvier 1998, un colloque national sera organisé à Lyon en mars 1998. Ce colloque devrait aboutir à un rapport et à des propositions de réforme du lycée qui seront remis au ministre.

*

* *

Si la commission prend acte de l'augmentation des crédits de l'enseignement scolaire, prévue pour 1998, elle regrette cependant que ce budget n'apporte pas de réponses satisfaisantes à un certain nombre de ses interrogations.

Elle constate d'abord que les modalités de financement des emplois-jeunes dans l'éducation nationale pour la rentrée de 1998, et pour les années suivantes, n'apparaissent pas de manière claire.

Elle observe que le réemploi des maîtres auxiliaires à la dernière rentrée, bien loin de faciliter la gestion des effectifs enseignants, a été à l'origine de graves dysfonctionnements dans de nombreuses disciplines qui se traduisent notamment par un nombre élevé de postes non pourvus deux mois après la rentrée scolaire.

Elle exprime, en outre, la crainte que le recours accru aux médecins libéraux dans le fonctionnement du système de santé scolaire ne réponde pas aux nouveaux besoins des élèves touchés par la montée de la précarité et le développement de nouvelles pathologies.

Elle s'interroge également sur les intentions du gouvernement concernant l'avenir de la réforme en cours du collège et sur l'abandon éventuel du collège unique.

Si elle salue certaines mesures annoncées par le gouvernement qui témoignent d'une volonté de faire évoluer dans un sens positif notre système scolaire -qu'il s'agisse du maintien des classes primaires en milieu rural, de la prise en compte des difficultés de certaines zones d'éducation, d'une nouvelle orientation de l'aménagement des rythmes scolaires sous la seule responsabilité de l'éducation nationale, de la prévention de la violence en milieu scolaire, du souci de remédier à certains excès qui peuvent être constatés dans le comportement d'un faible nombre d'enseignants-, elle constate aussi que certaines réformes ont été renvoyées à de multiples tables rondes à l'issue des plus incertaines et ne se traduisent pas dans le projet de budget qui permettra d'assurer la rentrée 1998.

Tout en rappelant que l'opposition d'hier émettait des jugements sévères sur les réformes mises à l'étude par le précédent gouvernement, et sur les tentatives de redéploiement des moyens affectés à l'éducation nationale, force est de noter que la revalorisation, ô combien coûteuse, de la fonction enseignante, engagée au début des années 90 ne s'est pas substantiellement traduite par une amélioration du fonctionnement de notre système éducatif.

Alors que les effectifs scolarisés continuent à décroître et qu'une maîtrise de nos déficits est imposée par nos engagements internationaux, votre commission considère que l'effort entrepris en faveur de l'éducation nationale doit désormais porter au moins autant sur le qualitatif que sur le quantitatif.

*

* *

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page