2. L'allocation compensatrice pour tierce personne

L'allocation compensatrice, instituée par l'article 39 de la loi du 30 juin 1975 d'orientation en faveur des personnes handicapées, est une prestation d'aide sociale attribuée pour compenser les dépenses supplémentaires occasionnées, pour les personnes handicapées, par le recours effectif à une tierce personne pour effectuer certains actes de la vie quotidienne. Le montant de cette prestation, modulable en fonction du degré de dépendance, est compris entre 40 et 80 % de la majoration pour tierce personne du régime général, soit entre 2.236,62 francs et 4.477,24 francs depuis le 1 er janvier 1997.

La loi n° 97-60 du 24 janvier 1997 a institué une prestation spécifique dépendance (PSD) qui devrait se substituer à l'ACTP pour les personnes dépendantes âgées de plus de 60 ans. Un régime d'option entre les deux prestations a été établi qui rend difficile toute estimation de cette réforme, qui reste de toute façon trop récente pour qu'un premier bilan soit disponible.

On peut rappeler que l'ACTP est attribuée par les COTOREP et que son montant est fixé par le président du conseil général du département de la résidence de la personne handicapée. L'ACTP est à la charge du département ; devant l'augmentation continue de ce poste budgétaire, les départements ont souhaité renforcer le contrôle de l'effectivité du recours à une tierce personne dans le strict respect de la loi.

Actuellement, le bénéficiaire de l'allocation doit adresser au président du conseil général une déclaration indiquant l'identité et l'adresse de la ou des tierces personnes qui lui apportent l'aide qu'exige son état, ainsi que les modalités de cette aide. Il doit joindre à cette déclaration, s'il a recours à une tierce personne rémunérée, des copies de justificatifs de salaires de la tierce personne et s'il a recours à une personne de son entourage qui, de ce fait, subit un manque à gagner, des justifications relatives à ce manque à gagner. Les départements ont l'obligation de demander ces justificatifs lorsque l'ACTP est accordée au taux de 80 % mais, sous réserve d'interprétation judiciaire contraire, il demeure qu'ils en ont également la faculté pour un taux inférieur dans le cadre du contrôle général de l'effectivité de l'aide.

On peut s'étonner dans ces conditions des reproches formulés par certaines associations sur ces contrôles. En effet, toute politique de " guichet ouvert " constituerait une menace pour la pérennité des aides issues de la solidarité nationale ou départementale. Les contrôles sont nécessaires parce qu'il y a eu des abus et que les départements doivent pouvoir maîtriser leurs dépenses, notamment sociales .

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