4. La nécessité de procéder à des démarches administratives et les difficultés liées à la preuve de la nationalité subsisteraient même si l'on revenait au principe d'une acquisition automatique de la nationalité

Il est enfin à souligner qu'un retour au principe d'une acquisition de plein droit de la nationalité française à la majorité ne simplifierait pas forcément les démarches administratives à accomplir par les jeunes nés en France de parents étrangers.

En effet, dans cette hypothèse, le jeune ayant acquis la nationalité française serait un jour ou l'autre amené à faire des démarches pour se voir reconnaître la qualité de Français, par exemple à l'occasion de la demande d'un certificat de nationalité ou d'une carte nationale d'identité.

Or, à l'occasion de cette démarche, il lui faudrait bien apporter la preuve que la condition de résidence préalable en France est remplie, et cette preuve risque d'être de plus en plus difficile à établir au fur et à mesure que le temps s'écoulera.

Les éventuelles disparités qui pourraient aujourd'hui exister d'un tribunal à l'autre, dans l'appréciation par le juge de la valeur de preuve de la résidence de tel ou tel document, subsisteraient donc.

Au total, ainsi que l'a souligné devant votre commission des Lois M. Hugues Fulchiron, professeur de droit à l'Université de Lyon III, " la mise en oeuvre de la loi s'est effectuée dans des conditions globalement satisfaisantes ".

On n'a pas constaté de réaction de refus des jeunes. Ainsi, le journal Le Monde a-t-il pu écrire, le 6 février 1996 : " La " manifestation de volonté ", instaurée en 1993 pour les jeunes nés en France de parents étrangers, paraît bien acceptée "

M. Patrick Weil a lui-même reconnu dans son rapport que : " Les craintes souvent exprimées au moment de la loi de 1993 que les jeunes pourraient boycotter la nouvelle procédure paraissent aujourd'hui non fondées ".

Tout au plus peut-on noter des interrogations des intéressés sur leur identité, liées aux craintes de perdre leur nationalité d'origine en devenant Français. Or, ces craintes, infondées, pourraient facilement être dissipées, car, à la différence du droit allemand par exemple, le droit français ne subordonne jamais l'acquisition de la nationalité française à la perte de la nationalité antérieure.

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