III. LE DISPOSITIF TRANSMIS PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE

Après avoir rappelé les diverses propositions de loi à l'origine du texte puis évoqué les ajustements intervenus au cours des débats, il conviendra d'examiner les caractéristiques du dispositif et les propositions de votre commission.

A. LES PROPOSITIONS DE LOI À L'ORIGINE DU DISPOSITIF

Le 7 janvier dernier, la commission des Affaires culturelles, familiales et sociales à l'Assemblée nationale a décidé d'examiner conjointement deux propositions de loi déposées respectivement par les représentants du groupe socialiste et du groupe communiste ; on notera que, de manière peu élégante, elle n'a pas inclus dans son rapport une proposition de loi déposée sur le même thème par M. Philippe Séguin et les membres du groupe RPR.

La proposition de loi n° 583 de M. Alain Bocquet et d'autres membres du groupe communiste , déposée le 17 décembre 1997, vise à instituer une " allocation de solidarité spécifique " pour les chômeurs âgés de 55 ans et plus et ayant validé 160 trimestres au titre de l'assurance vieillesse. Il est indiqué, avec beaucoup de précision, dans son exposé des motifs, que " selon un mécanisme fondé sur une logique de solidarité (...), une même somme serait versée à tous les bénéficiaires de l'ASS et du RMI et donc sans proportionnalité avec la rémunération du dernier emploi ". Le montant de cette somme est évalué à " 1.750 francs supplémentaires afin d'assurer à tous ceux qui perçoivent l'ASS un minimum d'environ 5.000 francs par mois ".

A ce dispositif, la commission a décidé de joindre la proposition de loi n° 370 présentée le 21 octobre 1997 par M. Jean-Marc Ayrault et les autres membres du groupe socialiste qui propose d'instituer une " allocation d'attente pour la retraite ", destinée aux chômeurs bénéficiant de l'ASS ou du RMI et ayant cotisé 160 trimestres à l'assurance vieillesse, sans condition d'âge minimum. Il est précisé que l'allocation d'attente " doit permettre aux intéressés de percevoir un revenu de remplacement équivalant à 57 % du salaire brut moyen de la dernière année de travail ".

Il est regrettable que la commission n'ait pas mentionné la proposition de loi n° 89 déposée par Mme Nicole Catala, M. Philippe Séguin et les membres du groupe RPR et apparentés , qui avait été déposée sur le même thème avant les autres dispositifs, soit dès le 23 juillet 1997 .

Ce dernier texte reprend le dispositif qui avait été adopté par l'Assemblée nationale le 12 avril 1997, lors de l'examen du projet de loi, devenu caduc, relatif au renforcement de la cohésion sociale. Il institue une " allocation spécifique de chômage versée par l'Etat " destinée à tous les chômeurs relevant de l'ASS ou du RMI et faisant état de 160 trimestres de cotisation à l'assurance vieillesse sans condition d'âge. L'exposé des motifs précise que l'allocation devrait prendre la forme d'une majoration de l'ASS et du RMI afin " de rapprocher leurs montants des aides accordées par les partenaires sociaux aux ressortissants de l'UNEDIC ".

S'agissant de textes très proches par leur objet et leur contenu, il est particulièrement peu courtois que la commission n'ait pas procédé à une récapitulation exhaustive des textes déposés sur le même thème.

Comme l'avait fait remarquer M. Pierre Méhaignerie en janvier 1997, le mécanisme d'aide spécifique aux titulaires de minima sociaux ayant cotisé plus de 160 trimestres a été mis à l'étude à la suite des initiatives prises par les différents groupes de l'Assemblée, qu'ils appartiennent à la majorité ou à l'opposition. Nul groupe en particulier ne semble être fondé à s'en arroger exclusivement la paternité .

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