C. UNE AUGMENTATION DES MOYENS DÉVOLUS À L'ADEME AU TITRE DE LA POLITIQUE DE MAÎTRISE DE L'ÉNERGIE

1. Une augmentation judicieuse

L'augmentation des moyens de l'Agence pour la maîtrise de l'énergie doit être analysée au regard de la création d'une nouvelle taxe sur les activités polluantes.

En 1998, à l'issue du Comité interministériel sur le nucléaire, le premier ministre a annoncé la relance de la politique de maîtrise de l'énergie et la mise en place d'un financement pérenne en faveur de l'ADEME de l'ordre de 500 millions de francs par an. C'est ce que concrétise l'article 30 du projet de loi de finances et les mesures budgétaires qui l'accompagnent.

L'article 30 du projet de loi de finances prévoit en effet d'instituer, à compter du 1er janvier 1999, au profit du budget de l'Etat, une taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) qui se substituerait aux quatre taxes actuellement affectées à l'ADEME et à la taxe parafiscale sur les huiles de base 7( * ) . Contrairement aux taxes qu'elle remplacerait, la TGAP serait un impôt d'Etat dont le produit alimenterait le budget de l'Etat et qui relèverait donc de la compétence législative.

En compensation, l'ADEME bénéficierait d'une subvention annuelle d'un montant égal au produit attendu de la TGAP. Cette subvention serait inscrite au budget du ministère de l'Environnement pour un montant de 1.435 millions de francs.

Afin de donner à l'ADEME une garantie pluriannuelle sur la pérennité et le niveau de ses ressources, la définition de la subvention annuelle se ferait dans le cadre de contrats pluriannuels conclus avec l'Etat . Le premier d'entre eux devrait couvrir la période 1999-2002.

Par ailleurs, il est prévu d'augmenter de 50 % le taux des taxes sur le stockage des déchets ménagers, ce qui devrait permettre de dégager des ressources supplémentaires de l'ordre de 615 millions de francs, dont 500 millions de francs seraient affectés à la relance des actions de l'ADEME dans le domaine de la maîtrise de l'énergie et du développement des énergies renouvelables . Ces 500 millions de francs seraient inscrits pour un tiers au budget de l'industrie (soit 167 millions de francs) et pour deux tiers au budget de l'environnement (soit 333 millions de francs).

Le gouvernement n'a toutefois pas précisé l'affectation de ces crédits . La répartition exacte des 500 millions de francs annoncés entre les mesures de maîtrise de l'énergie et le développement des énergies renouvelables devrait faire l'objet d'une concertation entre l'Agence et ses tutelles, se contente de dire le ministère de l'industrie.

Au total, en 1999, l'ADEME recevrait 1.935 millions de francs de crédits budgétaires supplémentaires au titre de la TGAP inscrits :

- pour 1.768 millions de francs au budget de l'Environnement,

- pour 167 millions de francs au budget de l'Industrie.

L'évolution des crédits budgétaires versés à l'ADEME par le ministère de l'industrie depuis 1995 est retracé dans le tableau ci-après :



Les crédits d'intervention incluent une dotation budgétaire de 82,5 (en hausse de 3,75 MF par rapport à celle de 1997) et la subvention de 167 millions de francs issue de la TGAP.

On constate que les crédits de fonctionnement sont restés à peu près constants sur la période étudiée, autour de 96 millions de francs. Ils s'établissent à 97 millions de francs dans le projet de budget pour 1999.

Le graphique ci-après retrace l'évolution comparée des crédits d'intervention (CP) versés initialement par le budget de l'industrie à l'ADEME et des crédits finalement consommés depuis 1995 :



L'accroissement des dotations budgétaires devrait s'accompagner de la création de 100 postes qui seront affectés dans leur totalité aux actions de maîtrise de l'énergie mais qui seront financés sur crédits budgétaires provenant du ministère de l'environnement (40 millions de francs).

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page