2. Une forte distorsion entre coûts et tarifs

Entre 1996 et 2002, la distorsion entre les tarifs et les coûts supportés par La Poste s'est accentuée. Les tarifs n'ayant pas été modifiés depuis 1996, les prix du courrier ont diminué de 7 % par rapport à l'indice des prix sur cette période de six ans.

Or, durant la même période, les coûts d'exploitation ont été renchéris. Notamment, La Poste a dû mettre en place l'aménagement et la réduction du temps de travail sans bénéficier d'aucun allègement de charges sociales... En outre, mais dans une bien moindre mesure, elle a subi un renchérissement des coûts du transport.

Ainsi, alors que pendant longtemps le timbre français était l'un des plus chers, les tarifs français du courrier sont restés, de 1996 à 2003, sensiblement inférieurs à la moyenne des pays d'Europe , bien que la superficie et la densité de notre pays renchérissent les coûts d'exploitation. Ainsi, le tarif lettre de La Poste se situait, début 2003, 8 % en dessous de la moyenne des tarifs lettre appliqués dans les pays européens.

Moyenne : 0,50 €

(Taux de change au 20/11/2002)

Source : document « Performances et convergences » publié par La Poste fin 2002.

La décision récente de porter, à partir du 1 er juin 2003, le prix du timbre à 50 centimes d'euros situera désormais le tarif de la lettre dans la moyenne des tarifs européens. Ceci ne change pas fondamentalement la donne, du moins en ce qui concerne le passé, La Poste ayant de toute façon vécu trop longtemps sur des tarifs ne couvrant pas ses coûts. Cette situation a en effet entraîné un manque à gagner définitivement perdu . A l'inverse, rappelons-le, la poste allemande a maximisé autant que faire se peut la rente de son monopole pour financer ses colossaux investissements.

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