C. UNE POLITIQUE CULTURELLE « ÉLITAIRE POUR TOUS » (Antoine Vitez)

L'offre culturelle doit conjuguer création, liberté, inventivité et rencontre avec le public. Or ce dernier segment semble aujourd'hui souvent fragilisé. L'aspiration à la « démocratisation culturelle », si fondamentale pour l'action culturelle publique, doit être réinventée en tenant compte des rapports existant entre art, culture et société. Notre époque est en effet marquée par une évolution des conditions sociales de nos concitoyens qui s'éloignent de plus en plus des formes traditionnelles du rapport à l'art. Il y a par conséquent un travail important de réflexion et d'action à mener en matière d'animation et d'éducation artistique , notamment en lien avec les ministères de l'éducation nationale, de l'emploi, et du travail et de la cohésion sociale. A l'école, la formation artistique doit être mise en avant de façon décisive, puisqu'il s'agit non seulement d'initier de futurs talents, mais aussi de former le public de demain.

En outre, nos concitoyens étant soumis à la prolifération d'images -qui participent à la construction d'un espace public démocratique, mais peuvent aussi être utilisées à mauvais escient- il est essentiel qu'ils soient capables de porter sur ces images et ces représentations un regard critique de sujets pensants. Il faut, à cette fin, développer l'éducation à l'image à l'école .

Enfin, dans le contexte de la décentralisation, par laquelle les collectivités territoriales vont avoir des responsabilités accrues, notamment en matière d'éducation artistique, le dialogue entre l'Etat, les collectivités territoriales, les créateurs et les diffuseurs doit être encouragé.

A cet effet, le groupe de réflexion :

- souhaite, comme le propose le Gouvernement, un débat national sur les perspectives de l'emploi culturel en France.

- demande que soit organisé, dès la prochaine session, un débat parlementaire afin de préparer l'éventuelle loi d'orientation destinée à fixer les objectifs d'une politique culturelle novatrice.

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Les conclusions et propositions du groupe de réflexion ont été adoptées à l'unanimité au cours de sa réunion du 6 juillet 2004, puis soumises à la commission qui les a approuvées et en a autorisé la publication sous la forme d'un rapport d'information.

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