II. LES COLOCALISATIONS EN PRATIQUE : DES CONSTATS EN DEMI-TEINTE

C'est sur la base de l'analyse de cet existant que vos rapporteurs ont effectué leurs travaux et établi leurs constats.

Ceux-ci apparaissent en demi-teinte. En effet, si les effets positifs des implantations communes ne sont pas à négliger, notamment d'un point de vue symbolique (qui compte en matière de diplomatie), ces rapprochements ne peuvent apparaître comme une « solution miracle » pour l'évolution du réseau. En particulier, ils ne sauraient constituer une source d'économies substantielle.

A. DES COLLABORATIONS INTÉRESSANTES

En premier lieu, vos rapporteurs se doivent d'évoquer les effets positifs que présentent les implantations communes.

Hormis le cas spécifique des implantations consulaires, qui seront traitées à part ci-après, ces effets sont essentiellement de trois ordres : symbolique, politique et parfois pratique .

D'un point de vue symbolique, vos rapporteurs soulignent l'image forte qui résulte de la présence commune , sur un même bâtiment, de plusieurs drapeaux et emblèmes nationaux . Ainsi, la puissance du message de coopération qu'envoient les bannières de deux Nations aussi souvent en conflit par le passé que la France et l'Allemagne sur le bureau d'ambassade d'un lieu comme Banja Luka ne fait pas de doute. A cet égard, la création d'un bureau commun dans le chef-lieu de la Republika Srpska, une des deux entités constitutives de la Bosnie-Herzégovine, pendant les premières années d'existence de cet Etat, a marqué de manière concrète la volonté de deux grands pays d'Europe d'aller de l'avant ensemble dans cette région, notamment pour reconstruire et développer la démocratie après des années de guerre. Sa fermeture programmée à l'automne prochain, conséquence de la « normalisation » de l'Etat bosnien, ne doit donc pas être interprété comme un échec, bien au contraire.

Emblèmes français et allemands côte-à-côte sur le bureau commun de Banja Luka

Au-delà du symbole, la présence en un même immeuble des personnels diplomatiques de deux pays leur permet de se rapprocher , de mieux se connaître et d'échanger sur leurs méthodes de travail . Il s'agit donc d'un facteur de partage et d'acquisition des « meilleures pratiques » entre partenaires.

En outre, comme l'a souligné l'ambassade de France en Bosnie-Herzégovine, un bureau commun tel que celui de Banja Luka ne s'est pas résumé à un simple partage d'installations matérielles ; il a été le creuset d'initiatives et d'actions franco-allemandes communes .

Enfin, vos rapporteurs observent que, dans certains cas précis, des rapprochements binationaux peuvent présenter un indéniable intérêt pratique . A cet égard, le cas du Malawi, déjà cité, est très évocateur. Alors que la France ne pouvait maintenir une ambassade dans ce pays, un tel dispositif nécessitant un minimum de 7 à 8 emplois en équivalents temps plein travaillés (ETPT), l'hébergement d'un chargé d'affaires français dans les locaux de l'ambassade allemande permet de maintenir une présence à Lilongwe à moindre frais.

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