c) Un processus de décision proche du citoyen

La décentralisation -et ce n'est pas le moindre de ses mérites- a permis de rapprocher le processus de décision publique du citoyen.

A l'heure de la mondialisation de l'économie et de la construction européenne, souvent difficiles à appréhender, les citoyens ont besoin, plus que jamais d'avoir des repères dans leur environnement proche.

Nos 36 000 communes sont autant de foyers de démocratie locale, qui permettent un maillage efficace du territoire. Cette réalité institutionnelle -trop souvent présentée comme un handicap- peut au contraire constituer un atout dès lors qu'elle se combine avec la mise en oeuvre d'une intercommunalité bien comprise.

Le réseau de 500 000 élus locaux représente un précieux gisement d'initiatives et d'innovations au service de nos concitoyens. La décentralisation a précisément permis de lever les entraves au développement des initiatives locales.

Au contact direct des hommes et des femmes dont ils partagent les préoccupations, les élus locaux sont les mieux placés pour réaliser l'adéquation nécessaire des services publics aux besoins locaux. Tel est bien le sens de l'idée de subsidiarité qui doit animer le processus de décentralisation.

Les multiples initiatives des maires -véritables médiateurs sociaux- pour faire face aux conséquences de la situation économique sur le tissu social témoignent de cette réalité, de même que les efforts entrepris par les conseils généraux pour adapter l'offre de services à la diversification croissante de la demande en matière d'aide sociale et au nouveau défi que constitue la dépendance des personnes âgées.

Face aux problèmes du quotidien, les citoyens ont besoin de s'adresser à des interlocuteurs proches dotés d'un véritable pouvoir de décision. Tel est le résultat que la décentralisation permet d'atteindre.

Ce résultat est d'autant plus remarquable qu'il peut être obtenu grâce au dévouement d'hommes et de femmes dont les fonctions ne sont pas rémunérées.

Comme l'a souligné, à juste titre, notre collègue Pierre Fauchon dans son rapport " Démocratie locale et responsabilité ", fait au nom du groupe de travail de la commission des Lois présidé par M. Jean-Paul Delevoye sur la responsabilité pénale des élus locaux : " le principe de gratuité domine (...) l'accomplissement du mandat. Ce principe a été conçu avec une très grande rigueur dès le XIXè siècle. Certes, sous l'effet de l'accroissement continu des charges administratives des élus locaux, le législateur a été appelé à prévoir des dispositions de nature à faciliter l'exercice du mandat. La France n'a pas pour autant opté -au contraire d'autres Etats européens tels que l'Espagne ou, dans certaines limites, les Pays-Bas- pour un mandat à temps plein rémunéré. ". En outre, il faut bien constater que le régime des indemnités versées aux élus locaux ne prend pas en considération la très grande diversité des obligations qui leur sont imposées.

Les collectivités sont enfin des relais efficaces des initiatives des citoyens, à travers notamment les multiples organismes extra-municipaux mais aussi le soutien apporté aux manifestations culturelles et sportives qui animent l'ensemble du tissu social.

Le recours d'un grand nombre de municipalités aux nouvelles technologies de l'information pour développer la communication sur leurs territoires témoigne d'une volonté réelle d'adapter l'organisation institutionnelle aux enjeux de l'avenir.

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