b) Un libre choix marginal

Les Danois gardent une possibilité, au sein même du système public, d'une liberté de consultation de leur médecin généraliste ou spécialiste.

En effet, parallèlement au " secteur 1 " décrit ci-dessus, existe un " secteur 2 " qui permet de consulter le généraliste de son choix sans inscription préalable. Mais dans cette hypothèse, le patient quitte le système de soins gratuit et de tiers payant : il doit acquitter le prix de la consultation et ne bénéficie que d'un remboursement partiel (sur la base d'un " tarif de responsabilité " hors " dépassement d'honoraire demandé par le médecin "). De même, il ne peut recourir gratuitement au médecin de garde (en dehors des heures ouvrables).

Les patients du " groupe 2 " peuvent accéder également directement au spécialiste de leur choix sans lui être adressés par un généraliste. Dans ce cas également, la gratuité cesse et le remboursement de la consultation n'est que partiel.

La répartition des patients entre les groupes 1 et 2 s'effectuait jusqu'en 1976 sur la base d'un critère financier (revenu du patient). Depuis cette date, les Danois choisissent entre les deux secteurs. De fait, le secteur 2 est devenu marginal (2 % de la population environ).

L'accès aux autres professions de santé n'est pas enserré dans des contraintes similaires à celles gouvernant le choix du généraliste ou du spécialiste.

Ainsi en est-il pour les 3.800 dentistes ou encore, plus curieusement, les 250 chiropracteurs que comporte le système de santé danois. Mais, en contrepartie, ces soins ne sont remboursés que partiellement.

Le cas des soins prodigués par les 1.400 physiothérapeutes représente un régime intermédiaire : ils doivent être prescrits par un généraliste et ne sont remboursés que partiellement.

S'agissant de l'accès au système hospitalier pour examen ou traitement, il passe, comme on l'a vu, par la consultation préalable du généraliste (sauf cas d'urgence naturellement).

Le choix de l'hôpital s'effectue selon un critère géographique. Chaque hôpital dessert un secteur du comté.

Toutefois, depuis 1993, la possibilité a été ouverte aux malades " dans certaines limites " de choisir l'hôpital dans lequel ils souhaitent être traités. Ce choix (qui entraîne toutefois la non prise en charge des frais de transport) s'opère au sein des hôpitaux publics de même niveau de spécialisation. Il semble que cette possibilité soit liée, pour partie, à la question des listes d'attente pour les admissions dans les hôpitaux (voir ci-dessous).

L'accès à l'hôpital public étant gratuit, l'égalité de traitement y est totale. Le système ne connaît pas de lits " privés ". De même n'est-il pas possible d'obtenir des prestations différentes ou supplémentaires moyennant paiement. Ainsi en est-il notamment des chambres individuelles.

Quant au choix d'un hôpital privé, il ne peut être que marginal compte tenu du nombre symbolique de lits que représente le secteur privé (0,2 % environ) et ne donne lieu à aucune prise en charge, ne serait-ce que partielle 6( * ) .

Ainsi la gratuité des soins se traduit logiquement par des contraintes pesant sur le choix du praticien. Cette contrainte ne peut être levée, en tout ou partie, que moyennant un effort financier souvent important du patient.

Cette gratuité sous contrainte est de surcroît limitée à la " chaîne " généraliste-spécialiste-hôpital.

Le recours aux autres professions de santé (notamment les dentistes) ne fait l'objet que d'une prise en charge partielle.

Il en est de même du remboursement des médicaments prescrits pour lesquels existe un ticket modérateur de 25 % ou de 50 % selon les médicaments. Depuis 1993, le remboursement se fait de surcroît sur la base du prix médian des deux produits les moins chers du groupe générique correspondant disponible sur le marché.

Aussi, la part des dépenses restant à la charge des malades est-elle passée au cours des quinze dernières années de 15 à 18 % du total des dépenses de santé (voir ci-dessous la maîtrise des dépenses de santé).

santé - Etude de 17 pays de l'OCDE.

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