2. Promouvoir une politique globale et intégrée dans les objectifs de l'aménagement du territoire national

Le renforcement de l'autonomie d'action des collectivités territoriales doit être accompagné du rappel de quelques principes de base, rappel nécessaire pour dissiper toute éventuelle ambiguïté sur le rôle respectif de l'Etat et des collectivités territoriales. Ces principes pourraient être ainsi définis : les collectivités territoriales doivent rester dans les limites de leur compétence ; elles doivent respecter les engagements internationaux de la France, et ne peuvent passer de convention avec un Etat étranger ; enfin, ces conventions sont soumises au contrôle de légalité de droit commun.

Une fois ces préalables réaffirmés, il faut s'attacher à promouvoir une politique globale de coopération transfrontalière, intégrée dans les objectifs de l'aménagement du territoire français . Ces objectifs viseraient ainsi la réduction des inégalités entre territoires, non seulement au sein des frontières nationales, mais également au sein de l'espace européen.

L'un des moyens les plus opérationnels pour parvenir à ce résultat est de permettre aux diverses collectivités territoriales d'être , non plus seulement des interlocuteurs de la Commission européenne, comme c'est le cas depuis le traité de Maastricht, mais également des acteurs de la définition des fonds structurels et de leur répartition .

Seule, en effet, une étroite association des collectivités territoriales aux décisions qui les intéressent au premier chef permettra de renforcer leurs coopérations transnationales, car elle instituera notamment une information directe des intervenants européens de leurs projets en ce domaine. En effet, le niveau européen semble le seul pertinent pour traiter cette question. Ainsi serait-il opportun de :

- Doter les instances de coopération transfrontalière d'un budget commun leur permettant de mener des actions communes ;

- Développer des services communs dans le domaine de l'emploi, de l'assurance maladie et des prestations sociales ;

- Reconnaître le rôle déterminant joué par les collectivités dans la gestion des fonds communautaires, et leur mise en oeuvre sur les territoires transfrontaliers ;

- Simplifier les structures déjà en place en matière de coopération transfrontalière : ainsi, dans la région du Rhin supérieur, la Commission intergouvernementale et la Conférence du Rhin supérieur font double emploi et seule cette dernière semble en mesure d'assumer les missions de coopération ;

- Promouvoir des modes d'action souples et adaptables aux circonstances : ainsi, la construction d'un pont sur le Rhin nécessite actuellement un traité qui doit être ratifié par le Parlement. L'Etat co-financeur d'un pont pourrait consentir à la réalisation d'un tel ouvrage sans qu'elle soit subordonnée à la conclusion d'un traité, qui en retarde la création.

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