C. RENFORCER LA COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE

Un des éléments constitutifs de la possibilité d'expérimentations institutionnelles souhaitée par de nombreuses collectivités territoriales tient dans le renforcement des coopérations décentralisées.

Certes, les difficultés qui brident l'essor de ces coopérations ne relèvent pas entièrement de l'Etat ou des Etats, et toutes les collectivités territoriales ne sollicitent pas avec la même force que leur soient accordées des marges de manoeuvre plus importantes en ce domaine.

Mais pour celles qui souhaitent aller de l'avant, la voie n'est pas toujours libre.

1. Les principaux freins au développement de la coopération décentralisée

Tout d'abord, le souhait de coopérer par delà les frontières nationales n'est pas ressenti avec la même vivacité dans toutes les régions frontalières , dont certaines sont marquées par des relations ambivalentes avec leurs voisins, surtout en cas d'inégalité de développement économique. Des traditions culturelles différentes, ajoutées à la barrière linguistique, peuvent concourir également à une relative indifférence mutuelle.

L'organisation territoriale différente entre les Etats ne facilite pas non plus la mise en oeuvre concrète des initiatives locales . Ainsi, pour la zone du Rhin supérieur, qui est une des premières à avoir amorcé des contacts entre la France, l'Allemagne et la Suisse, la disparité des structures administratives et des législations dans les domaines fiscal, social, de l'urbanisme urbain et commercial comme du droit du travail, entrave durablement les rapprochements souhaités.

Les exemples les plus cités par les responsables de cette région touchent aux infrastructures de transport (construction de ponts sur le Rhin, harmonisation des liaisons routières et ferroviaires), particulièrement importantes dans une zone où les travailleurs frontaliers tant français qu'allemands sont très nombreux. La réduction des diverses nuisances engendrées par les activités industrielles nécessiterait également une conjugaison des efforts entrepris de chaque côté de la frontière. Dans cette zone du Rhin supérieur, l'ancienneté de la coopération se traduit aussi par une pluralité de structures compétentes qui n'est pas un facteur d'efficacité : ainsi coexistent la Commission intergouvernementale franco-germano-suisse, la Conférence franco-germano-suisse du Rhin supérieur, et le Conseil rhénan.

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