2. Une disposition nationale est-elle nécessaire ?

En tout état de cause, la mission d'information prend acte de la grande richesse des solutions imaginées par les collectivités territoriales elles-mêmes, en l'absence de toute règle à valeur nationale : les exemples sont nombreux de collectivités ayant adopté une mesure de réduction du temps de travail tout en améliorant le service rendu aux usagers, par une extension de la plage des horaires d'ouverture au public, en recherchant une plus grande souplesse dans la gestion des personnels, en favorisant la polyvalence des agents et en redéployant les personnels en fonction des nouveaux besoins.

Les collectivités territoriales qui ont anticipé le " passage aux 35 heures " n'ont pas bénéficié d'un cadre législatif et réglementaire de référence ; la capacité d'innovation ainsi gagnée laisse à penser qu'un cadre national, uniformisant, n'est pas adapté à la situation très contrastée des collectivités locales.

Pour autant, les collectivités qui auront attendu le vote de la loi ne devront pas être pénalisées lors du passage aux trente-cinq heures. La question d'une compensation financière de la part de l'État, tenant compte du coût d'adaptation et de réorganisation des services, mérite d'être posée. En effet, le risque existe que le coût financier la mise en oeuvre de la réduction du temps de travail ne conduise les collectivités à augmenter la pression fiscale. De plus, la mise en oeuvre de la réduction du temps de travail devra être progressive afin de permettre la meilleure adaptation possible des personnels concernés à la nouvelle organisation du travail.

Sans vouloir empiéter sur le débat parlementaire qui devrait avoir lieu lors de la prochaine session, la mission d'information considère que la création d'emplois ne saurait être l'objectif unique de la réduction du temps de travail . Au contraire, il semble de bonne gestion que la question de la création d'emplois ne soit examinée que dans un second temps, après avoir envisagé toutes les mesures en faveur des redéploiements d'effectifs et de la réorganisation des services.

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