D. LE PRINCIPE D'ADAPTATION ET L'ANTICIPATION DES BESOINS DES COLLECTIVITÉS LOCALES : L'EXEMPLE DE L'INTERCOMMUNALITÉ

Lors de son audition par la mission, M. Emile Zuccarelli, alors ministre de la fonction publique, de la réforme de l'État et de la décentralisation, a réaffirmé le principe de la carrière mais a reconnu qu'il était possible de compléter les filières par de nouveaux cadres d'emplois, en fonction des nouveaux métiers .

Après la loi n° 99-586 du 12 juillet 1999 relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale, les structures intercommunales, dotées de compétences élargies, devront disposer de personnels adaptés à leurs missions spécifiques .

Conséquence de l'intercommunalité, les franchissements de seuils vont bouleverser la gestion des ressources humaines : la structure intercommunale, en raison de son importance démographique, pourra recruter des agents auxquelles les communes membres n'ont pas accès.

Les adaptations du statut, permettant une plus grande mobilité et encourageant les " intercommunalités de projet ", pourraient être recherchées, au lieu de pénaliser systématiquement les agents qui choisissent une mobilité professionnelle ou géographique.

La fonction publique territoriale devra tenir compte à la fois des contraintes des communes participant au groupement, mais aussi de l'entité juridique autonome que constitue l'EPCI.

Si la transformation d'un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) n'affecte pas la situation des agents déjà en fonctions 355( * ) , il en va différemment en cas de création : le nouvel établissement de coopération intercommunale est un employeur local à part entière au sens de la loi statutaire du 26 janvier 1984. La création d'emplois par l'organe délibérant s'accompagnera généralement des suppressions d'emplois dans les communes adhérentes . Les personnels sont nommés par le président de l'EPCI par mutation, détachement, ou à partir des listes d'aptitude établies après concours.

Le fonctionnaire, titulaire ou stagiaire, ne peut être muté dans le nouvel EPCI qu'avec son accord explicite ; le transfert est en général effectué par mutation. Si le fonctionnaire refuse le transfert, les suppressions d'emplois s'accompagnent d'un dispositif protecteur 356( * ) . Les agents non titulaires (de droit public ou de droit privé) ne bénéficient d'aucune garantie de carrière, mais, sauf accord contraire des parties, les contrats sont exécutés dans les conditions antérieures jusqu'à leur échéance 357( * ) .

Afin de rendre attractif le transfert des agents communaux vers les nouveaux EPCI, l'organe délibérant pourra maintenir aux agents concernés, à titre individuel, les compléments de rémunération ayant le caractère d'avantages acquis que leur versait leur précédent employeur sur le fondement de l'article 111 de la loi du 24 janvier 1984.

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