2. Une obligation de fidélité ?

Constatant que de nombreux jeunes embauchés quittent leur collectivité d'origine à l'issue des six mois de formation complémentaire d'application, il serait utile de créer une obligation de fidélité à l'égard de la collectivité employeur, pour une durée de trois ans.

La loi n° 90-1067 du 28 novembre 1990 relative à la fonction publique territoriale a complété la loi du 12 juillet 1984 relative à la formation des fonctionnaires territoriaux afin de prévoir que les agents ayant suivi une formation initiale pourront être soumis à l'obligation de servir dans la fonction publique territoriale . A cette occasion, le Sénat avait approuvé l'obligation de servir dans la fonction publique territoriale, considérée comme " le complément logique " de l'obligation de formation.

Cette mesure est restée lettre morte faute de décret d'application.

Jugeant que les petites communes étaient souvent appelées à former les jeunes fonctionnaires territoriaux, Mme Martine Buron, vice-présidente de l'Association des petites villes de France, a souhaité qu'une durée minimale d'emploi dans la collectivité de première affectation leur soit imposée.

A défaut, une obligation contractuelle pourrait être envisagée, la deuxième collectivité remboursant une partie des sommes engagées par la première au titre de la formation de l'agent.

3. La mobilité et le déroulement de carrière : récompenser le mérite et les compétences

La mobilité interne à la fonction publique territoriale, comme la mobilité en direction de la fonction publique de l'État, doivent être développées. Les positions statutaires sont sans doute trop strictement encadrées.

La mission souhaite la poursuite de l'adaptation des quotas d'avancement et les seuils démographiques , récemment assouplis par voie réglementaire, afin d'éviter les effets de seuils désastreux pour les collectivités dont les besoins en personnel qualifié sont sous-estimés. Il s'agit de tenir compte non seulement de la situation de la collectivité à un instant donné, mais aussi de prendre en considération les évolutions, en particulier la croissance démographique ou le caractère touristique de la collectivité.

Afin de favoriser la mobilité interne à la fonction publique territoriale, la mission souhaite un assouplissement de l'interdiction de la mobilité à l'intérieur d'une même collectivité, d'une filière à l'autre . Il est regrettable que les obstacles à la mobilité fonctionnelle des agents, liés au cloisonnement excessif entre les filières, s'ajoute aux difficultés de la mobilité géographique.

Le déroulement de carrière des agents territoriaux pourrait laisser davantage de place à la mobilité au sens large, y compris aux expériences dans le secteur privé. En particulier, les règles interdisant le cumul des activités et des rémunérations et ménageant des exceptions doivent être remises à plat , comme le préconise un récent rapport du Conseil d'État.

La mission recommande des " passerelles " entre fonction publique territoriale et fonction publique de l'État. Elle se félicite qu'un décret du 16 novembre 1999 permette aux administrateurs territoriaux d'être détachés dans le corps des administrateurs civils.

Enfin, la mission souhaite que la promotion interne traduise davantage la valeur professionnelle des agents que l'évolution de carrière purement statutaire, à l'ancienneté. Les collectivités locales doivent pouvoir sanctionner les compétences de leurs agents et récompenser le mérite .

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