2. Le cas particulier de l'indexation des compensations d'exonérations fiscales

Depuis la loi de finances pour 1999, les compensations d'exonérations fiscales tendent à être indexées sur le taux d'évolution de la dotation globale de fonctionnement (DGF).

Cette indexation concerne désormais la compensation de la suppression de la part salariale de la taxe professionnelle, la compensation de la part régionale de la taxe d'habitation, la compensation de la taxe additionnelle régionale sur les droits de mutation et la compensation de la baisse du taux des droits de mutation à titre onéreux des départements, incluse dans la dotation globale de décentralisation. Le taux d'évolution de la DGF est déconnecté de l'évolution des bases qui sont compensées. Il évolue souvent moins vite que ces bases.

En 2000, l'écart entre le taux d'évolution de la DGF (0,8 %) et le taux de progression des anciennes bases " salaires " de la taxe professionnelle (plus de 3 %) a conduit le Gouvernement à accepter d'indexer, pour cet exercice seulement, la compensation non pas sur le taux d'évolution de la DGF mais sur l'indice de la DGF prévu par le code général des collectivités territoriales, qui s'élève en 2000 à 2,04 %. En 2001, une telle dérogation ne sera pas nécessaire car le taux d'évolution de la DGF sera vraisemblablement élevé, et supérieur à l'indice de la DGF.

En matière de compensation, il convient de respecter un principe simple : la transformation d'impôt locaux en dotations budgétaires réduit la marge de manoeuvre fiscale des collectivités locales et se traduit par une modification de leur système de financement, qui a ses partisans et ses détracteurs. Les partisans et les détracteurs de cette modification s'accordent pour penser qu'elle ne doit pas se traduire par une perte de ressource manifeste pour les collectivités locales. Pour que cette volonté commune soit traduite dans les faits, trois évolutions sont possible en matière d'indexation des compensations d'exonérations fiscales :

- prévoir que le taux d'indexation ne peut être inférieur à l'indice de la DGF prévu à l'article L. 1613-1 du code général des collectivités territoriales. Si le taux d'évolution de la DGF est supérieur à l'indice de la DGF, il s'applique. S'il lui est inférieur (en cas de régularisation négative importante par exemple), c'est l'indice de la DGF qui s'applique. De cette manière, les dérogations de même nature que celle accordée en 2000 à la compensation de la suppression de la part salariale de la taxe professionnelle n'auront plus à être âprement négociées par les collectivités locales et les parlementaires, mais seront de droit.

- aligner le taux de progression des compensations sur celui des recettes fiscales de l'Etat. Les compensations s'analysant comme un transfert des contribuables locaux vers les contribuables nationaux, il serait légitime que les ressources correspondantes des collectivités locales évoluent dans les mêmes proportions que celles de l'Etat ;

- indexer le montant des compensation sur une fraction du taux de croissance du PIB en valeur comprise entre 50 % et 100 %.

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