Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste
État civil :
Né le 13 novembre 1923
Décédé le 4 novembre 2018
Profession :
Proviseur
Département :
La Réunion
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République


RAMASSAMY (Albert)

Né le 13 novembre 1923 à Saint-André (La Réunion)

Décédé le 4 novembre 2018 à Saint-Denis

Sénateur de La Réunion de 1983 à 1992

Fils d'un commerçant, Albert Ramassamy voit le jour le 13 novembre 1923 à Saint-André, au nord-est de La Réunion. Après avoir fréquenté le lycée Leconte de Lisle de Saint-Denis, il est mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1943, à Madagascar. Après avoir servi dans la brigade Extrême-Orient, il est démobilisé en 1946. Il étudie alors à l'École normale de Saint-Denis et devient instituteur en 1947. Il enseigne ainsi dans différentes écoles de 1947 à 1963, au Port à la Plaine-des-Grègues et à Saint-Denis. En 1963, il devient professeur certifié, exerçant au lycée de Saint-Benoît. Également titulaire d'une licence en droit, il est nommé censeur du lycée du Tampon en 1970 puis proviseur du lycée Leconte de Lisle de Saint-Denis en 1975, avant de devenir en 1983 professeur agrégé de sciences et techniques économiques.

Secrétaire général de la section réunionnaise du Syndicat des instituteurs puis de celle de la Fédération de l'Éducation nationale, il s'engage aussi en politique. Adhérent à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) en 1953, il prend part en 1962 à la fondation du Comité de sauvegarde de la départementalisation, devenu en 1963 l'Association Réunion département français, dont il est le porte-parole jusqu'en 1981. Fervent partisan du statut de département d'outre-mer de La Réunion, il souhaite en effet contrecarrer les projets autonomistes du Parti communiste réunionnais fondé par Paul Vergès en 1959.

Conseiller municipal de Saint-André de 1965 à 1967, il se présente aux élections législatives de mars 1967 dans la deuxième circonscription de l'île, avec le soutien de la Fédération de la Gauche démocrate et socialiste. Mais il ne réunit que 5,39 % des suffrages exprimés au premier tour, loin des 46,32 % rassemblés par P. Vergès. A. Ramassamy est également battu aux élections législatives de juin 1968, cette fois dans la troisième circonscription de La Réunion et sous la bannière de la SFIO : il n'obtient que 11,53 % des voix au premier tour, tandis que le député gaulliste sortant Marcel Cerneau est réélu avec 65,32 % des voix. Après un bref intermède cinématographique qui le voit jouer le rôle de curé de Sainte-Anne en 1969 dans le film de François Truffaut La Sirène du Mississippi, il crée en 1972 le Mouvement démocrate et social. En mars 1978, il se présente à nouveau aux élections législatives dans la deuxième circonscription de La Réunion sous les couleurs du Parti socialiste (PS) mais essuie un troisième revers : il ne remporte que 2,8 % des suffrages exprimés lors du premier tour qui voit la réélection du député sortant Jean Fontaine avec 50,2 % des voix.

Après une nouvelle candidature infructueuse, cette fois aux élections cantonales de 1982 dans le premier canton de Saint-Denis, sa traversée du désert prend fin en 1983 : il est successivement élu conseiller régional de La Réunion en février 1983, puis conseiller municipal de Saint-Denis en mars 1983. La même année, il conquiert un siège de sénateur au scrutin du 25 septembre 1983. Candidat soutenu par le PS, défendant dans sa profession de foi « une certaine idée de La Réunion dans la France », il est élu au second tour avec 353 des 856 suffrages exprimés après avoir réuni 362 des 853 voix au premier tour. Il démissionne alors de son mandat de conseiller régional.

Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe socialiste. Il dirige par ailleurs, en 1988, le comité de soutien pour La Réunion à la candidature de François Mitterrand à l'élection présidentielle. Au cours de son mandat sénatorial, il est membre de la commission des Affaires économiques (1983-1986), puis de celle des Lois (1986-1992). Il est également vice-président du groupe de travail sur la montagne à partir de 1987.

Au Palais du Luxembourg, il se fait le défenseur inlassable de la départementalisation de La Réunion, dont il estime qu'elle a placé celle-ci « sur la voie du progrès » et à laquelle il juge « les Réunionnais passionnément attachés1 ». Ainsi, affirme-t-il, le 22 mai 1984, lors de l'examen du projet de loi relatif aux compétences des régions de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de la Réunion : « Veiller au maintien des départements d'outre-mer dans la France a toujours été ma préoccupation dominante. C'est même la première mission dont je fus investi lors de mon élection au Sénat et je n'entends pas y faillir, quoi qu'il arrive2 ».

Plus largement, il se préoccupe à la Haute Assemblée de l'ensemble des problèmes économiques et sociaux réunionnais, notamment à l'occasion de la discussion annuelle du budget des départements et territoires d'outre-mer. Il intervient ainsi à propos du taux élevé de chômage (1988), du taux d'échec scolaire (1989) ou des anciens combattants de l'île (1989 et 1991). Il appelle aussi, en 1987, à la prise en compte de la culture réunionnaise (1987). Ne se souciant pas uniquement de La Réunion, il s'intéresse plus largement aux problèmes qui concernent l'ensemble des départements et territoires d'outre-mer, qu'il s'agisse de l'enseignement (1989), du régime d'indemnisation des catastrophes naturelles (1990) ou des allocations versées aux populations les plus démunies (1991).

La situation de la Nouvelle-Calédonie retient plus particulièrement son attention. Les débats organisés au Sénat sur plusieurs projets de loi relatifs à ce territoire entre 1985 et 1987, lui donnent l'occasion d'affirmer son opposition à sa séparation d'avec la France. « Farouchement opposé à une éventuelle indépendance de mon île natale, je ne peux être favorable à celle d'une autre île française3 », déclare-t-il à la Haute Assemblée en avril 1987. Il se prononce ainsi contre l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie. Puis, en décembre 1989, il défend le projet de loi portant amnistie d'infractions commises dans ce territoire.

Il s'abstient sur la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988 et vote pour la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » (Maastricht) en 1992.

Aux élections du 27 septembre 1992, il brigue un nouveau mandat de sénateur. Mais après avoir obtenu 355 des 916 suffrages exprimés au premier tour, il perd son siège à l'issue du second tour : du fait des consignes de vote données par P. Vergès aux grands électeurs communistes, le sénateur socialiste ne réunit que 378 des 904 suffrages exprimés. Il échoue alors à la cinquième place, devancé par le président du conseil général divers droite Éric Boyer (412 voix), celui du conseil régional Paul Lagourgue (404 voix) et par le sénateur sortant RPR Paul Moreau (388 voix), tous trois élus ainsi que par le sortant UDF Louis Virapoullé (382 voix). Quatre ans auparavant, il avait connu un autre revers, lors des élections cantonales de septembre 1988, dans le premier canton de Saint-Denis.

Après son départ de la Haute Assemblée, il est choisi comme suppléant par Jean-Claude Fruteau, maire socialiste de Saint-Benoît, candidat aux élections législatives de 1993 dans la cinquième circonscription réunionnaise dont la liste ne réunit que 14,60 % des voix. A. Ramassamy sollicite un dernier mandat aux élections régionales de 2004, à l'âge de quatre-vingts ans. Sa liste ne rassemble toutefois que 1,74 % des suffrages exprimés au premier tour, loin des 34,48 % de la liste du PCR conduite par P. Vergès.

Il s'éteint le 4 novembre 2018 à l'âge de quatre-vingt-quatorze ans. Il était chevalier de la Légion d'honneur et officier de l'ordre national du Mérite.

1 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 6 décembre 1983, p. 3818.

2 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 22 mai 1984, p. 972.

3 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 30 avril 1987, p. 604.

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.

Bibliographie

OEuvre d'Albert Ramassamy

La Réunion, décolonisation et intégration, Saint-Denis, Bibliothèque départementale, 1987.

Travaux sur Albert Ramassamy

Girault (Jacques) « Albert Ramassamy », dans Claude Pennetier (dir.), Le Maitron. Dictionnaire biographique ouvrier du mouvement social, Paris, Éditions de l'Atelier, version mise en ligne le 3 juin 2014, https://maitron.fr/spip.php?article159411.

Jérôme L'Archiviste, 1 000 célébrités de la Réunion et 150 personnalités des îles de l'océan Indien, Saint-Denis, Orphie, 2009.

Ramassamy (Jérôme), Un « engagement » pour l'île de la Réunion. Sur la vie de mon père, Nantes, Opéra, 2001.

Elu le 25 septembre 1983
Fin de mandat le 1er octobre 1992 (non réélu)

Membre de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale
Membre du Groupe socialiste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Albert RAMASSAMY

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