Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union des Républicains et des Indépendants
État civil :
Né le 18 mars 1920
Décédé le 26 mai 1985
Profession :
Profession libérale
Département :
Lozère
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

ROUJON (Jules, Jacques, Robert)

Né le 18 mars 1920 à Marvejols (Lozère)

Décédé le 26 mai 1985 à Marvejols (Lozère)

Sénateur de Lozère de 1973 à 1985

L'engagement dans la vie publique fait figure de tradition dans la famille Roujon au XXe siècle. En 1930, Jean Roujon est élu conseiller général de Marvejols ; son fils Jules lui succède au début des années 1950. Lorsque ce dernier décède en 1985, son fils Jean Roujon est choisi par les électeurs du canton de Marvejols pour les représenter à l'Assemblée départementale de Lozère.

Jules Roujon naît au lendemain de la Première guerre mondiale. Après son baccalauréat, il étudie à Roubaix et y obtient un diplôme de technicien appliqué à l'industrie textile. Le Service du travail obligatoire (STO) le maintient pour quelques années supplémentaires dans le nord de la France et en Belgique occupés, où il s'occupe de métiers de confection de tissus dans un complexe industriel. Il retrouve sa Lozère natale à la Libération. Son activité se déploie dorénavant sur trois terrains : la direction d'une blanchisserie industrielle qui porte son nom, la profession d'agent d'assurances et la politique locale. Jules Roujon est en effet élu maire de Palhers au printemps 1945. Cette commune d'une centaine d'habitants, située au sud de Marvejols, lui renouvelle sa confiance jusqu'en 1959. Le jeune industriel fait son entrée au Conseil général de Lozère comme élu du canton de Marvejols en février 1953 et conserve ce mandat pendant 32 années consécutives. Il appartient à la droite modérée et accède en 1958 à la vice-présidence de l'Assemblée départementale. Jules Roujon quitte la mairie de Palhers en 1959 pour être élu conseiller municipal de Marvejols. Il devient premier magistrat de cette commune 6 ans plus tard. Le sortant Georges Bonnet le choisit comme suppléant à l'occasion des élections sénatoriales du 26 septembre 1965. Ce tandem recueille 181 voix sur 326 au second tour de scrutin et Georges Bonnet est donc confirmé comme sénateur de Lozère. En mars 1967, Jules Roujon se présente comme candidat « indépendant pour la défense des intérêts Lozériens » aux législatives dans la 2e circonscription de Lozère. Son résultat encourageant (28,9% des suffrages exprimés) ne lui permet pas toutefois de contraindre Charles de Chambrun, alors secrétaire d'Etat au commerce extérieur, à un second tour. Le maire de Marvejols a la satisfaction d'être porté à la présidence du Conseil général de Lozère à l'automne 1967.

La première moitié des années 1970 est celle de tous les contrastes pour Jules Roujon. Il perd en effet la mairie de Marvejols en 1971, au profit du « progressiste » Gilbert de Chambrun, n'est plus que « simple » conseiller municipal de sa ville natale jusqu'en 1983 et abandonne la présidence du Conseil général en 1974. Un an plus tôt, à l'été 1973, Jules Roujon était cependant entré au Sénat à la mort de Georges Bonnet. Il est réélu sénateur sous son nom le 22 septembre 1974, grâce au soutien de 240 grands électeurs sur 325 dès le 1er tour. Membre du groupe des Républicains indépendants au Sénat, il en est même un temps le trésorier. Jules Roujon siège à la commission des affaires économiques et du Plan de la Chambre haute entre 1973 et 1985.

L'essentiel de ses interventions en séance publique est consacré aux problèmes qui intéressent le monde rural. Qu'il attire l'attention du Gouvernement sur la nécessité de soutenir l'agriculture de montagne (28 novembre 1973) ou souhaite que des magasins d'archives et de matériel des Postes et télécommunications soient implantés dans les départements du massif central (28 novembre 1977), l'enfant de Marvejols ne perd pas vraiment de vue les intérêts de son département d'élection. Il dépose à 3 reprises - en décembre 1976, avril 1978 et mai 1985 - une proposition de loi modifiant les dispositions en vigueur quant au régime et à la répartition des eaux. Le 2 juin 1977, il dépose une proposition de résolution en faveur de la création d'une commission d'enquête sur les conditions d'implantation du barrage de Naussac, à proximité de Langogne, dans le nord-est de la Lozère.

Rapporteur pour avis du budget du Fonds d'orientation des marchés agricoles (FORMA) pour 1978, il est chargé par la commission des affaires économiques et du Plan d'être son rapporteur pour le budget de l'aménagement rural de 1978 à 1983. Il se montre un avocat inlassable des régions rurales les plus défavorisées, qui connaissent l'exode rural et le vieillissement. C'est en opposant courtois qu'il s'exprime ainsi, le 7 décembre 1981, sur le budget que la gauche au pouvoir envisage de consacrer à l'aménagement rural en 1982. Il reconnaît que la ministre de l'agriculture Edith Cresson a présenté « un exposé fourni, honnête et brillant » à la Haute assemblée, mais fait part de ses inquiétudes « quant à la poursuite des opérations engagées en faveur des zones rurales les plus dévitalisées ». Il voit dans « la décentralisation des responsabilités en matière d'aménagement du territoire », dont il approuve le principe, « un risque d'émiettement de l'effort déployé jusqu'à présent » au bénéfice des régions rurales défavorisées. Le sénateur de Lozère craint que les communes manquent des « moyens financiers suffisants pour définir et mettre en oeuvre une politique d'aménagement du territoire et de développement local » et ne fassent dès lors que « passer de la tutelle administrative, financière et technique de l'Etat à celle du département et de la région ». Il observe enfin que « les crédits consacrés à l'eau et à l'assainissement sont loin d'être suffisants pour satisfaire les besoins d'équipement des communes rurales » et conclut, sans donner d'avis tranché sur le texte du Gouvernement, en s'en remettant « à la sagesse du Sénat » pour décider de son adoption ou de son rejet.

Ses positions lors des scrutins importants sont celles d'un modéré, qui soutient la politique du président Giscard d'Estaing entre 1974 et 1981 et adhère au Parti républicain à la fin des années 1970. Il approuve l'abaissement de l'âge de la majorité légale à 18 ans (28 juin 1974) comme la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (20 décembre 1974) ou sur le divorce par consentement mutuel (18 juin 1975). Il vote pour la loi « sécurité et liberté » (19 décembre 1980) mais s'oppose à l'abolition de la peine de mort (30 septembre 1981) et ne soutient la loi « Defferre » sur la décentralisation que dans sa version modifiée par le Sénat (26 janvier 1982).

Conseiller régional de Languedoc-Roussillon depuis 1974, Jules Roujon reconquiert la mairie de Marvejols en 1983. Le 25 septembre de la même année, il est réélu sénateur au 1er tour de scrutin, avec 242 voix sur 301. Jules Roujon ne prend plus la parole au Sénat à partir de l'hiver 1983. Il décède le 26 mai 1985, à l'âge de 65 ans. Il était chevalier de l'Ordre du mérite civil.

Devenu Sénateur le 26 juin 1973 (en remplacement de M. Georges BONNET, décédé)
Elu le 22 septembre 1974
Réélu le 25 septembre 1983
Fin de mandat le 26 mai 1985 (décédé)

Membre de la commission des affaires économiques
Membre du Groupe de l'Union des Républicains et des Indépendants

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Jules ROUJON

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