M. Briet doit également répondre sur la disparition de l'armoire à clés, l'embauche d'Alexandre et le défaut de surveillance.

Demande : Est-il à votre connaissance qu'il ait existé du temps de la Chambre des Pairs dans la salle dite du Silence une armoire dans le mur avec un râtelier auquel pendaient des clefs numérotées correspondant aux portes également numérotées ? Le brigadier ou celui qui en faisait les fonctions sous un autre nom tenait la clef de cette armoire sous la Chambre des Pairs et, lorsqu'on avait besoin d'ouvrir une porte qui était habituellement fermée, on allait lui demander la clef de cette porte qu'il délivrait. Pourquoi cet été des choses n'existe plus et qui est-ce qui l'a détruit ?
Réponse : La chose a cessé quand on a arrangé la pièce du Silence, il y a deux ou trois ans, quand on faisait la salle du Trône. La porte de l'armoire a été fermée et toutes les petites barres garnies de clous à crochet avait été retirées par M. l'architecte ou M. Regnart. La porte est vissée et ne peut plus s'ouvrir, les clefs qui pouvaient servir ont été gardées par moi. Le reste a été donné à M. Borne. J'en ai encore une douzaine qui sont numérotées.

Demande : Etes-vous bien certain que le lampiste Alexandre ait terminé ses travaux de nettoyage du grand lustre le samedi 22 octobre ? N'est-il pas remonté dans la salle du lustre depuis cette époque ?
Réponse : Il a rendu le réchaud le lundi au moins. Ce n'est pas à moi qu'il l'avait demandé. J'ignore complètement s'il a été le lundi dans la chambre du lustre. Il a rendu le réchaud à ma femme qui en avait besoin vers midi ou une heure.

Demande : Pourquoi avez-vous employé le Sieur Alexandre, ancien lampiste, qui depuis près d'un an n'appartient plus au service du Sénat, d'où il a été conservé en raison de son grand âge et de son incapacité ? Vous savez que le nettoyage du grand lustre est une des opérations les plus délicates de la profession de lampiste ?
Réponse : Je me suis absenté avec permission pendant quelques jours. M. Daveluy était absent, M. Chalamel a employé le Sieur Alexandre en remplacement de Gérard, qui était malade. En revenant, j'ai exprimé mon étonnement de ce qu'on avait repris Alexandre. A deux personnes qui peuvent le dire, M. Sarrazin et Desobry. Pour ma part, je ne l'aurais pas repris.

Demande : Puisque vous connaissiez l'incapacité d'Alexandre, pourquoi ne surveilliez-vous pas davantage son travail quand il nettoyait le grand lustre ? Vous auriez vu qu'il avait placé le réchaud à trois pieds dans lequel il y avait du charbon allumé sur le plancher boisé et non sur la partie carrelée de la salle du lustre. Ce qui était un danger imminent d'incendie dans un lieu garni de bois très sec et d'un plancher de sapin. Ce feu de charbon servait à Alexandre pour chauffer sur place la potasse destinée à nettoyer le lustre, laquelle préparation aurait dû être faite partout ailleurs et la potasse en dissolution être portée sur le lieu où elle d
Réponse : J'avoue que j'ai eu tort, mais je le croyais plutôt sale qu'incapable, il avait toujours fait ce travail auparavant. Du reste ce n'est ce n'est pas moi qui lui ai donné l'ordre, j'avais dit qu'on nettoie le lustre. Je savais, il est vrai, qu'Alexandre le faisait mais je le croyais avec Gausset et non seul.

Demande : Il était seul ?
Réponse : Je le sais maintenant, mais je l'ignorais alors. On a vidé le lustre. J'ai envoyé chercher les bidons par Gausset et autres, et c'est après qu'on a commencé la mise en état du lustre. Ensuite Alexandre a fait la préparation du nettoyage, il l'avait toujours fait de la même manière.

Demande : C'est là qu'est l'imprudence ?
Réponse : Il y avait une grande plaque de tôle. 

Demande : Il déclare qu'il ne s'en est pas servi et qu'il a mis le réchaud sur le bois. On a eu tort 1° de l'employer ; 2° de n'avoir pas surveillé ce qu'il faisait et d'avoir permis que du feu fût monté dans la salle du lustre.

Lecture faite, le comparant a signé.

Signé : Briet.

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