Le major Roussel, dont on connaît le rôle par un autre témoignage, n'est interrogé que sur la cause de l'incendie, qu'il attribue à de la négligence et non à de la malveillance.
Demande : Que savez-vous de l'incendie qui, dans la nuit du 27 au 28 octobre, a détruit la salle des séances du Sénat ?
Réponse : J'ai été prévenu à 1h Œ par le cri au feu poussé dans la cour. Un peu plus tard, j'étais auprès du logement de Melle Frezet, lingère, et je voyais sortir des combles de la salle une gerbe de feu, à droite vers le fond de la salle (par rapport au pavillon de l'Ouest).
Demande : Ce feu était-il considérable ?
Réponse : Il était déjà animé, et la gerbe de flamme pouvait sortir de 7 à 8 pieds de haut.
Demande : Dans votre appréciation, à quoi attribuez-vous cet incendie ?
Réponse : Dans ma pensée, à un charbon ou à du feu tombé par accident, imprudence ou négligence. J'ai vu plusieurs exemples de ce fait. C'était là par conséquent par première impression.
Demande : Avez-vous eu la pensée qu'il y ait malveillance dans cet événement ?
Réponse : Je n'en ai pas eu la pensée.
Demande : Bien que, par vos attributions, vous n'ayez rien de commun avec le service des lampistes, auriez-vous appris d'une manière quelconque le jour où ils ont terminé leurs travaux au grand lustre ?
Réponse : Non, je ne sais même pas si on a nettoyé le lustre.
Le major Roussel a remarqué que, parmi les bourgeois accourus au feu, les trois qui se sont distingués le plus sont : 1° M. Arraque, médecin, 2° M. Blondeau, pharmacien, 3° M. Foyot, restaurateur.
Lecture faite, le comparant a signé.
Signé : Roussel