LE  DESTIN  DU  PALAIS

SOUS LA COMMUNE

Le 30 mars a lieu la première visite du délégué de la Commune au Palais, M. Tony-Moilin, maire provisoire du VIe arrondissement. Celui-ci revient le 8 avril et demande qu'un état du personnel et du logement lui soit remis « le plus promptement possible ».

Le 11 avril, vers 6 heures du soir, des gardes nationaux se présentent au Palais, au nom de la Commune, pour faire des perquisitions à l'effet de rechercher des armes de guerre et repartent après une recherche infructueuse. « Vers sept heures, nous dit le journal déjà cité, les mêmes gardes nationaux sont revenus et se sont fait ouvrir toutes les caves du côté ouest du Palais ; les portes dont les clés n'étaient pas immédiatement mises à leur disposition ont été défoncées ou forcées... Il va sans dire que toutes ces recherches n'ont eu aucun résultat puisque le Palais ne contient aucune arme de guerre autres que celles des habitants qui font partie de la Garde nationale. »

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 LE  DESTIN  DU  PALAIS


La bibliothèque

Le bibliothécaire, Etienne Gallois, avait écrit à Saint-René Taillandier, secrétaire-général du ministère de l'Instruction publique, qu'il était « obligé de céder à la force et de se soumettre aux injonctions des délégués de la Commune » et il s'était retiré à Vitry-le-François. Dès le 27 mai 1871, le ministre l'invite à prendre immédiatement possession de son poste.

La Commune lui avait trouvé provisoirement un remplaçant : Charles Quentin, né à Cambrai en 1826, avocat à Douai, brillant collaborateur de l'Avenir national de Peyrat et du Réveil de Delescluze.

« Dès sa première visite, écrit un témoin oculaire, il se présenta de la façon la plus courtoise, demanda quelques renseignements sur la bibliothèque, puis, ayant choisi quelques livres, il s'installa dans un des salons contigus à la galerie et passa ses heures à lire. Il vint ainsi, à peu près chaque jour, pendant une ou deux semaines, et abandonna ensuite ses fonctions qu'il n'avait occupées, m'a-t-on dit, que dans l'intention de sauver la bibliothèque si elle était menacée. »

Quentin, ami de Gambetta, ne fut pas inquiété pour sa participation discrète à la Commune. Il collabora à La Petite République, devint conseiller municipal de Paris pour le quartier du Père-Lachaise, fut directeur de l'Assistance publique de 1880 à 1885 et termina sa carrière comme receveur des finances du IIe arrondissement de Paris. Il mourut en 1905.

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