LE  DESTIN  DU  PALAIS

L'explosion de la poudrière

Les troupes de l'armée régulière gagnant du terrain, l'insurrection se replie et incendie les maisons particulières et les palais nationaux.

Dès le mardi 23 mai, le Palais doit faire face à une vive alarme. Des Fédérés en armes se présentent à la porte du Luxembourg et font pénétrer, en dépit des protestations des gardiens, un fourgon chargé de bonbonnes de pétrole dans la cour d'honneur. Par chance, les Fédérés reviendront prendre leur dangereuse cargaison le soir même sans que l'ordre ait été donné de mettre le feu au Palais.

Le 24 mai, des Fédérés se présentent à nouveau au Palais. Ils font évacuer l'ambulance et menacent de tout brûler. M. de Tournemine parlemente et cherche à gagner du temps. Le quartier est en feu. Le général de Cissey et le général Bruat affrontent les Fédérés. Ceux-ci allument les mèches de la poudrière établie dans les terrains vagues du Luxembourg et une explosion formidable ébranle tout le quartier.

Le Journal officiel du 28 mai 1871 rend compte d'un rapport adressé au ministre de l'instruction publique par le directeur des beaux-arts : « Le Luxembourg a été épargné par l'explosion de la poudrière. M. de Tournemine et les autres fonctionnaires du musée ont empêché par leur courage et leur dévouement que l'incendie préparé sous leurs yeux n'éclatât et réduisit en cendres le Palais et les collections confiées à leur garde ».

Dans le journal de l'adjoint de l'architecte, à la journée du 26 il est consigné : «Au Palais ... les vitres, une partie des glaces répétant les croisées, les menuiseries des fenêtres et des portes ont été en très grande partie brisées par la commotion qui s'est fait sentir également et avec les mêmes effets au Petit Luxembourg, aux communes et au pavillon des gardiens ».

L'explosion a également causé de grands dégâts à la toiture du Palais et de ses dépendances. Une lutte s'engage, après l'explosion, entre les troupes de Versailles qui occupaient le Palais, et les insurgés, qui défendaient le Panthéon et les barricades de la rue Soufflot, et de nombreux obus et boulets viennent ajouter aux dommages déjà causés par l'explosion.

Le général de Cissey s'étant installé au Petit Luxembourg, le Palais devient une place d'armes, une prison et le siège d'une cour martiale.

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