Mme Dieynaba Diop, députée (Socialistes et apparentés), présidente déléguée de la section française, M. Hussein Bourgi, sénateur (Socialiste, Écologiste et Républicain), vice-président de la section française, Mme Michelle Gréaume, sénatrice (Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky), secrétaire du bureau de la section française, M. Akli Mellouli, sénateur (Écologiste – Solidarité et Territoires), secrétaire du bureau de la section française, Mme Catherine Belrhiti, sénatrice (Les Républicains), membre du bureau de la section française, et M. Philippe Bolo, député (Les Démocrates), membre de la section française, se sont rendus à Andorre-la-Vieille pour participer aux travaux de la Conférence des présidents de la Région Europe et de la 37e Assemblée de la Région Europe de l’APF, organisés du 19 au 22 octobre 2025, à l’invitation de la section andorrane de l’APF.
Cette Assemblée régionale Europe, consacrée au thème « coopération et développement économique en région Europe de l’APF », était organisée en trois tables rondes.
Plusieurs experts ont animé la première table ronde qui portait sur le sujet « crises géopolitique et commerciale : comment les économies européennes s’organisent-elles pour faire face à l’actualité internationale ? ». Mme Dieynaba Diop, présidente déléguée de la section française, est intervenue dans le débat. Soulignant combien le second mandat de Donald Trump avait surpris par ses différences avec le premier mandat, elle a insisté sur la nécessité pour la région Europe de s’adapter à la situation et de riposter. Elle a fait valoir que les droits de douane, présentés comme « réciproques », étaient en fait devenus une arme au service des intérêts géopolitiques et économiques des Etats-Unis. Regrettant que l’Union européenne n’ait pas su tirer profit de la taille de son marché pour mieux négocier, Mme Dieynaba Diop a estimé que deux mondialisations allaient désormais se superposer : celle du libre-échange, qui va se poursuivre pour les produits à faible valeur ajoutée, et celle compartimentée, où les échanges et les technologies seront soumis à de nombreuses restrictions.
La deuxième table ronde était consacrée au thème « économie et emploi en Europe : l’impact de l’IA pour une croissance inclusive et diversifiée ». Plusieurs experts ont souligné l’importance d’accompagner le développement de l’IA et invité les gouvernements à investir dans la formation, promouvoir le dialogue social et fournir une protection sociale et des services de réinsertion aux salariés. Mme Michelle Gréaume, sénatrice, est intervenue pour souligner que comme toute révolution économique, l’intelligence artificielle commencera par détruire des emplois avant d’en créer et que face à ce phénomène, il était indispensable de protéger et de transformer l’emploi et d’instaurer un droit à la formation tout au long de la vie. Elle a également considéré qu’elle conduisait à une détérioration des conditions de travail et à une perte d’autonomie pour les travailleurs. Enfin, elle a dénoncé le fait que la technologie et les données étaient accaparées par une poignée de géants privés, les GAFAM et les fonds d’investissement.
La troisième table ronde, consacrée à la question « jeunesse francophone et économie de demain : acteurs du changement et catalyseurs de l’innovation », a mis l’accent sur la défense de la francophonie dans les domaines de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation ainsi que sur la nécessité de favoriser l’émergence de jeunes leaders francophones. Dans son intervention, Mme Catherine Belrhiti, sénatrice, a fait valoir que le statut et le pouvoir d’attraction de la langue française plaidaient pour la mise en place d’un Erasmus francophone. Elle a rappelé, à cet égard que le français était la langue de scolarisation dans 36 pays, plus de 90 millions d’élèves et d’étudiants dans le monde suivant leur scolarité en français et était, en outre, une langue vivante étrangère apprise par environ 50 millions de personnes. Elle a préconisé de faire démarrer ce projet en ciblant d’abord les étudiants ayant atteint un certain niveau et souligné que sa mise en œuvre appelle des progrès en matière de reconnaissance des diplômes et de délivrance de visas d’études.
À l’issue de ces trois tables rondes, les parlementaires ont adopté une déclaration promouvant une francophonie économique innovante, résiliente, inclusive et tournée vers la jeunesse. À la demande de la section française, la déclaration demande notamment à l’OIF d’intégrer des parlementaires membres de l’APF aux missions économiques qu’elle déploie. Le texte de la déclaration figure sur le site de la Région Europe de l’APF.
En marge des travaux, les parlementaires ont été reçus à l’ambassade de France par Son Exc. M. Nicolas Eybalin, ambassadeur de France en Andorre, en présence de M. Carles Ensenyat Reig, Sindic General, président du parlement de la Principauté d’Andorre (Conseil général), et des membres de la commission de la politique extérieure du parlement andorran.