
Le mardi 30 septembre 2025, Mme Gisèle JOURDA (Socialiste, Écologiste et Républicain – Aude), présidente du groupe interparlementaire d’amitié France-Palestine, accompagnée de MM. Étienne BLANC (Les Républicains – Rhône), Adel ZIANE (Socialiste, Écologiste et Républicain – Seine-Saint-Denis), Pierre BARROS (Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky – Val d’Oise) et Mme Raymonde PONCET-MONGE (Écologiste - Solidarité et Territoires – Rhône), membres du groupe, s’est entretenue avec Mme Rasha BAKEER, sélectionnée dans le cadre du Programme d’invitation des personnalités d’avenir (PIPA) du ministère de l’Europe et des affaires étrangères.
Engagée depuis plus de 12 ans dans le secteur humanitaire, Mme BAKEER est, depuis juillet 2024, directrice de la planification, des projets et des partenariats au sein de la Société du Croissant-Rouge Palestinien (PRCS en anglais). C’est à ce titre qu’elle avait accueilli, au siège du PRCS à Ramallah, le 9 septembre 2025, les Sénateurs participant au déplacement du groupe d’amitié France-Palestine.
Au cours de l’entretien, Mme BAKEER a insisté sur la très forte pression qui pèse sur les personnels humanitaires engagés à Gaza. Comme les Sénateurs ont pu le constater sur place, de très importants stocks d’aide, contenant matériel médical, vivres, vêtements et matériel attendent de pouvoir être acheminés vers Gaza. Les personnels du PRCS sont en recherche permanente de solutions pour obtenir les autorisations nécessaires auprès des autorités israéliennes qui n’autorisent le passage de camions qu’au compte-gouttes. Les pertes humaines sont également très importantes, 55 employés du PRCS ayant perdu la vie à Gaza depuis le début de l’offensive israélienne.
À cette pression directement vécue par les équipes, s’ajoute celle liée à un mouvement de plus long terme de diminution progressive de la présence des agences des Nations Unies et des organisations non gouvernementales (ONG) dans la bande de Gaza, à cause de retraits de visas par les autorités israéliennes et de contraintes administratives toujours plus élevées. Cela conduit à reporter la charge de l’assistance humanitaire sur les seules organisations palestiniennes. À titre d’exemple, Médecins Sans Frontières a annoncé, le 29 septembre, sa décision de se retirer de Gaza-ville du fait d’un risque sécuritaire trop élevé lié à l’intervention militaire israélienne en cours. Le PRCS est désormais le seul organisme à fournir une assistance médicale à Gaza-ville, dans des conditions extrêmement dégradées. Mme BAKEER a rapporté que l’hôpital géré par le PRCS à Gaza-ville (hôpital Al Qods) était en état de siège depuis 7 jours, l’armée israélienne empêchant toute entrée ou sortie de l’établissement, qu’il s’agisse des patients, des médecins, des infirmières ou des médicaments et du matériel médical. Seule une rotation parmi les personnels médicaux a pu être organisée la veille, après de longues négociations.
Mme BAKEER a salué la reconnaissance par la France de l’État de Palestine et exprimé la très forte attente de la société civile palestinienne pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza, ainsi que le respect du droit international, tant à Gaza qu’à Jérusalem et en Cisjordanie. Elle a appelé la communauté internationale, et plus particulièrement les parlementaires, à se mobiliser pour qu’un véritable plan de paix et de mise en œuvre de la solution à deux États puisse être élaboré et appliqué dans les meilleurs délais.