Le 23 septembre 2025, sous la présidence de M. Rémi Féraud (Socialiste, Écologiste et Républicain – Paris), président, le groupe d’amitié France-Yémen s’est entretenu avec S.E. Dr Reyad Yassin Abdullah, ambassadeur du Yémen en France, accompagné de M. Khalil Al Hubaishi, conseiller.
Étaient également présents MM. André Reichardt (Les Républicains-Ratt. – Bas-Rhin) et Michaël Weber (SER – Moselle), vice-présidents, et Jean-Luc Ruelle (LR-App. – Français établis hors de France), secrétaire.
S.E. Dr Reyad Yassin Abdullah a rappelé que la situation au Yémen demeurait critique depuis 2014, année au cours de laquelle le Président yéménite, le Premier ministre et plusieurs responsables du gouvernement avaient été arrêtés par les Houthis. Soutenus par l’Iran, ces derniers ont consolidé leur emprise sur une partie du territoire en affaiblissant les institutions, au détriment notamment des médecins, ingénieurs et cadres administratifs indispensable au développement du pays.
Sur le plan humanitaire, il a indiqué que 2 millions de personnes déplacées s'étaient réfugiées dans le sud. Il a également évoqué l’arrivée de nombreux réfugiés de Somalie, dont beaucoup périssent en mer en tentant la traversée. La présence des organisations internationales (Agence des Nations Unies pour les réfugiés – HCR…) est entravée par les exactions des Houthis, qui ont arrêté et parfois emprisonné des responsables d’organisations non gouvernementales (ONG).
Interrogé sur la possibilité d’une issue au conflit par la voie de négociations, l’ambassadeur a exprimé son scepticisme du fait de l’intransigeance des Houthis. Il a rappelé que le sud du Yémen est aujourd’hui sous contrôle du gouvernement légitime, alors que le nord reste largement dominé par les Houthis, à l’exception de la province de Marib. Dans cette perspective, il a néanmoins évoqué l’espoir de parvenir à terme à solution pacifiée durable, qu’elle prenne la forme d’une fédération, d’une confédération ou d’une division en deux États, plutôt que de maintenir un pays unifié mais en guerre.
Concernant la situation économique, l’ambassadeur a rappelé que le groupe TotalEnergies avait investi plus de 8 milliards d’euros dans les infrastructures pétrolières et gazières du Yémen avant que celles-ci ne soient endommagées par les attaques de missiles et de drones houthies à partir de 2015.
Enfin, l’ambassadeur a souligné l’ancienneté et la profondeur des liens franco-yéménites, remontant au XVIIIe siècle lorsque Louis XIV avait initié des relations commerciales autour du café de Moka. Il a appelé de ses vœux à renforcer ces relations, par le biais de jumelages et de coopérations notamment, et a invité les sénateurs à visiter l’ambassade du Yémen à Paris.

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