Pierre-Jean-Georges Cabanis nait le 5 juin 1757 au château de Salagnac près de Brive.
Son père, avocat reconverti dans l'agriculture, seconda Turgot nommé intendant de la généralité de Limoges en 1761. Renvoyé du collège de Brive du fait de son indiscipline, Cabanis poursuit seul ses études à Paris dès l'âge de 14 ans.

Passionné par la lecture des philosophes, et en particulier celle de Locke, il est engagé comme secrétaire par le prince évêque de Wilna et part deux ans en Pologne. Après quelques tentatives infructueuses pour mener une carrière militaire, il se tourne vers la médecine qu'il étudie entre 1777 et 1784. Reçu docteur, il choisit Auteuil et y fréquente le salon de la veuve d'Helvétius où se rencontrent Diderot, Condillac, d'Alembert, Jefferson, Franklin, et Thomas, entre autres.

En 1789 il se lie d'amitié avec Mirabeau dont il admire le prodigieux talent et devient son médecin.
La publication de ses «Observations sur les hôpitaux» le fait entrer dans l'administration des hospices de Paris.
Membre du groupe des idéologues, dont faisaient également partie Destutt de Tracy et Volney, il se lie avec Condorcet et épouse la belle-sœur de celui-ci, Charlotte de Grouchy, en 1796.

Élu à l'Institut en 1795, il publie son œuvre la plus célèbre, «Rapports du physique et du moral de l'homme», ce qui lui permet de développer ses thèses matérialistes sur le lien entre vie psychique et vie physiologique.

Élu représentant du peuple au Conseil des Cinq-Cents en 1798, il rencontre Bonaparte chez Mme Helvétius et c'est lui qui rédige la proclamation destinée à faire accepter au peuple français le coup d’État de brumaire.

Membre de l'Institut, commandeur de la Légion d'honneur, comte d'Empire, il est membre du Sénat conservateur dès sa création en l'an VIII.

D'abord matérialiste (« C'est dans la physiologie que la médecine et la morale doivent chercher la solution de tous les problèmes, le point d'appui de toutes leurs vérités », Cabanis devient spiritualiste à la fin de sa vie (« l'esprit de l'homme ne peut éviter de reconnaître dans les forces actives de l'univers intelligence et volonté ») et admet l'immortalité de l'âme.

Déçu par Bonaparte, et sa santé s'altérant, il se retire de la vie politique et scientifique en 1807 et meurt d'une congestion cérébrale le 5 mai 1808. Son corps a été déposé au Panthéon le 14 mai 1808.