C'est durant l'année 1917 que l' « affaire des pieds gelés » mobilise la commission.


"La Guerre" T.I - Doc. section photographique de l'armée - S177278

Depuis le début de la guerre, l'armée déplore chaque année plusieurs milliers de cas de « froidure de pieds » ou « pieds gelés » (31051 en 1916, 37613 en 1917), qui mettent des soldats hors de combat, engendrent des gangrènes et aboutissent trop souvent à des amputations.
De nombreuses mesures prophylactiques ont été prônées : graissage des pieds à la lanoline ou avec du talc camphré, changement régulier de chaussettes, recours aux pompes de tranchées pour assécher ses dernières, construction d'abris pour graisser pieds et chaussures, relèvement régulier des hommes stationnant dans les tranchées. Mais les sénateurs Paul STRAUSS et Charles DEBIERRE, qui établissent deux rapports à ce sujet (7 mars 1917), le second après une visite au IIe et VIIIe armées, constatent que dans les régions de Verdun et de la Somme , ces mesures ne sont pas suivies, alors qu'elles ont démontré leur efficacité sur le front lorrain. Lors de l'attaque d'Hardaumont, les hommes restent six jours durant dans la boue glacée et la moitié des blessures sont dues aux engelures. Malgré les démarches auprès du Gouvernement, le problème n'est toujours pas réglé en décembre 1917 : les centaines de milliers de bottes dont dispose l'intendance n'ont pas été distribuées à temps. Gustave CHAPUIS s'en indigne le 12 décembre, réclamant des sanctions contre les responsables.

La santé des soldats : un bien à préserver

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