Le mercredi 26 mai 2021, MM. André REICHARDT, président du groupe d’amitié France – Afrique de l’Ouest, et Thierry COZIC, président délégué pour le Togo, se sont entretenus avec S. E. M. Payadowa BOUKPESSI, Ministre d’État, Ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires de la République togolaise.


Ont également participé à la réunion : S. E. M. Calixte Batossie MADJOULBA, Ambassadeur de la République togolaise en France, MM. Tagba Aféyinam TCHALIM, Secrétaire général du district autonome du Grand Lomé, Guy FIGAREDE, Conseiller technique au ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires et Palawia MONSON, Premier conseiller à l’Ambassade.

Le ministre d’État a d’abord souligné la qualité du dialogue entre les autorités françaises et togolaises, à travers de nombreux échanges et visites au plus haut sommet de l’Etat. Le 9 avril 2021, le Président Faure GNASSINGBÉ avait rendu visite à son homologue français, Emmanuel Macron. À cette occasion, le Président avait également été reçu par le Président du Sénat, Gérard Larcher. L’entretien avait notamment porté sur l’institution d’une chambre haute au Togo, projet de réforme institutionnelle actuellement en cours de discussion dans le pays. M. André REICHARDT, président, s’est réjoui de ce projet qui permettrait au Togo de rejoindre les 23 États africains à avoir adopté le bicamérisme.

Sur le plan institutionnel, le Togo entreprend également d’importantes réformes en matière de décentralisation, aux niveaux régional et municipal. Dans ce cadre, le ministre a fait part d’un fort besoin en matière de formation des fonctionnaires. Mettant un terme à plus de trois décennies sans élections au niveau local, les dernières élections locales ont permis de désigner de nouvelles autorités exécutives municipales et locales. Néanmoins, le ministre d’État a déploré un manque crucial de fonctionnaires à même de faire vivre la démocratie locale. Pour résoudre cette difficulté, il a exprimé son souhait de mettre en place une coopération avec le Sénat, visant notamment à bénéficier d’une formation à destination des fonctionnaires territoriaux togolais.

En outre, le ministre d’État a sollicité l’aide de la France pour permettre d’assurer la continuité du traitement des ordures ménagères au Togo qui fait face à un important défi dans ce domaine. À Lomé, les pratiques en matière de gestion des déchets ne sont pas encore bien maîtrisées, alors même que la production de déchets augmente fortement et régulièrement. La capitale arrive au bout des capacités du centre de traitement des déchets, cofinancé par l’Agence française de développement (AFD). L’AFD, en partenariat avec l’Union Européenne et la Banque ouest africaine de développement (BOAD), avait soutenu la création d’un centre d’enfouissement, dont l’objectif était de consolider la filière de gestion des déchets solides urbains afin d’éliminer les décharges sauvages. Le ministre d’État a insisté sur l’urgence de renforcer les capacités de ce dispositif, le centre étant bientôt arrivé à saturation.

M. André REICHARDT, président, a confirmé que le Togo pouvait compter sur l’aide de la France, notamment à travers une coopération avec le Sénat lorsque le pays mettra effectivement en place sa seconde chambre. De plus, M. André REICHARDT a mis en avant les vertus de la coopération décentralisée qui permet de nouer des partenariats entre collectivités territoriales, notamment les communes et les régions, françaises et togolaises. Les sénateurs étant élus sur une base territoriale, les membres du groupe d’amitié peuvent jouer un rôle de facilitateurs afin que de telles coopérations voient le jour au plan local.

En ce qui concerne la gestion des ordures ménagères, M. Thierry COZIC, président délégué pour le Togo, a fait remarquer qu’au niveau local, les opérateurs intercommunaux français de gestion des déchets solides pourraient sans doute apporter une expertise utile. La France expérimente en ce moment la mutualisation, au niveau intercommunal, de la gestion de nombreux services locaux, y compris celle des déchets.

M. André REICHARDT, président, a insisté sur le fait que rien ne s’opposait à la mise en place d’une coopération décentralisée avec des collectivités togolaises. Sur le plan sécuritaire, la situation n’empêche pas de tels partenariats de voir le jour, malgré la présence d’une menace terroriste avérée au Nord du pays, à la frontière avec le Burkina Faso. Parce que « là où les pouvoirs publics reculent, les djihadistes prennent le pouvoir, » la coopération décentralisée peut aider à promouvoir la stabilité sur le plan local. Ainsi, selon M. André REICHARDT, président, « les territoires sont prêts à s’engager pour le Togo, » car la coopération décentralisée instaure des relations de type « gagnant – gagnant », dont les collectivités françaises « ressortent elles aussi grandies. »

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