- État civil :
- Né le 28 avril 1779
Décédé le 5 novembre 1839
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Pair de France
Monarchie de juillet - Nommé à la Chambre des pairs par Louis-Philippe le 10 novembre 1834
Pair de France
BERNARD (SIMON, BARON) pair de France et ministre de la guerre sous Louis-Philippe, né à Dôle (Jura), le 28 avril 1779, mort à Paris, le 5 novembre 1839, d'une famille indigente, fut admis gratuitement à l'école centrale de Dôle tenue par l'abbé Jantet, s'y distingua par de rares aptitudes pour les sciences exactes, et entra à l'Ecole polytechnique dès l'âge de quinze ans. On raconte qu'il arriva à Paris au milieu d'un hiver des plus rigoureux, à pied, le sac sur le dos et un bâton ferré à la main, avec une lettre de recommandation pour l'illustre Lagrange. Epuisé de fatigue, transi de froid, il se traînait le long des quais, lorsqu'il fut sauvé par une bonne femme qui l'emmena chez elle, le réchauffa et le conduisit à l'Ecole. Sorti le second dans la promotion du génie, en 1799, Bernard fit sa première campagne à l'armée du Rhin et y gagna bientôt les épaulettes de capitaine. Charge par Napoléon, pendant la campagne de 1805, de pousser une reconnaissance jusque sous les murs de Vienne, il s'acquitta de cette mission de manière à mériter le grade de chef de bataillon, et épousa, à Ingolstadt, la soeur d'un ancien ministre des finances du roi de Bavière. Il passa quelque temps en Illyrie, d'où il revint en 1809, pour prendre la direction des travaux d'Anvers avec le grade de major; il fut alors choisi comme aide de camp par l'empereur. Créé chevalier de l'Empire en 1812, avec un majorat de 4,000 francs, et promu colonel à l'ouverture de la campagne de 1813, il assista aux batailles de Lutzen, de Wurtzen, etc. Une chute dans un ravin, près de Zittau, lui fracassa la jambe le 16 août. On dut le transporter à Torgau, et il put encore concourir à la défense de cette place quand les ennemis vinrent en faire le siège. Ses blessures l'empêchèrent de prendre part aux combats de 1814; l'empereur le créa, le 22 mars, baron de l'Empire. Après l'abdication de Napoléon, il, se rallia à Louis XVIII, qui le nomma général de brigade le 23 juillet, et chevalier de Saint-Louis le 20 août suivant. Mais il « rejoignit », comme dit un biographe, « les aigles de Napoléon » dès qu'il apprit son retour en France, et partagea la déception et le désastre de Waterloo. Malgré la grande réserve de sa conduite, - il avait consenti à exécuter pour le ministre de la guerre Clarke un important travail de topographie, - il devint suspect à la seconde Restauration, reçut l'ordre de quitter Paris et refusant les offres brillantes que lui firent plusieurs souverains, notamment le czar, il préféra s'embarquer pour les Etats-Unis, dont le gouvernement utilisa ses connaissances techniques. « Un des premiers et des plus importants travaux du général Bernard » a écrit M. Roux de Rochelle dans une notice nécrologique lue à la Société de géographie (1840) « est la reconnaissance géodésique qu'il eut à faire pour ouvrir des routes de communication entre Washington et la Nouvelle-Orléans, à travers des contrées dont une grande partie était encore occupée par des nations sauvages. Cette distance, d'environ 400 lieues de France, fut parcourue quatre fois par notre intrépide voyageur; il essayait, il suivait plusieurs directions différentes qui arrivaient toutes aux mêmes points par leurs extrémités, afin que le gouvernement fédéral pût choisir et adopter les lignes de communication qui lui paraîtraient préférables sous les rapports militaires, politiques et commerciaux, etc. »
De nombreuses études de géologie et d'histoire naturelle furent aussi faites par le général Bernard, qui dressa encore le plan (1824) d'un canal projeté par Washington entre le cours du Potomac et celui de l'Ohio. Le général Bernard était aidé dans ses travaux par le major-général Poussin.
La Révolution de 1830 rappela le général en France; Louis-Philippe en fit son aide de camp, le nomma lieutenant-général du génie (15 octobre 1831) et l'appela au comité général des fortifications où il fut chargé d'exécuter les plans de l'enceinte de Paris. En 1834, l'embarras où se trouva le roi de composer un ministère fit de Bernard pour quelques jours et malgré lui, contrairement à sa vocation et à ses goûts, un homme politique et un ministre. Le 10 novembre, il entra, avec le portefeuille de la guerre et l'intérim des affaires étrangères, dans le cabinet dit de conciliation, présidé par le duc de Bassano, ministre de l'intérieur, et qui dura 3 jours. La même ordonnance appelait Simon Bernard à la pairie. Tant de faveurs coup sur coup furent vivement critiquées par la presse, qui l'appela ce mot de Napoléon : «Mon cher Bernard, ne parle donc jamais politique, tu n'y entends rien; tu es un excellent maçon, ne sors pas de là. » Deux ans après, lorsque le ministère dit du 22 février dut se retirer, Bernard prit une seconde fois (6 septembre 1836) le ministère de la guerre en y joignant l'intérim de la marine. Il ne marqua d'ailleurs nullement, ni comme ministre ni comme pair de France, dans les débats législatifs. Il conserva son portefeuille jusqu' à la chute du cabinet doctrinaire du 16 avril. Au commencement de 1839, ce cabinet, attaqué vivement par la majorité de la Chambre, se décida à la dissoudre. Bernard eut alors, comme ses collègues, à se mêler d'élections, et les journaux de l'opposition signalèrent ses efforts malheureux, mais obstinés, pour faire triompher à Dôle, sa ville natale, la candidature du baron Janet. Les ministériels ayant eu le dessous dans les élections, Bernard et ses collègues se retirèrent. La promotion du général Bernard au ministère de la guerre n'avait pas été bien accueillie dans l'armée, qui l'appelait le grand terrassier. Il avait été fait, le 18 février 1836, grand officier, et le 9 mars 1839, grand-croix de la Légion d'honneur. A ses funérailles des discours furent prononcés par le général Rogniat, le baron Athalin et le major Poussin. Le comte Mole fit son éloge à la Chambre des pairs, le 22 février 1840.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Simon BERNARD
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