COMPANS Jean-Dominique, comte Compans

Pair de France

COMPANS (JEAN-DOMINIQUE, COMTE), pair de France, né à Saliès-de-Salat (Haute-Garonne), le 26 juin 1769, mort à Blagnac (Haute-Garonne), le 10 novembre 1845, s'enrôla dans l'armée en 1792, et fit les campagnes d'Italie. A la tête d'un corps de 16,000 hommes, il débloqua Coni, prit Fossano et Savigliano, culbuta les Autrichiens à l'escalade de la montagne de Sette-Pani, et allait s'emparer des retranchements de San-Giacomo, lorsqu'il fut frappé d'un coup de feu. L'armée dut se retirer derrière le Var. Mais la campagne de Marengo donna à Compans de nouvelles occasions de se distinguer. A la paix de Lunéville, il reçut le commandement de la province de Coni ; en traquant les bandits appelés barbets, il tomba entre leurs mains, mais ils le remirent en liberté en souvenir de l'humanité dont il avait fait preuve dans le pays pendant la guerre. Membre de la Légion d'honneur (19 frimaire an XII), commandeur du même ordre (25 prairial), il fut nominé général de brigade (an XIII), et passa à la grande armée comme chef d'état-major du 4^e corps. Blessé à Austerlitz, général de division (14 août 1806), il fit la campagne de Prusse et de Pologne, fut promu grand-officier de la Légion d'honneur (11 juillet 1807), et créé comte de l'Empire (24 juin 1808). Attaché, lors de la campagne de Russie, au 1^er corps de la grande armée, il contribua à la prise de Smolonsk, s'empara de la redoute de Chawarimo, assista à la bataille de la Moskowa, et, dans la campagne de Saxe, mérita, de l'empereur, le titre de « général de bataillon du premier mérite ». Il gagna à Bautzen et à Leipsig, où il fut blessé, la grand croix de l'ordre de la Réunion (3 avril 1813), et se battit dans la campagne de France à la Fère-Champenoise et sous les murs de Paris. A la première Restauration, Louis XVIII le nomma membre du comité de la guerre, chevalier de Saint-Louis, et grand cordon de la Légion d'honneur (14 février 1814). Aux Cent-Jours, il rejoignit l'armée impériale et fut fait prisonnier à Waterloo. Nommé pair de France par le roi, le 17 août 1815, il siégea parmi les défenseurs des libertés constitutionnelles, mais vota pour la mort dans le procès du maréchal Ney. Il siégea dans la Chambre haute jusqu'à sa mort, ayant prêté serment à la monarchie de Juillet. La ville de Saliès lui a élevé une statue en 1851, et la ville de Paris a donné son nom, en 1864 à une rue du quartier de Belleville.