COSMAO-KERJULIEN Jean-Marie, contre-amiral baron Cosmao

Pair de France

COSMAO-KERJULIEN (JULIEN-MARIE, BARON), pair des Cent-Jours, né à Châteaulin (Finistère), le 29 novembre 1761, mort à Brest (Finistère), le 17 février 1825, s'embarqua, à l'âge de quinze ans, sur la frégate l'Aigrette, et fit campagne aux colonies. Au retour, il se distingua dans deux rencontres sur les côtes de France, fit plusieurs croisières, et partit pour la Guyane, en 1781, sur l'Hirondelle, où sa brillante conduite contre deux attaques de corsaires lui valut le grade de lieutenant de frégate. Sous-lieutenant de vaisseau en 1786, lieutenant en 1792, il commanda le brick le Vaisseau, et monta successivement comme capitaine (4 avril 1793) la frégate le Sincère, et les vaisseaux le Centaure, le Duguay-Trouin, le Tonnant (an Il) sur lequel il s'empara de la frégate anglaise l'Alceste et prit part à plusieurs combats. En 1805, sur le Pluton, il enleva à la Martinique le fort du Diamant, position réputée inexpugnable, se battit vaillamment à Trafalgar, et reprit aux Anglais deux vaisseaux espagnols qu'il l'amena dans la rade de Cadix. Ce beau fait de guerre le fit nommer grand d'Espagne de première classe, coutre- amiral (mai 1806), et commandant de l'escadre de Toulon. Ayant mis son pavillon sur l'Amiral, il fit plusieurs croisières en Méditerranée, ravitailla en 1809, sur le Robuste, Barcelone, bloquée par les Anglais, et se distingua en plusieurs antres rencontres, notamment en novembre 1813 et février 1814. Commandeur de la Légion d'honneur, du 25 prairial an XII, il avait été créé baron de l'Empire, le 16 décembre 1810: Louis XVIII le fit chevalier de Saint-Louis, le 5 juillet 1814. Pendant les Cent-Jours, Napoléon l'appela à la préfecture maritime de Brest et à la Chambre des pairs (2 juin 1815). La seconde Restauration ayant annulé cette nomination (juillet 1815), le baron Cosmao-Kerjulien rentra dans la vie privée, après trente-et-un ans de services, durant lesquels il avait assisté à onze combats, sans avoir reçu aucune blessure.