EADS : les propositions du Sénat

La Commission des affaires économiques du Sénat a adopté ce matin le rapport d'information des sénateurs Jean-François Le Grand (UMP-Manche) et Roland Ries (Soc-Bas-Rhin) sur la situation d'EADS et ses perspectives d'évolution.

Le diagnostic des rapporteurs a été établi après un travail de six mois qui leur a permis de mener de nombreuses auditions, et en particulier d'entendre :
- la direction d'EADS, notamment ses co‑présidents MM. Louis Gallois et Thomas Enders ;
MM. Fabrice Brégier, directeur général délégué d'Airbus et Jean-Marc Thomas, président d'Airbus France ;
MM. Arnaud Lagardère et Rüdiger Grube, co-présidents du conseil d'administration représentant les actionnaires industriels Lagardère et DaimlerChrysler ;
- les représentants des syndicats de personnel d'EADS et d'Airbus ;
M. Noël Forgeard, ancien co-président d'EADS ;
- des représentants des Etats actionnaires (France et Espagne) et du Gouvernement britannique.

Les rapporteurs ont souligné les atouts considérables d'EADS et d'Airbus, mais aussi la nécessité de dépasser les dysfonctionnements révélés par les retards de l'A380.

A court terme, la gravité de ces retards, mais aussi la baisse du dollar qui dégrade la compétitivité d'Airbus rendent la réussite du plan de redressement Power 8 indispensable. Parallèlement, les rapporteurs souhaitent que la direction s'efforce, après les succès enregistrés au Salon du Bourget, de limiter au maximum les suppressions de postes en concertation avec les syndicats.

A moyen terme, l'entreprise doit évoluer pour se « normaliser », ce qui implique de dépasser les clivages nationaux, et plus précisément :
au plan de l'actionnariat, une simplification et une clarification : il est nécessaire que l'Etat allemand soit présent au capital d'EADS. En effet, la présence de l'Etat allemand, assortie de droits réels (via une golden share ou une modification du pacte d'actionnaires) sera de nature à garantir les intérêts essentiels de ce pays et permettra donc d'accorder à la direction du groupe l'autonomie de gestion dont il est aujourd'hui privé ;
au plan de la gouvernance, la direction doit être renforcée, en réduisant les pouvoirs excessifs du conseil d'administration et en supprimant la double commande franco-allemande : dans ce schéma, il y aura un seul président du conseil d'administration (Chairman) et un seul PDG (CEO).

Les autres propositions tendent à renforcer le soutien de l'Europe à son industrie aéronautique et de défense, pour qu'elle puisse lutter à armes égales avec son concurrent Boeing.

A l'issue de la réunion de la commission, MM. Le Grand et Ries se sont félicités du consensus qui s'est dégagé au Sénat et ont émis le souhait que leur travail contribue à restaurer la confiance dans ce champion européen.

Le rapport est disponible sur le site du Sénat : http://www.senat.fr/rap/r06-351/r06-351.html

Contact presse : Ali Si Mohamed   01 42 34 25 11  a.si-mohamed@senat.fr