La France est-elle préparée à un tremblement de terre ?

Les sénateurs Jean-Claude ETIENNE (UMP, Marne) et Roland COURTEAU (PS, Aude) ont organisé, le 7 juillet 2010, une audition publique ouverte à la presse sur le degré de préparation de la France face à un tremblement de terre, associé le cas échéant à un tsunami.

En France, le risque sismique est non négligeable en métropole en raison de la concentration de la population dans certaines zones sismiques. Ainsi, le séisme provençal de 1909 ferait aujourd’hui des centaines de victimes et des dommages économiques évalués à 700 millions d’euros. Quant aux Antilles, le risque sismique y est important car s’y combinent une vulnérabilité des constructions élevée et un fort aléa. Un séisme similaire à celui qui a touché Fort de France en 1839 ferait plus de 30.000 victimes !

Tous les intervenants ont convenu que la France n'était pas préparée à un tremblement de terre. Malgré le programme interministériel de prévention du risque sismique lancé en 2005 et relayé dans les départements les plus concernés, les populations restent relativement indifférentes à ce risque tandis que la plupart des constructions restent vulnérables à cet aléa en raison du non respect des normes parasismiques et de l'impossibilité matérielle de l'Etat d'assurer un contrôle efficace de leur respect. Aux Antilles, un gros travail de diagnostic a été entrepris, mais la mise aux normes des bâtiments est lente et coûteuse. Ainsi, en ce qui concerne les écoles primaires publiques, 12 sont en train d'être renforcées ou reconstruites sur un total de 500 à traiter.

 Grâce aux exercices pratiques réalisés chaque année et aux retours d'expérience à travers les missions d'aide aux pays sinistrés par un séisme, la sécurité civile est relativement bien préparée à la gestion d'un tremblement de terre, même si certaines faiblesses persistent. Ainsi, la France manque de vecteurs de projection (avions, véhicules terrestres)  pour acheminer les secours sur les lieux du sinistre. Par ailleurs, la gestion d'une crise peut être compliquée en cas d'intervention de plusieurs ministères dont les priorités peuvent s'avérer contradictoires ou dont les politiques de communication ne sont pas harmonisées.

L'examen des politiques de prévention et de gestion de crise a également montré la nécessité d'en améliorer la gouvernance, notamment à travers une coopération accrue d'une part avec les collectivités territoriales qui sont amenées à financer beaucoup d'actions sans que leur rôle soit reconnu à leur juste valeur et, d'autre part, avec les grandes associations habituées à intervenir auprès de la population dans des situations d'urgence et faisant preuve d'un grand professionnalisme.

Enfin, l'adoption de bons réflexes en cas de séisme et plus généralement de catastrophe naturelle permet souvent de sauver des vies et de limiter les dégâts matériels. Il est donc indispensable de renforcer l'autoprotection du citoyen en développant l'éducation et la formation de ce dernier à tous les âges de la vie.

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