La cellule de veille et de contrôle de la commission des affaires économiques du Sénat a remis au secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne un plan de trente propositions pour une relance du tourisme dès cet été, fruit de dizaines d’auditions et d’innombrables courriers envoyés aux sénateurs par les entreprises de proximité sur les territoires. Elle réagit aux annonces du Premier ministre faisant suite au comité interministériel du tourisme de ce jour.

Pour Michel Raison, "nous saluons l’engagement du Gouvernement en faveur du tourisme, dont ce plan constitue la preuve. De nombreuses mesures annoncées ce jour rejoignent les recommandations que nous avions formulées et ce plan permettra de donner plus de visibilité aux acteurs. Mais il nous semble que de nombreux points restent encore à éclaircir. À commencer par le début : le périmètre concret de ce que le Gouvernement appelle "tourisme", car de nombreux professionnels – par exemple dans l’approvisionnement ou l’entretien – s’interrogent sur ce point. Nous saluons également l’engagement des professionnels de garantir un remboursement intégral en cas d’annulation liée au Covid".

Selon Évelyne Renaud‑Garabedian, "nous regrettons que rien n’ait été dit sur une plus ample participation des assurances ou des grandes plateformes en ligne à une solidarité accrue avec les acteurs, sur les loyers des professionnels ou encore sur les droits au chômage des saisonniers. S’agissant des reports des mensualités de prêt, 12 mois, c’est bien, mais certains secteurs d’activité particulièrement saisonniers auront besoin de reports sur 18 mois. Enfin, n’oublions pas que des questions cruciales pour la reprise restent encore à régler : on entend dire que les restaurateurs pourraient se voir imposer une norme de 4 mètres carrés par personne. Cela paraît peu réaliste quand on connaît les surfaces, en particulier dans les grandes villes !".

"Sur les tickets restaurants, les mesures annoncées vont indéniablement dans le bon sens. Quelques ajustements supplémentaires pourraient être consentis, comme la levée des limites géographiques d'utilisation des titres ou l’augmentation de 60 à 90 % de la limite supérieure de contribution employeur à l'acquisition des titres-restaurants. Mais nous regrettons que les mesures sur le tourisme social soient repoussées à plus tard ! Il est essentiel que les plus défavorisés aient des perspectives claires sur leurs possibilités de partir en vacances cet été", estime Viviane Artigalas.

Selon Guylène Pantel,  "certaines annonces ne sont pas nouvelles. C’est le cas de celles relatives au fonds de solidarité et au chômage partiel : elles avaient déjà été publiées le 24 avril dernier. Le fonds de solidarité pourrait être encore élargi, par exemple en passant le seuil de bénéfices imposables de 60 000 à 100 000 euros. Il y a d’indéniables progrès mais il ne semble y avoir aucune garantie que les mesures de soutien ne cesseront pas du jour au lendemain lorsqu’elles arriveront à l’échéance fixée par le Gouvernement. Il faudra s’assurer que les professionnels ne se retrouvent pas face à un "mur" de trésorerie ".

La présidente de la commission des affaires économiques, Sophie Primas, déclare : "Je me réjouis qu’un certain nombre de propositions du Sénat aient été entendues. Ce plan ne résout pas tous les problèmes, mais il va indéniablement dans le bon sens. Nous serons vigilants quant à la bonne application des mesures annoncées sur nos territoires".

La commission des affaires économiques est présidée par Sophie Primas (Les Républicains – Yvelines).

Les pilotes de la cellule de veille, de contrôle et d’anticipation dédiée au tourisme sont Michel Raison (Les Républicains – Haute-Saône), Évelyne Renaud‑Garabedian (ratt. Les Républicains – Français établis hors de France), Viviane Artigalas (Socialiste et Républicain – Hautes‑Pyrénées) et Guylène Pantel (RDSE – Lozère).

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Philippe PÉJO - Direction de la Communication
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