Jeudi 27 mai, la délégation aux entreprises du Sénat a auditionné Frédéric Coirier, co-président du METI (Mouvement des Entreprises de Taille Intermédiaire). Les 5 400 ETI françaises, qui représentent 50 % de l’industrie française et 25 % de l’emploi, connaissent une dynamique porteuse d’espoir pour la reprise économique de l’après-crise.

À partir d’un échantillon de 1000 ETI, le METI estime la croissance à 7,8 % au premier trimestre 2021. 30 % des entreprises de taille intermédiaire ont retrouvé leur niveau de croissance d’avant la crise sanitaire. Cette tendance s’accompagne de créations d’emploi, notamment chez les jeunes avec une augmentation des recrutements d’apprentis en 2020, en particulier grâce aux mesures gouvernementales en leur faveur. Les ETI ont globalement démontré leur "capacité à servir d’airbag pendant la crise". Ces évolutions très positives, qui s’accompagnent de perspectives de remboursement du PGE dans des délais rapprochés, permettent de dire que les ETI ne connaissent pas le « mur de dettes » de façon systémique ; en revanche 15 à 20 % des ETI connaissent des difficultés importantes, notamment dans les secteurs les plus touchés comme l’aéronautique ou le tourisme d’affaires.

Cependant la France ne doit pas perdre de vue l’enjeu majeur de compétitivité pour les entreprises françaises . Aussi doit-elle savoir adapter sa stratégie en conséquence pour permettre le rebond. La relocalisation d’activités en France suppose de retrouver la moyenne européenne en termes d’agrégats de la compétitivité, ce qui implique en particulier de poursuivre la baisse des impôts de production . Cela est d’autant plus important que l’industrie française est confrontée à une forte hausse des prix des matières premières (de 50 à 100 % en un an selon les types d’acier, de 30 % sur le bois). Par ailleurs, le développement des entreprises françaises ne pourra pas se réaliser si les contraintes pesant sur l’utilisation du foncier se multiplient : le projet de loi Climat inquiète sur ce point les industriels qui y voient un nouveau handicap concurrentiel par rapport aux voisins que sont l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Belgique, et dont la logique n’est pas cohérente avec les objectifs du plan de relance.

Enfin formation et information sont essentielles pour prévenir les risques de cybercriminalité qui pèsent sur les entreprises françaises. Serge Babary (Les Républicains – Indre-et-Loire), président de la délégation, a rappelé que la cybersécurité des entreprises fait l’objet d’une mission d’information de la délégation, dont les conclusions seront présentées le 10 juin prochain .

La vidéo de cette rencontre : http://videos.senat.fr/commission.ENTR.p1

Serge Babary (Les Républicains - Indre-et-Loire) est président de la délégation aux entreprises du Sénat .
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Philippe PÉJO
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