Question de M. NAVARRO Robert (Hérault - SOC) publiée le 05/11/2009

M. Robert Navarro attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur l'avenir des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED).
Il rappelle que 3000 postes budgétaires d'enseignants des RASED ont été supprimés à la rentrée 2009. 1500 postes en surnuméraire pour une ou deux écoles ont été créés à partir des reliquats des budgets des rectorats mais rien n'assure qu'ils pourront être reconduits à la prochaine rentrée. A l'heure actuelle, seulement 36 personnes suivent une formation spécialisée en aide rééducative. Elles étaient jusqu'à 200 ou 300 les années précédentes. La relève des professeurs partant en retraite risque de ne pas être assurée. Des études ont récemment montré que l'aide dispensée par les enseignants appartenant aux RASED ne peut être, dans la plupart des cas, remplacée par une aide personnalisée. Cette dernière se limite à un soutien hebdomadaire dispensé par les professeurs des écoles et convient pour pallier des difficultés ponctuelles. Mais elle est le plus souvent impuissante face aux situations de grande difficulté scolaire. Les enseignants dispensant une aide spécialisée ont en revanche reçu une formation particulière leur permettant d'aborder les difficultés de l'élève dans toute leur complexité et de répondre à sa situation spécifique. Ils l'aident non seulement à acquérir des connaissances, mais aussi à améliorer son comportement à l'égard d'autrui. En ce sens, ils jouent un rôle essentiel dans l'équilibre de la vie scolaire.
Il s'interroge sur l'avenir des 1500 postes créés pour la rentrée 2009 et sur la possibilité du maintien d'un réseau suffisamment étoffé d'enseignants spécialisés pour accompagner les élèves en grande difficulté scolaire. Il désire savoir comment le Gouvernement entend garantir et développer une aide essentielle pour beaucoup d'enfants et pour l'ensemble du monde scolaire.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 07/01/2010

Dans le premier degré, le traitement de la difficulté scolaire et la lutte contre l'échec scolaire constituent un des objectifs prioritaires du ministère de l'éducation nationale. La réforme de l'enseignement primaire a permis de recentrer les actions de l'école sur les apprentissages fondamentaux. Elle vise à ce que chaque élève en difficulté reçoive une réponse adaptée à sa situation. La nouvelle organisation de la semaine scolaire, avec l'institution de l'aide personnalisée, permet aux enseignants affectés dans les classes de consacrer une partie de leur temps de service au soutien individualisé des élèves rencontrant des difficultés. Les maîtres ont ainsi la possibilité de traiter eux-mêmes, en prolongement de la classe, un certain nombre de difficultés d'apprentissage qu'ils ne pouvaient auparavant prendre en charge efficacement. Dans ce nouveau contexte, la contribution des enseignants spécialisés des RASED à la lutte contre la difficulté scolaire évolue. À la rentrée 2009, les lieux d'implantation des postes des enseignants spécialisés sont reconsidérés, et leurs modes d'action diversifiés : 1 500 enseignants spécialisés itinérants sont affectés, en tant que maîtres surnuméraires, dans une ou deux écoles et l'action des maîtres spécialisés structurés en RASED est réinvestie spécifiquement pour intervenir sur les plus graves difficultés d'apprentissage, comportementales et psychologiques des élèves et répondre aux situations que les professeurs des écoles ne pourraient pas gérer dans le cadre des dispositifs d'aide personnalisée. Il n'est donc nullement question de « sédentariser » des équipes de RASED mais certains de leurs personnels lorsque le nombre d'élèves en difficultés, dans des écoles de grande taille justifie qu'un poste d'enseignant spécialisé exerce à temps complet sur une ou deux écoles géographiquement proches. Le meilleur emploi des maîtres spécialisés, tout comme l'aide personnalisée et les stages de remise à niveau en français et mathématiques proposés aux élèves de CM1 et CM2 pendant les vacances scolaires, contribue ainsi à la mise en oeuvre d'un ensemble cohérent et complémentaire de réponses au traitement de la difficulté scolaire dans toutes les classes.

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