Question de Mme CARTRON Françoise (Gironde - SOCR) publiée le 21/06/2018

Mme Françoise Cartron appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le devenir du lycée professionnel.
Le lycée professionnel propose aujourd'hui un enseignement en alternance avec l'entreprise et ses métiers afin de faire acquérir des compétences et des connaissances générales et professionnelles, dans divers secteurs et à différents niveaux de formation.
L'enseignement dispensé poursuit deux finalités, comme cela est rappelé sur le site du ministère : l'insertion professionnelle et la poursuite d'études.
Alors qu'il a lancé une concertation nationale sur l'avenir des lycées professionnels, afin qu'ils soient « plus encore une voie de réussite pour de nombreux élèves », elle a recueilli certaines inquiétudes de la part de professionnels de ces filières dans son département, notamment d'enseignants.
Ils craignent en effet que la dimension scolaire, eu égard au projet de loi n° 904 (Assemblée nationale, XVe législature) pour la liberté de choisir son avenir professionnel, disparaisse progressivement au profit du seul apprentissage.
Or ces derniers rappellent très justement qu'au lycée professionnel, l'objectif est non seulement de former à des métiers, mais qu'une autre mission, essentielle, leur est assignée : réconcilier parfois les élèves avec les études.
Cette dimension est fondamentale et nécessite une grande attention des services de l'État.
Enfin, si les quotas mis en place en brevet de technicien supérieur (BTS) à partir de 2013 ont permis un meilleur accès aux bacheliers issus de la voie professionnelle, la démarche est certainement à amplifier.
Elle souhaite savoir ce que le Gouvernement entend faire afin de donner à nouveau la priorité à l'accès à ces parcours spécifiques du supérieur.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse


Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 15/11/2018

Au terme d'une période de concertation et à l'issue de consultations menées dans le cadre de la mission confiée à des personnalités qualifiées, le ministre de l'éducation nationale, attaché à revaloriser l'enseignement professionnel, a présenté, le 28 mai 2018, ses propositions pour un lycée professionnel attractif en vue de former les talents aux métiers de demain. Dans cet objectif, il a réaffirmé la double finalité de l'enseignement professionnel, notamment du baccalauréat professionnel, et donné les moyens de leur réalisation en offrant à l'élève en terminale professionnelle, la possibilité de suivre un module d'insertion professionnelle et d'entrepreneuriat ou un module de poursuite d'études, selon qu'il décide de s'orienter vers la vie active ou de poursuivre vers l'enseignement supérieur. De plus, conscient de la nécessité de renforcer le suivi des élèves, notamment des plus fragiles, le ministre a souhaité inscrire dans la grille horaire de l'élève des temps dédiés à l'accompagnement personnalisé et à la préparation à l'orientation. Le développement de l'apprentissage répond à la nécessité de proposer aux élèves des parcours diversifiés qui favorisent leur entrée dans la vie active. La voie scolaire et l'apprentissage ne sont donc pas concurrents mais complémentaires au bénéfice de l'insertion professionnelle des élèves. Enfin, pour améliorer la réussite des bacheliers professionnels dans l'enseignement supérieur, un nouveau dispositif spécifique leur est proposé, dès la rentrée 2018, pour l'accès aux formations sélectives. Il s'agit d'une classe passerelle vers le BTS, ayant pour objectif d'augmenter le taux de passage de 1ère en 2ème année de sections de techniciens supérieurs (STS) et de limiter le décrochage au cours de la 1ère année de STS. D'une durée d'une année scolaire, elle vise la consolidation des acquis afin de permettre à ces élèves de réussir leurs études supérieures au regard des attendus des différentes spécialités de STS.

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