Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 22/10/2020

M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur la baisse des compétences des élèves en mathématiques.
Une note d'information de septembre 2020 de la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) dresse un bilan des performances en mathématiques des élèves de troisième grâce au dispositif Cedre (cycle des évaluations disciplinaires réalisées sur échantillon). Or ces performances sont en baisse en 2019 par rapport à 2014, alors qu'un repli comparable avait déjà été constaté entre 2008 et 2014. La proportion d'élèves en difficulté ne cesse d'augmenter (près d'un sur quatre).
Cela corrobore les derniers résultats disponibles de l'enquête TIMSS (Trends In Mathematics and Science Study), qui mesure depuis 1995 les performances des élèves en mathématiques et en sciences par niveau scolaire, s'appuyant, pour les évaluer, sur les programmes d'enseignement communs aux pays participants. Selon l'enquête révélée fin 2016, comparés à 48 autres pays, les CM1 français ont un niveau en mathématiques inférieur à la moyenne internationale et européenne, avec un score moyen de 488 points, quand la moyenne internationale est de 500 et la moyenne européenne de 525. En vingt ans, les élèves de la série S ont eux perdu près de 20 % de leurs capacités en mathématiques, passant d'un score de 569 en 1995 à un score de 463 en 2015, ce qui constitue la plus forte baisse observée dans le monde.
Sachant que la France doit former chaque année 50 000 à 60 000 étudiants au niveau bac +5 en sciences, masters et ingénieurs, il lui demande comment il compte agir afin de mieux préparer les jeunes Français à l'enseignement supérieur scientifique.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports publiée le 07/01/2021

Le ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports est très sensible aux résultats des études internationales, en particulier en mathématiques et une forte attention est portée à l'amélioration des résultats en mathématiques des élèves français. Ainsi, le rapport « 21 mesures pour l'enseignement des mathématiques », rédigé par Cédric Villani et Charles Torossian, fait l'objet d'une mission nationale spécifique depuis juin 2018, qui prend appui sur un réseau de chargés de mission académiques. Dès juillet 2018, un à deux chargés de mission ont été nommés dans chaque académie pour accompagner et suivre le déploiement du plan mathématique basé sur les préconisations du rapport. Un fort accent a été mis sur la formation continue en mathématiques des professeurs des écoles. Depuis la rentrée 2020, dans chaque circonscription, un conseiller pédagogique « référent mathématique » accompagne 4 à 6 constellations de 6 à 8 enseignants. Des formations entre pairs et en équipe sont organisées. Environ 1500 référents mathématiques de circonscription bénéficient d'un plan national de formation très ambitieux. Ainsi, depuis 2019, 6 jours de formation à l'échelon national et 18 jours en académie ont permis aux formateurs de monter en compétences en mathématiques. Ce plan se poursuit cette année avec 6 jours en académie et 1 jour de formation à l'échelon national sur la résolution de problèmes. Une webdiffusion sur ce thème a été proposée à l'échelon national le 17 novembre 2020 par l'institut des hautes études de l'éducation et de la formation (IH2EF). Ces actions ont permis l'émergence d'une dynamique de formation et d'accompagnement au plus près du terrain visant à répondre aux besoins des différents territoires et à apporter des solutions adaptées aux difficultés rencontrées et aux publics concernés. Des ressources d'accompagnement pour l'enseignement des mathématiques destinées aux formateurs, aux professeurs des écoles et aux inspecteurs de l'éducation nationale (IEN) sont produites par la direction générale de l'enseignement scolaire (DGESCO) : un guide du cours préparatoire (CP) pour l'enseignement des mathématiques (à paraitre), guides du cours moyen (CM) et collège sur la résolution de problèmes (à venir), 10 modules d'autoformation en mathématiques pour les formateurs et les enseignants. D'abord dans les lycées, puis dans un deuxième temps dans les collèges, un réseau de 200 laboratoires de mathématiques a vu le jour. Ces laboratoires sont des lieux d'échanges entre pairs, de formation, de travail collaboratif et de valorisation de l'image des mathématiques auprès de tous les acteurs de la communauté éducative. En parallèle, un réseau de plus de 3 500 clubs de mathématiques, scolaires ou péri-scolaires, permet aux élèves de conserver ou de retrouver le goût de faire des mathématiques. Cette activité hors temps d'enseignement est un espace de plaisir et de créativité autour des mathématiques. La DGESCO travaille également, avec le concours de l'inspection générale, à la mise en œuvre en académie d'un plan pour les mathématiques au collège à la rentrée 2021. Des travaux sont actuellement en cours sur les différentes thématiques que portera ce plan : les pratiques d'enseignements, le continuum didactique école-collège autour de la résolution de problèmes, le pilotage de la discipline, la valorisation de l'image des mathématiques. La mise en œuvre de ce plan sera accompagnée de formations, d'actions et de ressources destinées aux différents acteurs concernés : professeurs, chefs d'établissement, parents, élèves… afin qu'une approche systémique permette une amélioration nette des résultats en mathématiques des élèves français. Enfin une action de grande ampleur inscrite au plan national de formation avec le Grand forum des mathématiques vivantes est programmée à Lyon en mars 2021. Elle rassemblera les partenaires, les chercheurs en mathématiques ainsi que les cadres, formateurs et enseignants du 1er et 2nd degrés pour présenter les actions déployées sur tous les territoires.

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