2. Une économie fragile
Avec la mise en place du régime de transition, le Rwanda a bénéficié d'un appui financier de la communauté internationale , d'un niveau considérable au regard de l'aide dont a bénéficié son voisin burundais, pour accélérer son redressement. Le Rwanda a ainsi signé, en août 2002, avec le FMI un programme de facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) de 6 millions de dollars sur trois ans.
Toutefois, si le pays a retrouvé son niveau de production de 1994, son économie fait face aujourd'hui à des problèmes structurels : une dépendance inquiétante vis-à-vis de l'extérieur (près de 50 % du budget de l'État provient de l'aide internationale), une absence de diversification (92 % de la population vit de l'agriculture), une pression démographique insoutenable à long terme, notamment s'agissant du partage des terres agricoles, et un déficit énergétique majeur. De fait, la majorité des régions agricoles souffre d'une extrême pauvreté.
Ces difficultés se traduisent par une dégradation des principaux indicateurs macroéconomiques : la croissance est passée de 9,4 % en 2002 à de 3,8 % en 2004, l'inflation atteint désormais 12 % et le solde commercial s'est largement détérioré du fait de la chute du cours des principaux produits exportés par le Rwanda, comme le café.
3. Des relations diplomatiques heurtées avec les Etats limitrophes
La politique extérieure du Rwanda est traditionnellement orientée vers la RDC, avec laquelle les relations ne se sont jamais normalisées depuis 1997. A cette date, le soutien apporté par le Rwanda à la coalition de l'AFDL, menée par Laurent-Désiré Kabila, a en effet précipité la chute du maréchal Mobutu.
Inquiet des agissements des miliciens Interahamwe et des anciens officiers de l'armée rwandaise (ex-Far) réfugiés dans l'Est de la RDC, le Rwanda est ensuite intervenu sur le sol congolais en 1998.
Si, en vertu de l'accord de Pretoria conclu en septembre 2002 et sous la pression internationale, le Rwanda a retiré ses troupes de RDC, Kigali a cependant longtemps entretenu la menace d'une nouvelle intervention , en invoquant l'inaction de la communauté internationale face au problème du désarmement des combattants rwandais encore présents dans l'Est de la RDC.
La force de maintien de la paix en RDC (Monuc), a ainsi récemment déploré, à deux reprises (avril et en décembre 2004), l'incursion de troupes rwandaises sur le territoire congolais.
En revanche, le Rwanda s'investit depuis dans le règlement de conflits africains . Il participe ainsi actuellement, avec un contingent de 300 hommes, à la force d'interposition de l'Union africaine déployée dans la région du Darfour au Soudan.