Commerce extérieur
Marc MASSION
Table des matières
-
I. PRÉSENTATION DES CRÉDITS
- A. LA GÉNÉRALISATION DE LA CONTRACTUALISATION DES MOYENS AU SERVICE D'UNE PLUS GRANDE AUTONOMIE DE GESTION
-
B. LA POURSUITE DE LA RÉFORME DU SERVICE DE
L'EXPANSION ÉCONOMIQUE
- 1. La confirmation de la rationalisation des moyens de la direction des relations économiques extérieures
- 2. La restructuration des organismes d'appui au commerce extérieur
- C. L'AMÉLIORATION DES DISPOSITIFS EN FAVEUR DES PME
- D. LA RÉDUCTION DU COÛT BUDGÉTAIRE DES PROCÉDURES FINANCIÈRES DE SOUTIEN À L'EXPORTATION
-
II. LES OBSERVATIONS DE VOTRE RAPPORTEUR
- 1. L'avènement de la monnaie unique implique une transformation de l'appréhension des données relatives au commerce extérieur
- 2. Une politique engagée en faveur des PME
- 3. Le développement des outils destinés aux petites et moyennes entreprises : les retards du dispositif français
- 4. La modernisation des procédures budgétaires
I. PRÉSENTATION DES CRÉDITS
Dans le
projet de loi de finances pour 2002, les crédits consacrés
à l'intervention de l'Etat dans le domaine du commerce extérieur
s'élèvent à 473,86 millions d'euros e
n crédits
de paiement, en diminution de 1,8 %
par rapport à la loi de
finances initiale pour 2001.
Les crédits consacrés à l'appui aux relations
économiques extérieures sont répartis dans trois
fascicules budgétaires :
- celui des services financiers contient les crédits mis à la
disposition des structures publiques d'appui au commerce extérieur
organisées autour de la direction des relations économiques
extérieures (DREE) et de ses services extérieurs en région
et à l'étranger, ainsi que des organismes placés sous leur
tutelle : le Centre français du commerce extérieur (CFCE),
l'Agence pour la promotion internationale des technologies et des entreprises
françaises (CFME-ACTIM), qui inclut le Centre d'information du
volontariat international (CIVI) et, à partir de cette année,
l'Agence Française pour les Investissements Internationaux (AFII). Ce
fascicule comprend également des études, des bonifications
d'intérêt ainsi que des interventions en faveur des PME ;
- le fascicule des charges communes regroupe les crédits pour le
financement des garanties et assurances diverses ;
- enfin, le fascicule comptes spéciaux du Trésor contient le
compte 903-07 qui retrace les prêts du Trésor à des
Etats étrangers et à l'Agence française de
développement.
LE BUDGET DU COMMERCE EXTÉRIEUR
(en millions d'euros) |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
% 02/01 |
1 - Réseau des postes d'expansion économique |
163,13 |
168,87 |
+ 3,5 |
Personnels |
103,73 |
109,46 |
|
Fonctionnement |
59,39 |
59,39 |
|
Immobilier AP |
2,29 |
2,29 |
|
CP |
2,29 |
2,29 |
|
Effectifs budgétaires |
1125 |
1125 |
|
2 - Organismes d'appui au commerce extérieur |
39,94 |
44,61 |
+ 11,7 |
CFCE |
19,51 |
20,28 |
+ 3,9 |
Ubifrance (CFME Actim) |
20,34 |
19,57 |
- 3,8 |
BIE + BITD |
0,09 |
0,11 |
+ 18,0 |
AFII |
- |
4,65 |
|
3 - Interventions en faveur des PME exportatrices, soutien aux grands contrats et aide projets |
|
|
|
Titre III |
|
|
|
Rémunération Natexis |
2,29 |
3,81 |
+ 66,7 |
Rémunération AFD |
1,68 |
1,68 |
0 |
Evaluation préalable de projets |
0,30 |
0,30 |
0 |
Titre IV |
|
|
|
Stabilisation de taux |
0 |
0 |
0 |
Titre VI |
|
|
|
Contrats de plan Etat-régions AP |
9,45 |
9,45 |
0 |
CP |
6,40 |
5,34 |
- 16,7 |
Fasep AP |
0,00 |
7,62 |
|
CP |
15,24 |
25,92 |
+ 70,0 |
Titre I (charges communes) |
|
|
|
Assurance-crédit |
0 |
0 |
0 |
Assurance prospection |
27,44 |
27,44 |
0 |
Risque de change |
0 |
0 |
0 |
Risque économique |
38,11 |
30,49 |
- 20,0 |
CST 903-07 |
|
|
|
Prêts aux Etats étrangers AP |
152,45 |
0,00 |
- 100 |
CP |
185,99 |
163,12 |
- 12,3 |
Sous-total |
|
|
|
AP + DO |
231,72 |
81,09 |
- 65,0 |
CP + DO |
277,45 |
258,10 |
- 7,0 |
Total |
|
|
|
AP + DO |
437,09 |
296,56 |
- 32,2 |
CP + DO |
482,82 |
473,86 |
- 1,9 |
A. LA GÉNÉRALISATION DE LA CONTRACTUALISATION DES MOYENS AU SERVICE D'UNE PLUS GRANDE AUTONOMIE DE GESTION
1. Le contrat d'objectifs et de moyens
Le
budget du commerce extérieur est caractérisé par
l'application d'un
contrat d'objectifs et de moyens
pour la
période 2000-2002, conclu en janvier 2000 entre la direction des
relations économiques extérieures et la direction du budget. Il
fait suite à trois contrats triennaux ayant permis de réduire de
20 % les emplois des services extérieurs de la DREE, et de 8 %
leurs crédits de fonctionnement en francs courants, grâce aux
gains de productivité obtenus par le développement de
l'informatique et des méthodes responsabilisant les gestionnaires.
Le nouveau contrat est particulièrement innovant :
- il associe aux missions de la DREE des objectifs et des
indicateurs
précis
de qualité et de performance
et fixe quatre grands
objectifs
: améliorer la collecte et la diffusion de
l'information économique, optimiser les outils financiers, renforcer
l'expertise et le rôle de la DREE dans les négociations
commerciales, et accroître l'efficience de l'ensemble ;
- il vise à
rompre avec les débats budgétaires
traditionnels
sur les emplois et le fonctionnement
, en faisant masse
des crédits et en les stabilisant par absorption des dérives. La
démarche budgétaire ne concerne que les crédits du
réseau à l'étranger et en région, sur lesquels la
DREE a une totale maîtrise, qui sont regroupés dans une dotation
globale contractuelle (DGC) inscrite sur trois chapitres budgétaires. En
matière d'emplois, le contrat d'objectifs et de moyens conduit à
ne plus raisonner en nombre d'emplois budgétaires (les emplois
n'étant pas comparables entre eux en termes de coût), mais en
masse indiciaire, avec un ajustement de la structure des emplois sur la
situation réelle. Le gestionnaire ne peut jamais avoir une structure
d'emplois réels correspondant exactement à celle,
théorique, figurant dans le vert budgétaire, qui est incompatible
avec la nécessaire
adaptation quotidienne aux aléas et aux
besoins
. D'où la proposition d'avoir une description des emplois
(corps, grade, indice, etc ..), mais sans indication de nombre, et une
masse indiciaire affectée en gestion à tel ou tel emploi en
fonction des besoins, le facteur limitant étant le nombre total de
points d'indice figurant au vert, c'est à dire la masse indiciaire.
L'autorisation parlementaire porte alors sur une masse indiciaire avec, en
contrepartie, la description de son utilisation en termes d'emplois dans le
rapport d'exécution de la loi de finances
.
Une cellule de gestion prévisionnelle des dépenses et de suivi de
la dotation a été mise en place afin de connaître les
contraintes et les marges de manoeuvres disponibles.
La DREE indique que «
la première année du contrat
s'est déroulée dans des conditions de forte dérive
monétaire qui ont pesé sur l'ensemble des dépenses
à l'étranger. Il est avéré que la souplesse
donnée par le contrat a permis, par une mobilisation de toutes les
ressources disponibles, d'absorber ces dérives, sauf pour les
indemnités de résidence qui, elles, conformément aux
dispositions du contrat, ont fait l'objet d'un abondement externe, et sans
conséquence sur le niveau d'activité des postes d'expansion
économique
».
2. La démarche contractuelle à l'intérieur du réseau de la DREE
La
DREE s'est engagée dans une démarche contractuelle avec son
réseau
dans le cadre de programmes d'objectifs et de moyens, qui
constituent la déclinaison du contrat d'objectifs et de moyens
passé avec la Direction du budget. Ces programmes sont
arrêtés avec les chefs de postes d'expansion économique.
Trois d'entre eux ont été signés, avec les réseaux
de la DREE en Allemagne, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Les prochains
programmes devraient être signés en 2002 avec les réseaux
en Inde, au Japon et en Chine. Environ 34 % des moyens du réseau de
la DREE devraient ainsi être intégrés dans des contrats
locaux en 2002 : la confection de ces programmes a été
réservée en priorité aux postes dont la gestion comporte
les enjeux budgétaires les plus lourds.
Par ailleurs, des contrats sont également en cours de discussion avec le
CFCE et le CFME-ACTIM pour la période 2000-2002.
Le programme conclu avec le réseau de la DREE aux Etats-Unis
Le
programme d'objectifs et de moyens liant la DREE aux services d'expansion
économique aux Etats-Unis porte sur la période 2001-2003, sous
réserve de sa compatibilité avec le prochain contrat d'objectifs
et de moyens liant la DREE et la direction du budget. Il participe de la
démarche de modernisation du Ministère de l'économie, des
finances et de l'industrie, et qu'il prend en compte la démarche
qualité engagée par la DREE.
Un état des lieux est établi, rappelant les missions de la DREE
et les caractéristiques géographiques et économiques
spécifiques des Etats-Unis. Il rappelle que «
les postes
actuels vivent sur un régime mixte de spécialisation technique et
de circonscription géographique
» et que des
réductions d'effectifs significatives ont affecté le
réseau, les effectifs globaux passant de 175 en 1990 à 130 en
1995 et 114 en 2000.
Un diagnostic précis est effectué :
«
Le programme d'objectif et de moyens pour la période
2001-2003 doit aussi tirer les leçons des points forts du dispositif
actuel (la sectorialisation est un gage de compétence, utile aux
entreprises françaises et motivant pour les agents dans un pays
où le « professionnalisme » est roi) comme de ses
lacunes structurelles :
- difficultés d'accès au réseau pour les entreprises
françaises, à cause de la complexité de la grille
existante ;
- limitations de la couverture géographique des secteurs : les
agents, (théoriquement compétents pour l'ensemble du territoire
américain), limitent leur action de prospection à la
« circonscription géographique » voire à
l'agglomération d'implantation du poste ;
- insuffisances des communications entre postes (compliquées par le
développement d'un état d'esprit de
« propriétaires » de secteurs, qui peut
réduire la qualité des activités de services de
prospection aux entreprises, comme d'ailleurs celle de la veille au
bénéfice des entreprises ou des administrations).
Le programme 2001-2003 devra enfin intégrer pleinement le défi de
l'Internet : outil indispensable à l'information des agents, moyen
de communication entre postes, outil de diffusion vis à vis de
l'extérieur, l'Internet est aussi un concurrent qui pose la question
radicale du positionnement des services d'expansion économique aux
Etats-Unis: ont-ils encore une place compte tenu de l'abondance et de la
richesse de l'information disponible sur la toile ?
»
Quatre objectifs principaux sont ensuite fixés :
- une amélioration de l'appui commercial aux entreprises
françaises par une simplification du dispositif (notamment avec la
mise en place d'une cellule chargée de la première réponse
aux entreprises, et traitement de l'orientation vers des interlocuteurs
français à l'aide d'un système innovant -centre d'appel
et/ou internet) ;
- une optimisation du travail en réseau (nomination
systématique de conseillers du commerce extérieur dans les
agglomérations moyennes, recherche de synergies avec les chapitres de la
chambre de commerce franco-américaine, mise en place d'une base de
donnée réunissant l'ensemble des dispositifs d'aide et de soutien
aux investissements disponibles localement) ;
- une systématisation du quadrillage du périmètre de la
politique commerciale et de la communication dans les « lieux
d'influence » (identification de
« décideurs » et recherche de contacts
systématiques afin de constituer des listes de relais
opérationnels) ;
- un élargissement de l'accès des entreprises françaises
aux financements multilatéraux et aux marchés de l'ONU (un
guichet unique « financements ONU et multilatéraux »
sera mis en place).
S'agissant des moyens humains et budgétaires, la DREE s'engage à
maintenir les effectifs au niveau nécessaire à l'accomplissement
des missions et objectifs décrits dans le contrat. Il est
précisé que «
le gestion du personnel est, davantage
encore que la contrainte budgétaire, une clé de la
réussite du programme (...) le chef des services d'expansion
économique aux Etats-Unis peut après consultation de la
Direction, procéder à des transferts d'agents entre les
différents postes du réseau des Etats-Unis, pour autant qu'il
puisse prendre en charge, sur ses économies de gestion, les frais
afférents à ces transferts. (...) après en avoir
préalablement informé l'administration centrale, [il] pourra
avoir recours sur ses économies de gestion à des concours
temporaires. Il lui appartiendra à la fin de chaque année
budgétaire de dresser, sur ce sujet, un bilan de sa gestion, qui
permettra d'évaluer la pertinence de ses orientations.
»
D'un point de vue budgétaire :
- les
dépenses de fonctionnement
courant
« sont fixées (...) à 1,303 millions d'euros par
an pendant la durée du contrat. Les surcoûts éventuels dus
aux variations de change sont couverts par redéploiement à
l'intérieur de l'enveloppe allouée. En contrepartie, les
économies de gestion, de structure ou de change, que le réseau EU
pourra dégager seront conservées par le réseau EU et les
crédits correspondants sont reportables. Ces crédits pourront
être affectés à des dépenses ponctuelles n'engageant
pas la Direction dans le long terme. A contrario, il appartiendra aux services
d'expansion économique aux Etats-Unis de prendre en charge leurs
décisions de gestion, une fois la réforme mise en place (par
exemple, prise en charge des déménagements à l'occasion de
ré-affectation d'agents dans d'autres postes aux
Etats-Unis
» ;
- s'agissant des
dotations aux amortissements
: «
le
réseau américain sera pilote pour expérimenter la mise en
place d'une comptabilité d'amortissement, pas supplémentaire vers
une comptabilité patrimoniale
».
- les
changements de structure d'effectifs ou du parc immobilier
(hors
titre V) peuvent se traduire par des économies ou un surcoût. Les
économies dégagées sont calculées à partir
des coûts moyens, et sont partagées
prorata temporis
l'année du fait générateur, à moitié
entre le réseau et la Direction. Calculées en année
pleine, elles viennent pour le réseau en recalage de la base de la
dotation de fonctionnement courant. Les économies immobilières
sont partagées sur cette même base, mais les augmentations sont
à la charge du décideur du changement de la structure. Les
économies de gestion concernant les charges de fonctionnement courant
restent acquises en totalité au réseau et les crédits
correspondants sont reportables.
Des pistes de réflexion sont ouvertes afin d'améliorer la
gestion :
- l'utilisation des cartes de paiement devrait permettre de réaliser des
gains importants notamment sur le budget des déplacements (achat des
billets sur internet) ;
- le recours au crédit-bail pour les véhicules et
équipements bureautiques est envisagé, de même que les
commandes groupées auprès des fournisseurs ou le recours
à des prestataires de services en matière informatique ;
- l'adaptation des recrutements en fonction des profils et des missions et la
renégociation des contrats immobiliers en fonction de l'évolution
des effectifs ;
- l'implantation sur un autre site que New York, voire en France, des services
d'appui à moins forte valeur ajoutée (premier accueil et tri des
entreprises).
Des indicateurs d'activité et de performance seront établis
dans le cadre du groupe de travail
1(
*
)
sur
l'ensemble des indicateurs de la direction et de ses services
déconcentrés.
Le contrat pourra être révisé sur la base des enseignements
résultant de son application à l'occasion du bilan annuel,
dressé à partir de rapports contradictoires d'activités
rédigés par la DREE et les services d'expansion économique
aux Etats-Unis.
En matière de gestion administrative et comptable, la mise en oeuvre du
programme emporte également des effets importants :
Dans la situation actuelle, chaque poste (sauf celui d'Atlanta) effectue sa
propre comptabilité et utilise à plein temps ou à temps
partiel, les services d'une comptable, agent français expatrié,
soit un total de sept agents.
L'objectif de regrouper toute la comptabilité à Washington
devrait être rendu possible par l'utilisation nouveau logiciel
« CIRCE »
2(
*
)
, qui a
prévu le travail en réseau et l'affectation à toutes
dépenses saisies d'un code géographique permettant
l'individualisation du total des dépenses effectuées par poste.
Cette réforme devrait permettre de faire passer l'effectif de comptables
affectées aux Etats-Unis de 7 à 3 agents.
La DREE indique que, à l'intérieur de ses missions
(définir le cadre et les règles des échanges, contribuer
au développement international des entreprises et du territoire
français, informer sur les enjeux de la mondialisation), les politiques
qui s'y rattachent sont définies de façon arborescente.
A
terme, il sera précisé en face de chacune de ces politiques, les
objectifs de moyen terme, et enfin les actions qui permettraient à
horizon d'un an de tendre vers ces objectifs. Des indicateurs de performance
seront associés à ces actions, dans une configuration qui servira
notamment de préparation à une gestion conforme à la loi
organique relative aux lois de finances du 1
er
août 2001.
B. LA POURSUITE DE LA RÉFORME DU SERVICE DE L'EXPANSION ÉCONOMIQUE
Les moyens du secrétariat d'Etat au commerce extérieur comprennent d'une part, les services de l'expansion économique dirigés par la direction des relations économiques extérieures (DREE) ; d'autre part, les organismes parapublics d'appui au commerce extérieur le (Centre français du commerce extérieur -CFCE- et l'Agence pour la promotion internationale des technologies et des entreprises françaises -CFME -ACTIM-).
1. La confirmation de la rationalisation des moyens de la direction des relations économiques extérieures
a) L'exécution des budgets 2000 et 2001
La
consommation des crédits du réseau public a été
particulièrement élevée en 2000, compte tenu notamment de
la dépréciation de l'euro
, qui a pesé sur les
dépenses de fonctionnement des postes. Les économies
réalisées sur les dépenses de personnel, qui ont
permis de transférer 4,01 millions d'euros vers le chapitre des
dépenses de fonctionnement, et les reports disponibles, ont permis de
faire face à cet accroissement de la dépense.
L'exécution du budget pour 2001 apparaît proche des
prévisions, et n'appelle pas de commentaires particuliers.
b) Les dotations pour l'année 2002 sont stables
De
2000 à 2002, le principal facteur d'augmentation des crédits est
constitué par la dérive des indemnités de résidence
due à l'évolution défavorable de la parité entre le
franc (puis l'euro) et le dollar
. En application du contrat d'objectifs et
de moyens signé avec la direction du budget pour les exercices
2000-2002, l'unique raison de l'augmentation des crédits est cette
dérive des indemnités de résidence,
considérée dans le contrat comme un facteur exogène
susceptible de déclencher un abondement ou une réduction des
crédits.
Les crédits du réseau des postes d'expansion économique et
des directions régionales du commerce extérieur (DRCE)
augmentent de 3,5 %
, soit 168,87 millions d'euros contre 163,13 millions
d'euros en 2001. En application du contrat d'objectif et de moyens, les
dépenses de personnel sont stabilisées. Une
provision de
5,73 millions d'euros
a cependant été inscrite
afin
de faire face à l'effet change-prix sur les indemnités de
résidence des agents à l'étranger
, compte tenu de la
dépréciation de l'euro. De même, en application du contrat,
aucune suppression d'emploi n'est prévue.
Les mesures nouvelles relatives aux dépenses de personnel sont
compensées par des mesures de transfert négatives, la
dérive des dépenses devant être compensée par les
gains de productivité. Elles se décomposent comme suit :
- incidence des revalorisations du point fonction publique intervenues en 2000
et 2001 : 1,70 million d'euros ;
- incidence de l'attribution de points différenciés en
2001 : 0,04 million d'euros ;
- Modification de la base de calcul des prestations familiales :
0,003 million d'euros ;
- Adaptation de la structure fonctionnelle des emplois: - 0,02 million
d'euros ;
- Congé de fin d'activité : 0,004 million d'euros ;
Les crédits de fonctionnement sont stables
, et
s'élèvent à 59,39 millions d'euros. Ils incluent une
dotation de 3,87 millions d'euros destinée à faire face au
renouvellement des équipements et au développement intranet de la
DREE.
Enfin, les crédits pour dépenses d'investissement sont maintenus
à 2,29 millions d'euros en autorisations de programmes et en
crédits de paiement, conformément aux dispositions du contrat
d'objectifs et de moyens. Ils permettront essentiellement de faire face aux
dépenses de rénovation du parc immobilier existant.
La réduction des dotations de certaines procédures de soutien
à l'exportation, en crédits de paiement et surtout en
autorisations de programme, s'explique essentiellement par l'importance des
reports de crédits estimés sur l'exercice 2002.
c) Le réseau à l'étranger est stabilisé
Depuis
l'important redéploiement d'effectifs opéré au cours des
années 1996-1999
3(
*
)
, seuls quelques
ajustements ont été mis en oeuvre.
Le secrétariat d'Etat indique à votre rapporteur spécial
que : «
La prise en compte des technologies de l'information
et de la communication constitue un aspect essentiel dans la réflexion
sur l'évolution du réseau. Si le travail de proximité
continue de fournir la légitimité première des postes
d'expansion économique, le renforcement des expertises et de la valeur
ajoutée apportée par l'échange d'informations et
d'analyses nécessitent une réflexion permanente sur
l'implantation des postes, non plus individuellement, mais en termes de
maillage et de réseaux.
Afin d'améliorer sa capacité d'analyse sur les questions
économiques ou multilatérales et de suivi des grands secteurs
stratégiques, la DREE a mis en place une nouvelle organisation en
réseau, associant un certain nombre de PEE bénéficiant de
moyens renforcés.
Ainsi, plusieurs d'entre eux, situés dans des zones émergentes
(Budapest, Istanbul, Caracas...), ont accueillis, en sus de leurs effectifs,
des experts dont l'objectif est d'approfondir les analyses de la Direction sur
le risque-pays, l'insertion de ces économies dans le système
commercial mondial...
».
Il convient par ailleurs de souligner avec intérêt la
décision de
fusionner des missions financières et les postes
d'expansion économique à l'étranger
. Il était
en effet peu opérant, du point de vue de la lisibilité de notre
dispositif à l'étranger comme de celui de la bonne gestion des
deniers publics, de conserver deux réseaux appartenant à deux
directions d'un même ministère.
d) La mise en oeuvre de la démarche qualité de la DREE
La
démarche qualité de la DREE, conçue sur la base du
référentiel ISO 9001 (qui inclut les activités de
production et de conception) a été mise en oeuvre à partir
du 1er septembre 1999 dans trois postes pilotes, puis dans six autres postes.
Le succès de cette première phase a conduit la DREE à
étendre la démarche qualité au reste du réseau
(soit, au total, 156 PEE et 23 DRCE), ce qui implique la formation de 170
responsables qualité chargés ensuite de la formation à la
qualité de l'ensemble de ses agents (1.926 personnes dans son
réseau à l'étranger). Par ailleurs,
le Comité
Qualité de la DREE a estimé nécessaire qu'un audit
qualité interne soit effectué dans chaque poste avant les audits
de certification
. 60 auditeurs qualité interne seront donc
formés parmi les responsables qualité locaux les plus performants
afin de mener à bien cette tâche.
Les premiers audits de certification devraient avoir lieu à compter du
mois d'octobre 2001 et se terminer en mars 2002. La certification sera
effectuée selon la procédure de l'échantillonnage
4(
*
)
.
2. La restructuration des organismes d'appui au commerce extérieur
Le montant global des dotations aux organismes d'appui au commerce extérieur pour 2002 s'élève à 44,61 millions d'euros, contre 39,94 millions en 2001, soit une progression de 11,7 %. Cependant, cette dotation inclut 4,65 millions d'euros destinés à l'Agence française pour l'investissement international (AFII), créée en 2001. A périmètre constant, la dotation des organismes d'appui au commerce extérieur est stable .
a) Le CFCE
Les moyens destinés au Centre français du commerce extérieur (CFCE) pour l'année 2002 augmentent de 3,9 % pour s'élever à 20,28 millions d'euros.
Les ressources et les effectifs du CFCE sont stables depuis 1998 :
(en millions d'euros) |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Ressources de fonctionnement |
38,1 |
39,4 |
40,3 |
40,2 |
? |
Dotation prévue en loi de finances |
18,3 |
19,5 |
19,1 |
18,3 |
20,3 |
Ressources globales hors loi de finances (facturations, subventions des ministères techniques, produits financiers...) |
19,8 |
19,9 |
21,2 |
21,9 |
? |
Effectif réel au 31 décembre de l'exercice |
352 |
362 |
355 |
355 |
? |
(source : DREE)
(1) Un renouvellement de la démarche commerciale du CFCE
Depuis
quelques années, le CFCE a diversifié sa gamme de produits et a
développé les démarches commerciales auprès de ses
clients. Une structure a été mise en place afin de produire des
études approfondies sur les stratégies des grands groupes
étrangers. De plus, l'année 2000 a vu un
développement
significatif des travaux par souscription
, effectués à la
demande d'entreprises, de groupements professionnels ou d'administrations, dont
le montant unitaire atteint parfois plusieurs centaines de milliers de francs.
Enfin,
l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la
communication s'est largement développée
afin de de
collecter, traiter, archiver et rendre accessible l'information : le CFCE
s'est doté d'une chaîne entièrement numérisée
de l'information
5(
*
)
et d'un site internet
marchand, «
Planet Export
».
Entre 7 et 10 %
de l'activité commerciale du CFCE s'effectue aujourd'hui par
l'intermédiaire des nouvelles technologies
de l'information et de la
communication.
Le nombre de prestations payantes a été réduit
(gratuité de certaines prestations de base des PEE et croissance des
produits gratuits du réseau sur Internet), mais l'amélioration de
la démarche commerciale du CFCE s'est traduite par une
fidélisation accrue de la clientèle
et un
développement significatif du chiffre d'affaire moyen par client
(celui-ci est passé de 488 euros en 1998 à 671 euros en
2001).
Pour l'exercice 2002, l'action du CFCE a été
réorientée vers une logique de demande plutôt que d'offre,
afin de mieux prendre en compte les attentes des entreprises et des
organisations professionnelles. Ainsi, les produits les plus
opérationnels et les plus demandés par la clientèle du
réseau, tels que les guides-répertoires d'opérateurs
étrangers, ont été développés à
compter de l'année 2001 et l'offre devrait croître en 2002 et les
années suivantes.
(2) L'action régionale du CFCE
Le CFCE
s'est largement impliqué dans la mise en place des programmes d'actions
régionales pour le développement international (PARDI) en
régions. Il a participé aux différents
Ateliers
Techniques Régionaux
(ATR) qui ont permis de sélectionner les
secteurs prioritaires dans une douzaine de régions. Puis, les experts
sectoriels du CFCE ont effectué une
sélection de
marchés prioritaires
pour ces secteurs et ont remis, lors des
réunions régionales de préparation des PARDI, des dossiers
d'information sur ces marchés ciblés reprenant les informations
disponibles au sein du réseau public, accompagnés de propositions
d'actions qui ont servi de base à l'élaboration des programmes
sectoriels régionaux. Au total, le CFCE a réalisé
33
dossiers sectoriels d'information et proposition d'actions
dans
13 régions.
Le CFCE poursuit parallèlement un étroit partenariat dans les
6 premières Régions retenues pour la signature de
PARDI : Centre (automobile, textile-habillement),
Midi-Pyrénées (agro-alimentaire, médical, textile),
Limousin (eau - environnement, sous-traitance, transformation agro-alimentaire,
art de vivre), Ile-de-France (multimédia, instruments de mesure, art de
vivre), Nord-Pas-de-Calais (ferroviaire, textiles techniques, produits de la
mer), Poitou-Charentes (nouvelles technologies de l'information et de la
communication, filière caprine, métiers d'art).
Le travail réalisé par le CFCE sur ce programme doit permettre
un fort développement de l'activité du CFCE en région,
un rapprochement avec les DRCE et de déboucher sur des
opérations, interventions et prestations du CFCE et des PEE
partiellement financées dans le cadre des Contrats de plan
Etat-régions.
b) Le CFME ACTIM
A partir
du 1er octobre 2001 le CFME ACTIM change d'appellation et devient :
« UBIFRANCE - l'Agence Française pour le Développement
International des Entreprises ». Le nom précédent
était en effet sans signification (il résultait de la fusion du
CFME et de l'ACTIM en 1997), et était difficilement prononçable
en français, sans parler des langues étrangères.
La dotation publique de cet organisme est fixée à
19,57 millions d'euros, et représente environ 45 % de l'ensemble de
ces recettes
. Les ressources propres d'UBIFRANCE sont assurées, pour
l'essentiel, par la participation des entreprises à la procédure
des CSNE. Les ressources propres du CFME ACTIM issues de cette procédure
étaient importantes et permettaient de financer de nombreuses actions
collectives au profit des entreprises exportatrices.
Le nouveau dispositif
du volontariat international en entreprise (VIE) doit donc rencontrer un
réel succès pour asseoir solidement les finances de l'Agence au
delà de la dotation budgétaire annuelle.
Les ressources et l'activité du CFME ACTIM depuis 1997
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Dotation budgétaire
|
15,40 |
17,99 |
19,21 |
17,68 |
19,36 |
Nombre d'entreprises utilisatrices, dont : |
2.752 |
2.825 |
2.672 |
2.538 6( * ) |
? |
CSNE |
932 |
970 |
799 |
850 |
? |
Colloques |
264 |
290 |
357 |
309 |
? |
Invitations en France |
630 |
591 |
614 |
509 |
? |
Sidex |
167 |
231 |
167 |
174 |
? |
Actions de presse |
330 |
462 |
481 |
380 |
? |
Expositions et salons |
1.334 |
1.207 |
1.301 |
1.065 |
? |
(en
millions d'euros - source : DREE)
Le budget du CFME ACTIM (devenu UBIFRANCE) en matière de soutien des
entreprises pour la participation à des salons et le nombre de salons
soutenus supporte difficilement la comparaison avec les dispositifs des autres
pays de l'Union européenne
(les chiffres indiqués
correspondent aux prévisions pour l'année 2001) :
Soutien public aux entreprises participant à des salons 7( * )
Pays |
Nombre de salons |
Budgets d'Etat affectés au soutien des salons (en millions de dollars) |
Allemagne |
220 |
29,7 |
Espagne |
245 |
26,3 |
Grande-Bretagne |
484 |
24 |
Italie |
105 |
14,4 |
Finlande |
100 |
8,3 |
Portugal |
85 |
6,3 |
France |
90 |
4 |
Du
côté des dépenses, une stabilisation des dépenses de
fonctionnement a été obtenue grâce à l'accord de
modération salariale conclu pour la mise en oeuvre des 35 heures, ainsi
que grâce à la rationalisation des moyens issue de la fusion du
CFME et de l'ACTIM.
Les résultats de l'exercice 2000 sont
néanmoins négatifs compte tenu d'une très forte
activité notamment aux Etats-Unis, où le cours du dollar a
pesé fortement sur le coût des manifestations organisées
par le CFME ACTIM.
Depuis trois ans, la demande la plus forte adressée au CFME ACTIM vient
de la nouvelle économie (nouvelles technologies de l'information et de
la communication, biotechnologies) constituée souvent d'entreprises qui
démarrent et qui ont tout de suite besoin de se développer
à l'international, notamment d'être présent dans la presse
spécialisée nord américaine, européenne ou
japonaise et de participer aux salons spécialisés aux Etats-Unis
ou en Allemagne.
Le programme mis en oeuvre par le CFME ACTIM en 2001 a maintenu un niveau
d'activité équivalent à celui de 2000. Outre les
opérations collectives de promotion sectorielle (pavillons
français sur des salons spécialisés, colloques à
l'étranger, invitation de délégations
étrangères en France) le CFME ACTIM réalise 5
manifestations multisectorielles : 2 Expositions françaises
à Mexico et Pékin et 3 Semaines françaises à
Prague, Riga et Casablanca. Pour l'année 2002, 175
opérations collectives sont proposées, outre une vingtaine de
rencontres industrielles et une vingtaine de séminaires techniques.
c) Le Centre d'Information du Volontariat International (CIVI)
Le
centre d'information sur le volontariat international (CIVI) a
été ouvert en octobre 2000 pour informer, motiver et enregistrer
les jeunes désirant travailler en entreprise à l'étranger.
Une centaine de nouveaux volontaires s'inscrivent en moyenne chaque jour au
centre et environ 20.000 jeunes se sont portés volontaires sur le
site du CIVI, dont plus de 60 % de jeunes femmes. On notera que 65 %
des candidats ont un niveau supérieur à Bac+3 et que 235 d'entre
eux ont la nationalité d'un autre pays de l'Union européenne.
Environ 800 jeunes devraient partir comme volontaires sur l'ensemble de
l'année 2001, en sus des 1.200 CSNE ayant été
incorporés avant le mois de juillet
8(
*
)
.
Pour l'année 2002, contrairement à l'année 2001 où
le CIVI bénéficiait d'une dotation spécifique, le
CFME-ACTIM affectera des crédits au CIVI, en tant que de besoin, en
prélevant sur sa trésorerie, notamment sur la marge
réalisée dans la gestion de la procédure des volontaires
internationaux en entreprise (VIE).
d) Le rapprochement du CFCE et d'Ubifrance
Le
rapprochement du CFCE et du CFME Actim, devenu Ubifrance, décidé
en 1996, a largement été mise en oeuvre, permettant une
clarification de la répartition des rôles entre les deux
organismes et une plus étroite collaboration.
Plusieurs hypothèses envisagées dans un premier temps afin de
rapprocher les deux organismes ont du être abandonnées :
- la fusion juridique des deux organismes a été
abandonnée, compte tenu des contraintes existantes, notamment en
matière de statut des personnels ;
- la création d'un groupement d'intérêt public
« commerce extérieur » a également
abandonnée car elle risquait de compliquer la gestion des deux
organismes.
Par conséquent, une convention de rapprochement a été mise
en oeuvre le 2 juillet 1998, prévoyant notamment que les deux
organismes :
- s'engagent à coordonner systématiquement les accords à
passer avec leurs fournisseurs et partenaires ainsi que la programmation de
leurs actions. La réalisation en commun d'appels d'offres doit
également permettre de dégager des économies
d'échelle sur les prestations de services externes ;
- mettent en consultation commune leurs bases clientèles afin de
permettre un meilleur suivi individuel et global des adhérents, clients
ou usagers et d'améliorer leur fidélité à
l'égard du service public ;
- rapprochent leur gestion des ressources humaines (mise en commun des
formations, possibilités de mobilité entre les deux organismes,
représentation croisée des instances dirigeantes dans les
conseils d'administration de chaque organisme).
Par ailleurs, il a été décidé de mettre en place un
comité d'orientation stratégique présidé par le
directeur des relations économiques extérieures, et
composé des présidents et directeurs généraux des
deux organismes ainsi que de certains sous-directeurs de la DREE. Son
rôle est de déterminer les priorités d'action et les
grandes orientations des deux organismes.
Si le rapprochement de deux organismes a constitué un progrès
important, leur regroupement géographique ne devrait être
effectué qu'à la fin de l'année 2004, dans un immeuble
à construire à proximité de la Bibliothèque
nationale.
Ce regroupement est indispensable pour la lisibilité du
dispositif public de soutien à l'exportation et pour que les entreprises
puissent s'adresser à un pôle unique d'information et de promotion
sur le commerce extérieur.
e) La création de l'Agence française pour les investissements internationaux (AFII)
L'Agence
française pour les investissements internationaux a été
inaugurée le 22 octobre 2001 par Yves Cochet, ministre de
l'aménagement du territoire, et Christian Pierret, secrétaire
d'Etat à l'industrie. Cette agence avait été
créée par l'article 144 de la loi sur les nouvelles
régulations économiques, promulguée le 15 mai 2001. Il
s'agit d'un établissement public à caractère industriel et
commercial (EPIC), placé sous la double tutelle du ministère de
chargé de l'économie, des finances et de l'industrie et du
ministre chargé de l'aménagement du territoire et de
l'environnement.
Avant la création de cette agence, les candidats à
l'investissement en France pouvaient solliciter soit le réseau des 18
bureaux de la Délégation à l'aménagement du
territoire (DATAR) à l'étranger, dénommés
«
Invest in France Agencies
», soit la
Délégation aux investissement internationaux (DII) ou la DREE, au
ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, en sus
des organismes travaillant pour les collectivités territoriales
(régions notamment).
La nouvelle agence
, financée par la
DATAR à hauteur des 6,43 millions d'euros destinés au
fonctionnement de son réseau international et par le ministère de
l'économie et des finances à hauteur de 4,65 millions d'euros,
réunit les différents intervenants cités plus haut et
devient l'acteur unique, au niveau national, pour faciliter les
démarches des entreprises internationales et accompagner leur
installation.
C. L'AMÉLIORATION DES DISPOSITIFS EN FAVEUR DES PME
1. L'assurance-prospection : une procédure améliorée, un coût budgétaire en diminution
a) Une procédure simplifiée et plus ouverte
Jusqu'à l'année 2000, l'assurance-prospection
regroupait plusieurs produits distincts répondant à des
procédures spécifiques. Or,
la relative complexité du
produit et les délais de traitement des dossiers avait pu
décourager certaines entreprises
. La procédure
d'assurance-prospection a donc été profondément
remaniée depuis le 1er janvier 2001. Le nouveau dispositif s'articule
autour d'un produit unique, à la carte, permettant à
une PME de réaliser l'ensemble de sa prospection
9(
*
)
.
La simplification du produit s'accompagne
d'un allégement des formalités
: les pièces
demandées à l'entreprise sont désormais en nombre
réduit et la demande est partiellement remplie par
la COFACE lors d'un entretien avec l'entreprise. Par ailleurs,
l'utilisation des moyens de communication les plus efficaces, dont Internet,
permet un octroi plus rapide de la garantie. Ainsi, pour les budgets de montant
inférieur à 100.000 euros sur un an, l'entreprise sera
désormais fixée sur le montant et les conditions de la garantie
dans les 10 jours ouvrables. Pour les demandes de budget supérieur, elle
le sera dans les deux mois au plus tard.
Le dispositif est également plus ouvert, puisque toute entreprise
dont le chiffre d'affaires est inférieur ou égal
à 150 millions d'euros est désormais éligible
(permettant aux
start ups
et aux PME de moins de
trois ans de bénéficier du régime de droit commun).
Toujours dans la même logique,
un dispositif d'avance sur
indemnités a été institué
afin de
répondre aux difficultés spécifiques des très
petites entreprises, pour pallier leurs contraintes de trésorerie.
Dorénavant, les PME dont le chiffre d'affaires est
inférieur ou égal à 1,5 millions d'euros peuvent
bénéficier d'une avance d'environ 30 % du budget annuel
garanti, moyennant un taux de prime majoré.
Le bilan du premier semestre 2001 montre que
l'assurance prospection
semble retrouver l'attractivité escomptée
, avec une
augmentation des demandes, de l'ordre de 30 %
.
L'avance
de trésorerie a rencontré l'écho favorable
attendu des très petites entreprises, puisqu'une entreprise
éligible sur deux a souhaité en bénéficier. De
même, les entreprises de moins de trois ans de tous les secteurs ont
répondu positivement.
La réduction des délais et des formalités semble
également appréciée
,
puisque près de
40 % des demandes ont été transmises par
Internet grâce à un formulaire en ligne proposé sur le
site de la COFACE, et accessible via d'autres sites dont celui du Commerce
Extérieur. Par ailleurs, les délais d'instruction sont
globalement tenus, en particulier pour l'instruction
accélérée.
Le mécanisme de l'assurance - prospection
L'assurance prospection a pour objet d'accompagner le
programme de
prospection commerciale des PME dans un ou plusieurs pays. Le dispositif
comporte
deux volets
:
- un allégement de trésorerie : dans la phase de
prospection, des indemnités sont versées à l'entreprise
pour couvrir une partie de ses dépenses ;
- une assurance contre l'échec : lorsque les recettes
résultant de la prospection sont insuffisantes, l'entreprise conserve
tout ou partie des indemnités qu'elle a reçues.
Les contrats conclus avec la COFACE se déroulent en
deux
périodes
:
- une période dite de garantie (de un à quatre ans) au cours de
laquelle l'entreprise perçoit une indemnité calculée en
fonction de la quotité garantie et du bilan annuel de prospection. La
garantie couvre les dépenses liées à la recherche de
marchés, comme la participation à des foires et salons, le
recrutement de personnel spécialisé, les études de
marché, les conseils d'ordre juridique ou fiscal ou l'implantation de
filiales commerciales ;
- une période dite d'amortissement (d'une durée au moins
égale à celle de la garantie) au cours de laquelle
l'assuré reverse à la COFACE les montants reçus en
fonction des recettes qu'il obtient. Le reliquat d'indemnités non
remboursé reste acquis à l'assuré à l'issue du
contrat.
Au début de chaque exercice de garantie, l'entreprise verse une prime,
fonction du budget annuel garanti.
b) Un coût budgétaire en diminution
(en millions de francs) |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Ligne budgétaire évaluative |
415 |
400 |
400 |
265 |
290 |
175 |
Résultat comptable |
346 |
243 |
259 |
220 |
203 |
? |
Nombre total de demandes reçues |
2.313 |
2.841 |
2.263 |
1.985 |
1.776 |
? |
Nombre total de contrats signés |
1.728 |
2.081 |
1.750 |
1.486 |
1.408 |
? |
Part des demandes acceptées |
75 |
73 |
77 |
75 |
79 |
? |
(source : DREE)
Sur le
total des demandes, environ 500 par an émanent d'entreprises ayant
recours à l'assurance-prospection pour la première fois. Par
ailleurs,
la majorité des bénéficiaires des contrats
est de taille modeste
, 90 % d'entre eux ayant été
délivrés à des PME réalisant moins de 100 millions
de francs de chiffre d'affaires.
Le coût annuel
de la procédure représente le solde
des indemnités versées et des frais de gestion d'une part, des
reversements et primes d'autre part. Il
est toujours resté en
deçà de la dotation budgétaire
et a été
réduit de 55,3 millions d'euros en 1995 à 31 millions
d'euros en 2000.
Le montant des engagements de l'Etat est de l'ordre de 110 millions
d'euros depuis quelques années. Les retombées de la
procédure s'élèvent à 1,7 milliards d'euros,
provenant de l'Asie, l'Amérique du Nord et l'Union européenne.
L'effet de levier de la procédure est stable depuis plusieurs
années : 1 franc de coût public génère
54 francs de recettes à l'exportation
10(
*
)
.
Les crédits prévus pour l'assurance-prospection dans le projet de
loi de finances pour 2002 s'élèvent
à 27,44 millions d'euros, soit un montant identique à
celui prévu pour l'année 2001. On rappellera cependant que ces
crédits sont évaluatifs.
2. Les crédits du Fonds d'Etudes et d'Aide au Secteur Privé (FASEP)
Mis en place à l'été 1999, le FASEP Garantie a été doté de 300 millions de francs destinés à garantir contre le risque économique les investissements des PME françaises dans les pays émergents et en transition, ainsi qu'au Japon. Aucun impact budgétaire ne devrait être enregistré au titre de cette procédure , les organismes gestionnaires (SOFARIS, AFD et COFACE) ayant la responsabilité de réabonder les fonds si l'indemnisation des sinistres venait à l'épuiser.
Le mécanisme du FASEP Garantie
1)
Qui peut en bénéficier ?
Les entreprises éligibles sont les entreprises françaises dont le
chiffre d'affaires n'excède pas 460 millions d'euros. Leurs filiales
doivent être détenues majoritairement
11(
*
)
et situées hors zone ACP (sauf l'Afrique du
Sud) et hors OCDE (sauf le Mexique, les pays OCDE d'Asie, la Pologne, la
République tchèque, la Hongrie et la Turquie).
2)
Que couvre-t-il ?
Le FASEP-Garantie couvre le risque économique. Il est exclusif de toute
autre garantie publique contre les mêmes risques, mais peut se cumuler
avec la garantie des investissements contre le risque politique
gérée par la COFACE.
3)
Comment fonctionne la garantie ?
Le FASEP-Garantie peut intervenir en garantie de l'apport en fonds propres de
la maison-mère française à sa filiale
étrangère, de la participation d'une société de
capital risque (SCR) ou d'un fonds commun de placement à risque (FCPR).
La garantie est donnée au bénéfice de la
maison-mère, de la SCR ou du FCPR, ou déléguée au
profit d'une banque. L'assuré doit verser une commission annuelle de 1%
du montant de l'intervention éligible. La garantie porte sur 50% du
montant de l'intervention éligible et dure 7 ans au maximum.
4)
Comment l'entreprise est-elle indemnisée ?
Après une période de franchise de 12 mois, la garantie peut
être mise en jeu en cas d'ouverture d'une procédure judiciaire
d'insolvabilité à l'encontre de l'entreprise implantée
localement. Elle peut aussi être mise en jeu par l'arrêt volontaire
d'activité motivé par un échec économique du projet
ou la cession des titres si l'entreprise a perdu plus de la moitié de
ses capitaux propres depuis l'apport. L'assureur verse sous 2 mois, à
titre d'avance, 50% de l'indemnité estimée par le
bénéficiaire. Le versement du solde intervient lorsque la perte
finale est constatée, dans un délai maximum de 3 ans.
5)
Comment déposer un dossier ?
Le FASEP-Garantie est géré conjointement par la Banque du
Développement des PME (BDPME) au travers de sa filiale SOFARIS, l'Agence
Française de Développement (AFD) et la COFACE. Les entreprises
qui souhaitent bénéficier du FASEP Garantie déposent un
dossier auprès de l'un de ces trois partenaires (notamment dans leurs
antennes régionales), ou dans les Postes d'expansion économique
et Missions économiques et financières à
l'étranger. Les Directions Régionales du Commerce
Extérieur peuvent, par ailleurs, conseiller les PME candidates pour la
constitution de leur dossier.
6)
Quel est le mode de décision ?
Après instruction par les trois partenaires, le dossier est
présenté au sein d'un Comité associant le Ministère
de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, qui se réunit
mensuellement pour statuer sur l'issue à donner aux demandes
présentées.
Les projets sont examinés sous un double angle :
- l'évaluation du risque-projet : potentiel des produits et du
marché, stratégie et positionnement, robustesse des
prévisions d'activité et financières, solidité du
partenaire local éventuel,...
- l'intérêt du projet pour l'économie
française : incidence sur les exportations, l'activité,
l'emploi, l'investissement, les dépenses de recherche et
développement en France...
La notification de la décision à l'assuré est faite par la
SOFARIS.
(Source : DREE)
Au 30
juin 2001, 31 dossiers avaient été présentés,
correspondant à un montant total de 32,7 millions d'euros. Les
engagements autorisés représentent un risque potentiel de
9,3 millions d'euros, souscrit à hauteur de 2 millions d'euros
pour l'instant (l'entrée en risque se faisant au fur et à mesure
des apports des maisons-mères). La quasi totalité de ces projets
concerne des unités de production ou de recherche-développement.
Les évolutions de la procédure montrent une
montée en
puissance importante sur l'année 2000 suivie d'un essoufflement relatif
au premier semestre 2001
. L'exercice 2000, premier exercice complet, avait
accepté 19 projets pour un objectif de « régime de
croisière » annuel de 30 projets (estimation du gisement de
PME s'implantant de façon lourde à l'étranger).
La
baisse d'activité au premier semestre 2001 semble s'expliquer par la
situation financière favorable des PME
(conséquence des deux
dernières années de croissance),
qui pousse les entreprises
à assumer le risque plutôt que de solliciter une couverture
.
Il apparaît cependant que cette désaffection peut également
être expliquée par le coût de la procédure : si
la couverture proposée par le FASEP-Garantie est pertinente,
la prime
demandée est jugée élevée par les entreprises
.
Les banquiers évoquent de nombreux exemples de
désintérêt pour la garantie en cours de finalisation du
plan d'investissement du fait du niveau du taux de prime
12(
*
)
.
La mise en oeuvre de la procédure du FASEP Garantie montre que, si
elle répond à un réel besoin, sa complexité et son
coût n'ont pas permis aux entreprises d'en tirer jusqu'ici tous les
avantages. Ce constat a conduit à lancer une réflexion sur
l'opportunité de procéder à des aménagements du
niveau de prime, qui pourraient intervenir dès l'année
prochaine.
3. Les crédits consacrés au commerce extérieur dans les contrats de plan Etat-régions
Compte
tenu des délais impartis à la mise en place de la
procédure, le volet « commerce extérieur »
des Contrats de Plan Etat-Région (2000-2006) n'est véritablement
devenu opérationnel qu'en 2001.
Les crédits d'Etat mis
à disposition des entreprises sont en forte hausse, passant de
36,4 millions d'euros pour le XIème CPER à 63 millions
d'euros pour la période en cours.
Dans le volet « commerce
extérieur » du XIème Plan, la part des conseils
régionaux surpassaient largement celle de l'Etat, ce qui est moins le
cas dans le XIIème Plan, où la part totale du volet
« commerce extérieur » s'élève
à près de 152 millions d'euros. Par ailleurs,
les
critères d'éligibilité aux aides ont été
élargis, et les procédures de traitement des dossiers
simplifiées
.
Les crédits des contrats de plan permettent ainsi de financer des
aides de proximité à l'exportation, qui se déclinent en
actions de prospection individuelles, en actions de promotion du commerce
international et en actions de formation, des aides aux nouvelles technologies
du commerce international, orientées sur les nouveaux réseaux de
communication et l'accès à l'information
économique, et des aides à l'implantation, liées
à la mise en place d'une structure commerciale légère
à l'étranger (bureau de représentation).
Les DRCE assurent l'animation et la coordination des actions prévues
dans les contrats de plan Etat-régions : elles gèrent les
crédits mis en place et instruisent localement les aides inscrites dans
le volet « commerce extérieur » en liaison avec les
services du Conseil régional.
Quelques chiffres clés des interventions de la DREE et de son réseau pour développer la capacité exportatrice des entreprises en 2000
Accueil et accompagnement des entreprises
- 5.632 entretiens approfondis avec les entreprises en région, 434
missions d'agents des PEE accueillis dans les DRCE
- 6.257 dossiers d'aides financières à l'export instruits, dont
1.424 procédures CPER
- 29.000 prestations spécifiques servies par les PEE aux entreprises
françaises parmi lesquelles : 7.536 études de marché
et notes sectorielles, 971 guides d'implantation à l'étranger,
6.605 listes d'importateurs et répertoires, 1.517 préparations de
missions d'entreprises, 7.658 veilles économiques et prestations
sur devis
Information
- 34 millions de consultations du site institutionnel du Commerce
Extérieur, 8 millions de pages consultées sur 12 mois sur les
sites des PEE qui proposent 50.000 pages web avec 7.000 notes de synthèse
- 4.850 abonnés aux lettres et bulletins d'information économique
et commerciale payants des PEE, 2.500 destinataires de la « Revue
Asie Stratégies », précurseur des nouveaux produits
électroniques gratuits dont la diffusion aux entreprises se
développe, très rapidement
- 2.100 titres d'ouvrages diffusés par le CFCE
Promotion et soutien financier
- 53 milliards de francs de contrats à l'exportation couverts par la
COFACE
- 1.500 contrats d'assurance-prospection
- 3 grandes expositions et 169 manifestations à l'étranger
organisées par le CFME-ACTIM
- 26 programmes d'actions régionales pour le développement
international (PARDI) dans 11 régions gérés par les DRCE.
(source : DREE)
D. LA RÉDUCTION DU COÛT BUDGÉTAIRE DES PROCÉDURES FINANCIÈRES DE SOUTIEN À L'EXPORTATION
1. Les procédures gérées par Natexis Banque
La loi
du 29 décembre 1997 a confié un mandat à Natexis Banque
pour la gestion des procédures de stabilisation de taux
d'intérêt et de certains accords de consolidation, Natexis Banque
bénéficiant de la garantie de l'Etat pour un certain nombre
d'opérations liées à la gestion de ces procédures.
Les crédits alloués à Natexis Banque dans ce cadre
figurent au budget du commerce extérieur (charges communes, chapitre
44-97-30).
La stabilisation de taux d'intérêt permet aux exportateurs et
aux banques françaises de proposer à leur client-emprunteur
un financement à taux fixe en euros ou en devises
, soit parce que ce
point constitue une exigence de l'appel d'offres, soit parce que l'offre
commerciale sera rendue plus attractive par ce type de financement (compte tenu
du contexte prévalant sur les marchés financiers, les emprunteurs
étrangers apprécient de pouvoir disposer d'un taux fixe et donc
de charges financières prédéterminées).
Pour les crédits de deux ans minimum, Natexis compense (ou
reçoit des banques) la différence entre le taux fixe du
crédit (soit le taux d'intérêt commercial de
référence, proche des taux fixes à moyen/long terme de
marché) et un taux représentatif des conditions de refinancement
à court terme des banques, majoré de la marge bancaire
autorisée. Elle garantit ainsi les banques contre une augmentation de
leurs coûts de refinancement, ceci à la fois pour les
crédits en devises et ceux en francs français.
Natexis gère par ailleurs des encours résiduels au titre
d'anciennes procédures qui ont aujourd'hui disparu et dont les encours
résiduels s'amortissent progressivement.
Sur les dernières années, cette procédure a
dégagé d'importants excédents :
Année : |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Stabilisation (francs) |
144 |
151 |
143 |
43,9 |
18 |
-8 |
-47 |
-68 |
-94 |
-69 |
Stabilisation (devises) |
28 |
-19 |
-66 |
-71 |
-6,5 |
-24,5 |
-24 |
-22 |
-67 |
70 |
Stabilisation en période de fabrication |
32 |
14 |
16 |
2,9 |
0,91 |
-0,3 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Financement à long terme |
134 |
161 |
87 |
66,5 |
-52 |
-14,6 |
-6 |
28,8 |
30 |
34 |
Réescompte banque de France |
101 |
63 |
20 |
|
|
|
|
|
|
|
en millions d'euros - source : DREE
2. L'assurance-crédit
Le coût budgétaire de d'assurance-crédit, gérée par la COFACE pour le compte de l'Etat, est nul depuis plusieurs années, car le montant des récupérations dépasse celui des indemnités. Cette situation excédentaire s'explique par les règlements enregistrés sur les principaux pays débiteurs au titre des accords de consolidation, et par une politique de couverture prudente . Les reversements de la Coface à l'Etat figurent en recettes non fiscales. Ils se sont élevés à 1,68 milliards d'euros pour l'année 2001 13( * ) et sont évalués à 1,83 milliards d'euros pour l'année 2002.
3. La garantie de risque économique
Les crédits affectés à la garantie de risque économique pour l'année 2002 diminuent de 20 % par rapport à l'année 2001 et s'établissent à 30,49 millions d'euros. Cette enveloppe devrait suffire pour faire face aux contraintes de gestion, aux dépenses prévues et aux nouvelles promesses accordées.
4. les crédits consacrés aux « dons d'aide extérieure »
Les
crédits consacrés aux dons d'aide extérieure (chapitre
68-00) passent de 0 à 7,62 millions d'euros en autorisations de
programme, et de 15,24 à 25,92 millions d'euros en crédits de
paiement dans le projet de loi de finances pour 2002. Ce chapitre comporte un
« socle » de dépenses prévisibles (en
particulier le FASEP-études), et des dépenses liées aux
aléas de la conjoncture internationale et au rôle que la France
entend mener vis à vis de certains pays en développement ou
émergents (Tunisie, Palestine, Kosovo, Maroc...).
L'inscription des crédits pour l'année 2002 tient compte des
reports enregistrés de 2000 à 2001, de la dotation nulle en 2001
et des besoins théoriques des autres procédures inscrites sur la
même ligne budgétaire (Fondation France-Pologne, Initiatives
France-Hongrie, Adetef).
5. La réserve pays émergents (RPE)
L'aide
accordée dans le cadre de la « réserve pays
émergents » vise à soutenir les entreprises
françaises dans leur stratégie à l'exportation sur les
marchés porteurs. L'impact du projet considéré sur le
développement du pays récipiendaire est par ailleurs largement
pris en considération dans la sélection des projets.
En 2000, 11 projets ont été approuvés, pour un
montant total de 97,6 millions d'euros. Six pays ont
bénéficié de la RPE : le Kazakhstan (36,5 %), le
Vietnam (19 %), la Turquie (17 %), l'Inde (16,5 %), le Maroc
(9,5 %) et la Tunisie (2,5 %). Depuis la création de la RPE,
en juillet 1998, un peu plus de 60 projets ont ainsi été
approuvés pour un montant total d'environ 840 millions
d'euros.
Pour l'année 2001, le ministre a fixé la liste des pays
éligibles à 22 pays : le Maroc, l'Algérie, la
Tunisie, l'Egypte, l'Afrique du Sud, la Chine, le Vietnam, les Philippines,
l'Indonésie, la Thaïlande, l'Inde, la Turquie le Kazakhstan et
l'Azerbaïdjan ainsi que l'Ouzbékistan et sept pays
d'Amérique Latine (Pérou, Bolivie, Colombie, Panama, Costa Rica,
Guatemala, Le Salvador), éligibles uniquement en cas de cofinancement
avec un autre bailleur
14(
*
)
.
Avec trois projets en 2000, l'eau représente toujours l'un des plus
importants secteurs d'intervention de la RPE, aux côté des
transports (1 projet), des télécommunications (2 projets) et
de l'énergie (1 projet). La part prépondérante de ces
secteur « lourds » dans la procédure entraîne
une
sur-représentation des grandes entreprises
. L'environnement
confirme néanmoins sa place importante, et de nouveaux secteurs, comme
la formation ou la santé, où les entreprises de taille moyenne
sont nettement mieux représentées, bénéficient de
cette procédure.
Pour l'année 2002, compte tenu des reports existant, aucun montant ne
sera affecté en autorisations de programme. Les
crédits de paiement seront de 163,12 millions d'euros.
6. L'évaluation a priori des projets « réserve pays émergents »
Ce chapitre sert à financer les missions d'évaluation préalable de projets sur protocoles, effectuées par des experts indépendants. La forte réduction du nombre de projets évalués, le recours croissant à des corps de contrôle de l'Etat, moins coûteux, et l'importance des reports (qui s'élèvent à plus de 1 million d'euros) expliquent le faible montant de la dotation pour 2002 (0,3 million d'euros).
7. La garantie de change
Cette
procédure est conçue pour couvrir le risque des grands contrats
d'exportation libellés en devises : elle permet aux entreprises de
coter en devises étrangères en leur garantissant, dès la
remise de l'offre à leur client,
un cours de conversion constant avec
l'euro sur toute la durée de réalisation du contrat.
Elle
leur donne ainsi la possibilité d'améliorer la
compétitivité de leur offre en les faisant
bénéficier d'une partie de la hausse de la devise le cas
échéant (garanties dites avec intéressement).
Depuis 1990, les produits offerts aux entreprises n'ont pas varié, mis
à part la création de garanties spécifiques pour les
équipementiers du secteur aéronautique. Individualisée
dans le budget du commerce extérieur depuis 1988 (fascicule des charges
communes, art. 14.01.73), la procédure fonctionne depuis 1985 selon un
impératif de gestion à l'équilibre, toujours
respecté, grâce à la mutualisation des risques et aux
opérations de couverture auxquelles la COFACE procède sur les
marchés. Le chapitre 14-01 est évaluatif ; les reversements
de la COFACE à l'Etat figurent en recettes non fiscales.
M€ |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Résultats comptables |
13, 9 |
21,1 |
19,86 |
24,83 |
38,48 |
7,62 |
2,3 |
2,6 |
-3,39 |
1,06 |
Reversements |
13,4 |
21 |
19,81 |
24,85 |
38,41 |
7,62 |
0 |
0 |
-9,14 |
- |
(source : DREE)
II. LES OBSERVATIONS DE VOTRE RAPPORTEUR
1. L'avènement de la monnaie unique implique une transformation de l'appréhension des données relatives au commerce extérieur
La
construction européenne ouvre des perspectives intéressantes pour
le développement à l'international des entreprises
françaises. Or, la France ne profite pas toujours pleinement des
avantages dont elle pourrait bénéficier dans le cadre des
procédures communautaires : elle dispose de peu d'experts
détachés à Bruxelles, et se trouve souvent
dépassée par les autres pays dans le cadre des appels d'offre
communautaires. S'agissant des pays candidats à l'Union
européenne, si la France participe fortement aux programmes de jumelage
et de coopération relatifs à l'administration et au droit public,
il apparaît que les institutions de régulation et le droit
commercial sont davantage influencés par les exemples britanniques ou
allemands.
Un effort substantiel devrait donc être
réalisé afin d'éviter une marginalisation du droit
français applicable aux entreprises.
Le commerce extérieur d'un pays est une composante importante de sa
balance des paiements, et a une influence directe sur le cours de sa devise
relativement aux devises des autres pays. Or, la France ne dispose plus,
à compter du 1
er
janvier 2002 et de l'entrée en
vigueur de l'euro, de sa propre monnaie. Par conséquent,
la balance
commerciale de la France n'a plus d'influence directe sur le taux de change du
franc : elle conserve en revanche une influence réelle, mais
limitée, sur la valeur de l'euro, qui tient compte désormais de
la balance commerciale de l'ensemble des pays de la zone euro vis-à-vis
des pays extérieurs à cette zone.
Il convient de prendre pleinement conscience de cette réalité
nouvelle :
désormais, la vente d'un produit en Allemagne ou en
Espagne ne constitue plus à proprement parler une exportation
,
puisqu'elle est réalisée entre deux pays ayant une même
monnaie en partage et appliquant les mêmes normes et les mêmes
tarifs. Le seul fait de parler d'un
« marché
intérieur »
devrait empêcher de parler
d'exportations : il est en effet contradictoire d'exporter dans un
marché intérieur ! Dès lors,
au sein de la zone
euro, il convient de raisonner en termes de parts de marché plutôt
qu'en terme de balance commerciale.
Enfin, il convient de
poursuivre le redéploiement des effectifs et
des postes d'expansion économique à l'étranger
. Le
développement d'internet permet aux entreprises de
bénéficier rapidement d'une information importante sur les
conditions d'implantation dans les pays développés. Il n'en va
pas de même pour les pays en transition et les pays en voie de
développement qui offrent les meilleures perspectives de
développement pour nos petites et moyennes entreprises.
Il est essentiel que la carte des implantations et des effectifs des postes
d'expansion économique à l'étranger anticipe les
évolutions du commerce international en privilégiant les zones
géographiques qui bénéficient des plus forts taux de
croissance.
2. Une politique engagée en faveur des PME
Le
secrétariat d'Etat au commerce extérieur poursuit l'effort
engagé depuis quelques années en faveur de
l'amélioration du dispositif d'information, d'accueil et de
prestations de services à destination des petites et moyennes
entreprises
. Cet effort est largement justifié par le fait
que les PME constituent la « clientèle »
principale des structures publiques d'appui au commerce
extérieur
15(
*
)
, les grandes
entreprises sollicitant moins leurs services compte tenu de leur
expérience et de compétences de leurs ressources humaines.
Les efforts visant à accroître le soutien à
l'internationalisation des PME françaises doivent être poursuivis.
La simplification des procédures constitue un impératif :
lorsque les procédures sont trop lourdes, longues et compliquées,
les petites entreprises sont souvent démunies et
découragées, ce qui conduit ces procédures à
profiter majoritairement aux petites entreprises filiales des grands
groupes
. Le développement des guichets uniques, prévu par le
projet de modernisation du ministère de l'économie, des finances
et de l'industrie, constitue à cet égard une mesure indispensable
pour faciliter l'accès aux procédures pour les PME. Il en va de
même pour le projet de regroupement géographique du CFCE et
d'Ubifrance, prévu pour la fin de l'année 2004.
S'agissant des volontaires internationaux en entreprise, il convient de
permettre aux petites et moyennes entreprises de profiter pleinement de ce
nouveau dispositif, plus souple que l'ancienne procédure des volontaires
du service national en entreprise. En effet, lorsque les volontaires
internationaux en entreprise sont recrutés par des grandes entreprises
multinationales, il s'agit bien souvent pour elles de recruter une personne
compétente pour un coût largement inférieur à celui
d'une personne bénéficiant d'un contrat d'expatriation, la
période de volontariat permettant à l'entreprise de tester la
personne, à l'instar d'une période d'essai, en vue d'une embauche
future. Pour les petites entreprises, en revanche, la présence d'un
volontaire international peut permettre de mener des actions en direction de
nouveaux marchés à l'étranger. Afin de permettre aux
petites entreprises de profiter pleinement de ce dispositif, il convient de
promouvoir et de faciliter le partage d'un volontaire entre plusieurs
petites entreprises
. Par ailleurs, il serait intéressant
d'étudier la possibilité d'embaucher des volontaires dans les
services internationaux des PME basés en France : bien souvent, le
manque de temps ou la mauvaise maîtrise de l'anglais constituent pour des
dirigeants de petites entreprises des raisons suffisantes pour ne pas engager
de démarche de développement à l'international.
Enfin, il convient de poursuivre les travaux engagés afin
d'identifier les PME disposant d'un fort potentiel à
l'exportation
, et de les solliciter pour des opérations de
prospection à l `étranger. Le développement du
travail en réseau entre les PEE et les DRCE devra permettre de faire
fructifier les démarches d'identification entreprises jusqu'ici, qui se
sont déjà montrées particulièrement efficaces.
Bilan de l'activité des DRCE
En 1999, la méthode « Réseaux Export »a été généralisée à l'ensemble des DRCE. Chaque prospecteur des DRCE est à même, grâce à un réseau de contacts extérieurs, de sélectionner et visiter chaque année environ 80 à 90 entreprises dont le potentiel à l'international est susceptible d'être développé. Ainsi, en 2000, les DRCE ont réalisé globalement plus de 5.600 visites d'entreprises ciblées et recensé près de 2.700 EREM (entreprises régionales d'envergure mondiale), dont le potentiel à l'international est susceptible d'être développé. Cette mission spécifique d'identification et d'accompagnement favorise le renforcement de la synergie du réseau puisque un tiers des entreprises visitées donne suite aux propositions des PEE contactés contre moins de une sur dix lorsque aucun ciblage n'a été effectué.Un tiers des entreprises visitées donnent suite aux propositions des PEE contactés contre moins de une sur dix lorsque aucun ciblage n'a été effectué.
Activités dans le cadre de « Réseaux Export »
|
1998 |
1999 |
2000 |
Entretiens avec des entreprises |
6.193 |
6.660 |
5.632 |
Fiches entreprises produites |
7.847 |
8.865 |
4.892 |
Stock fiches navettes en fin d'année |
11.157 |
15.616 |
21.497 |
Envoi de PME vers les PEE |
827 |
1.198 |
1.674 |
Missions d'agents des PEE en région |
591 |
468 |
348 |
Actions de communication sur le réseau |
568 |
366 |
452 |
EREM identifiées |
- |
2.300 |
2.627 |
Dossiers suivis de procédures |
7.123 |
7.354 |
6.257 |
(Source : DREE)
3. Le développement des outils destinés aux petites et moyennes entreprises : les retards du dispositif français
La
prospection des petites et moyennes entreprises s'effectue souvent le plus
efficacement à travers la
participation aux foires commerciales et
aux salons
, qui permet aux entrepreneurs de nouer des contacts avec des
entreprises du même secteur, en vue de développer des
coopérations futures. Or, sur ce point,
la France apparaît
accuser un certain retard sur les autres pays de l'Union européenne
,
en dépit des progrès effectués ces dernières
années. En France, le coût de la participation à un salon
pour une entreprise reste élevé, le montant des aides
accordé par Ubifrance étant moindre que celui des autres Etats de
l'Union européenne.
Il convient de s'interroger sur
l'opportunité de continuer à organiser des grandes manifestations
strictement françaises, souvent coûteuses, alors que les
entreprises françaises sont parfois très peu présentes
dans les salons spécialisés, davantage susceptibles de susciter
des retombées commerciales.
La France a également moins développé que certains autres
pays les bulletins de «
business opportunities
»,
permettant aux entreprises françaises qui le souhaitent d'être
directement informées des appels d'offre, mais également des
recherches de partenariats communiquées par les entreprises des pays
étrangers. Cet outil est notamment très largement utilisé
par les pays anglo-saxons, et s'avère particulièrement
efficace.
4. La modernisation des procédures budgétaires
La
réforme des procédures budgétaires conduites par le
secrétariat d'Etat au commerce extérieur depuis plusieurs
années a permis d'anticiper, sur un certain nombre de sujets, la mise en
oeuvre de la loi organique relative aux lois de finances du 1
er
août 2001. Le
développement de la contractualisation
avec
les services déconcentrés du ministère dans le cadre d'une
globalisation de leur dotation, la réflexion engagée autour des
objectifs et des indicateurs de performance sont autant d'avancées vers
une modernisation des procédures de gestion et une plus grande
responsabilisation des gestionnaires
, qu'il convient de relever avec
intérêt.
Votre rapporteur spécial ne peut qu'encourager la poursuite de ces
réformes, qui démontre que
davantage de souplesse dans la
gestion des crédits permet de dégager des économies de
gestion substantielles
. La définition d'objectifs précis,
résultant d'un diagnostic fiable des forces et des faiblesses des
services, permet de s'engager dans une démarche de responsabilisation
des gestionnaires, qui bénéficient d'une plus grande autonomie
dans le cadre d'une enveloppe de crédits fixée, mais
également dans le cadre d'objectifs connus.
Le respect du contrat
d'objectifs et de moyens conclu avec la direction du budget depuis 2000, en
dépit de la hausse des coûts liée à
l'appréciation du dollars, constitue la meilleure preuve du bien
fondé de la logique de la réforme engagée par la nouvelle
loi organique relative aux lois de finances.
1
Ce groupe comprend des agents de la
Direction, des PEE et des DRCE.
2
Ce logiciel doit être testé en 2001 pour être
diffusé dans tous les postes au 1er janvier 2002.
3
213 emplois nouveaux ont été créés
dans les pays émergents où des implantations
supplémentaires ont été installées, en contrepartie
de la suppression de 195 emplois dans les pays de l'OCDE et de 71 emplois en
Afrique, avec la fermeture de 12 sites dans ces deux zones.
4
au total, 13 PEE et 5 DRCE choisis par l'organisme certificateur
seront concernés.
5
Désormais, toute la production d'information des postes
gratuite et payante, ayant vocation à être diffusée, est
transférée automatiquement vers le CFCE et est
intégrée dans la chaîne de traitement
numérisée mise en place par le centre.
6
71 % des entreprises adhérentes sont des PME.
7
L'effort de la France pour aider les entreprises dans le cadre de
la promotion de leurs produits à l'étranger passe toutefois
également par d'autres formules d'aide comme l'assurance-prospection et
les contrats de plan Etat-régions, de sorte que la différence
avec les autres pays n'est pas aussi importante qu'indiquée dans ce
tableau.
8
En 2001, 1.206 CSNE ont été incorporés au 31
juillet. Le décret du 27 juin 2001 ne permettant plus d'incorporation,
les 630 candidats prévus pour septembre se sont vus proposer un
volontariat international en entreprise.
9
Antérieurement, l'entreprise devait contracter trois
polices différentes selon le type d'action qu'elle envisageait de
mener : une assurance foire pour la participation à des
manifestations, une assurance prospection simplifiée pour une
prospection tous pays, une assurance prospection normale pour une zone
ciblée.
10
Cet indicateur mesure le rapport entre le coût
budgétaire de la procédure et les exportations
générées par le dispositif.
11
Des dérogations à ce principe peuvent être
accordées lorsque la réglementation locale ne permet pas à
des sociétés étrangères une participation
majoritaire dans une entreprise locale.
12
En raisonnant sur les 7 ans de garantie demandés en
moyenne, l'impact des primes sur le rendement de l'investissement revient
à ponctionner 7 % du montant de l'investissement couvert pour une
indemnisation de 50 %, alors que le rendement attendu de l'investissement
est en général de l'ordre de 10 à 12 % en 7 ans.
13
compte tenu d'un report de 1,07 milliards d'euros de
l'année 2000 sur l'année 2001.
14
les pays d'Amérique Latine, devenus éligibles l'an
dernier en cas de cofinancement, n'ont pas encore
bénéficié de la procédure, plusieurs projets, long
à mettre sur pied, sont actuellement en cours d'instruction avec la
banque mondiale et la banque interaméricaine de développement.
Ils devraient aboutir dans les prochains mois.
15
97 % de la clientèle des PEE, 95 % de celle
des DRCE, plus de 90 % de la clientèle du CFCE et 73 % de la
clientèle du CFME ACTIM
.