Routes et sécurité routière
M. Gérard MIQUEL
Table des matières
PREMIÈRE PARTIE : LE BUDGET DES ROUTES ET DE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE
I.
PRÉSENTATION DES CRÉDITS DES ROUTES ET DE LA
SÉCURITÉ ROUTIÈRE
A. VUE D'ENSEMBLE
1. L'évolution des crédits des routes et de la
sécurité routière dans le budget des transports
Les tableaux ci-dessous retracent l'évolution des moyens de paiement
(dépenses ordinaires et crédits de paiement) et des moyens
d'engagement du budget des transports.
Évolution des crédits de paiement du
ministère de l'équipement,
des transports et du logement
section III - transports
(en millions d'euros)
|
LFI 2001 |
Budget 2001* |
PLF 2002 |
2002/2001* |
Répartition budget 2001* |
Répartition PLF 2002 |
Budget transports terrestres |
7.375,4 |
7.637,4 |
7.824,5 |
+ 2,4 % |
81,8% |
84,2% |
Budget routes et sécurité routière |
1.061,5 |
1.440,2 |
1.201,1 |
-16,6% |
15,4% |
12,9% |
Transport aérien |
260,9 |
260,9 |
266,8 |
+ 2,3 % |
2,8% |
2,9% |
Total |
8.697,8 |
9.338,5 |
9.292,4 |
- 0,5 % |
100 % |
100 % |
* avec les
crédits réintégrés du FITTVN
Les
moyens de paiement
(dépenses ordinaires + crédits de
paiement) demandés pour les routes et la sécurité
routière en 2002 atteignent
1,2
milliard d'euros, soit
une hausse importante de 13 % par rapport à la loi de finances initiale
pour 2001
(1,1 milliard d'euros)
mais une baisse de 16,6 % en tenant
compte de la réintégration de crédits de paiement du
FITTVN en 2001
.
Les crédits de paiement en 2002 seront vraisemblablement
abondés par des reports importants des crédits de paiement de
l'ex-FITTVN non consommés en 2001, ce qui ne permet pas de tirer des
conclusions définitives sur l'évolution réelle des
crédits de paiement en 2002.
Evolution
des moyens d'engagement du ministère de l'équipement,
des
transports et du logement section III - transports
(en millions d'euros)
|
LFI 2001 |
Budget 2001* |
PLF 2002 |
2002/2001* |
Répartition budget 2001* |
Répartition PLF 2002 |
Budget transports terrestres |
7.778,2 |
7.785,029 |
8.002,6 |
2,8% |
81,0% |
81,3% |
Budget routes et sécurité routière |
1.467,6 |
1.472,5 |
1.509,9 |
2,5% |
15,3% |
15,3% |
Transport aérien |
347,9 |
347,94 |
329,4 |
-5,3% |
3,6% |
3,3% |
Total |
9.593,7 |
9.605,5 |
9.841,9 |
2,5% |
100,0% |
100,0% |
* avec les crédits réintégrés du FITTVN
Les
moyens d'engagement
(dépenses ordinaires + autorisations de
programme) demandés pour les routes et la sécurité
routière en 2002 atteignent
1,5
milliard d'euros, soit
une hausse de 2,5 % par rapport au budget 2001
(crédits de la loi de
finances initiale + autorisations de programme reportées du FITTVN).
2. La répartition des crédits demandés pour les
routes
Le tableau suivant précise la répartition des crédits
affectés aux routes et à la sécurité
routière entre les différents programmes d'action, ainsi que leur
évolution par rapport à la loi de finances initiale pour 2001
abondée par les crédits du FITTVN.
Répartition des crédits affectés aux routes et à la sécurité routière
LFI 2001 |
Budget 2001* |
PLF 2002 |
Évolution en % |
|
Développement du réseau routier national |
||||
moyens de paiement (DO + CP) |
431,3 |
810 |
564,4 |
-30,3% |
moyens d'engagement (DO + AP) |
815,3 |
820,2 |
824,2 |
+ 0,5 % |
Entretien et réhabilitation du réseau |
||||
moyens de paiement (DO + CP) |
569,5 |
569,5 |
582 |
+ 2,2% |
moyens d'engagement (DO + AP) |
591,6 |
591,6 |
618,9 |
+ 4,6 % |
Sécurité routière et exploitation de la route |
||||
moyens de paiement (DO + CP) |
60,7 |
60,7 |
54,7 |
-9,9% |
moyens d'engagement (DO + AP) |
60,7 |
60,7 |
66,8 |
+ 10,0% |
Total des moyens de paiement |
||||
DO + CP |
1.061,5 |
1.440,2 |
1.201,1 |
-16,6% |
Total des moyens d'engagement |
||||
DO + AP |
1.467,6 |
1.472,5 |
1.509,9 |
+ 2,5 % |
* LFI + crédits du FITTVN réintégrés en cours d'année.
(en millions d'euros)
Les
moyens de paiement
destinés à l'entretien du réseau
sont en légère progression pour 2002 (+ 2,2 %) alors que les
moyens destinés au développement du réseau routier sont en
diminution par rapport au budget 2001 (- 30,3 %). Les crédits de
paiement consacrés à la sécurité routière et
à l'exploitation de la route diminuent quant à eux de 9,9 %. Au
total, les moyens de paiement reculent de 16,6 % par rapport aux crédits
2001 intégrant les dotations du FITTVN.
En revanche,
les moyens d'engagement
destinés au
développement du réseau routier sont stables en 2002 (+ 0,5 %) et
les moyens d'engagement consacrés à l'entretien et à la
réhabilitation du réseau existant sont en progression (+ 4,6 %),
de même que les moyens d'engagement en faveur de la
sécurité routière (+ 10 %). Au total, les moyens
d'engagement du budget des routes et de la sécurité
routière progressent donc de 2,5 %.
Selon le ministère de l'équipement, des transports et du
logement, compte tenu des mouvements divers (réintégrations et
reports) affectant les crédits de paiement des routes en 2000, 2001 et
2002, la variation des moyens d'engagement est la donnée significative
à prendre en compte pour 2002. Dans ces conditions, il apparaît
une stabilité des moyens de développement du réseau
routier, dans le cadre de la mise en oeuvre des contrats de plan
Etat-régions, et une certaine revalorisation des moyens d'entretien du
réseau.
B. PRÉSENTATION DES AGRÉGATS
1. Le développement du réseau routier national (agrégat
14)
Les crédits inscrits à cet agrégat recouvrent deux masses
d'importance très inégale :
Les moyens de fonctionnement (dépenses ordinaires) du
Service
d'études techniques des routes et autoroutes (SETRA) et du Centre
d'Etude des Tunnels (CETU)
, en stabilité à 4,8 millions
d'euros pour 2002.
L'enveloppe du programme
d'investissements routiers
qui atteint,
en 2002, 559,5 millions d'euros en moyens de paiement et
819,4 millions d'euros en moyens d'engagement.
Les crédits inscrits dans cet agrégat au titre des
investissements routiers sur le chapitre 53-47 financent principalement
les
projets prévus
aux contrats de plan Etat/régions
, les
programmes décidés lors du comité interministériel
d'aménagement du territoire (CIADT) de juillet 1999 et des programmes
plus anciens d'aménagement du territoire. Ces crédits sont
revalorisés en crédits de paiement à 534 millions d'euros
dans le projet de loi de finances pour 2002, mais compte tenu de la
réintégration des crédits du FITTVN en 2001, ils
diminuent en réalité de 30 %. Cette diminution ne peut toutefois
être interprétée correctement dans la mesure où
d'importants reports de crédits de paiement interviendront fin 2001.
Selon le ministère, «
au total, les crédits inscrits
permettront de couvrir les engagements contractualisés qui devraient
connaître une montée en puissance sensible en 2002, les programmes
inscrits au titre du CIADT principalement l'aménagement de la route
centre Europe atlantique (RCEA), de la RN 19 (Langres-Delles) et de la RN 88
(Lyon-Toulouse), ainsi que des programmes d'aménagement du
territoire.
»
S'agissant des autoroutes concédées
, seule figure dans
l'agrégat une dotation dont le montant s'élève à
8,7 millions d'euros en crédits de paiement et 4,5 millions d'euros
en autorisations de programme, et qui est destinée aux études de
définition des tracés.
En effet, le développement du réseau autoroutier
concédé était jusqu'à présent financé
par les seules sociétés concessionnaires, en partie sur leurs
ressources propres, mais surtout par recours à l'emprunt (1.429 millions
d'euros en 2001 au titre du programme de construction).
La fin du régime dit de l'adossement qui permettait aux
sociétés concessionnaires d'autoroutes de financer leur programme
de développement grâce aux concessions dont elles disposaient
conduit désormais à recourir au financement budgétaire.
Aussi, existe-t-il depuis la dernière loi de finances une ligne
budgétaire figurant au présent agrégat et intitulée
«
subventions pour la construction d'autoroutes
concédées
» (chap. 63-44/90). Tout comme en loi de
finances initiale 2001, cette ligne n'est pas dotée dans le PLF 2002.
Enfin, l'exécution du budget routier montre que les dotations du
chapitre consacré au développement des infrastructures sont
considérablement augmentées par le rattachement de fonds de
concours (à hauteur de 691 millions d'euros en 2001 et 686 millions
d'euros en 2002).
2. Les crédits d'entretien du réseau routier national
(agrégat 15)
Les crédits affectés à l'entretien et à la
réhabilitation du réseau routier national augmentent dans le
projet de loi de finances pour 2002, à 582 millions d'euros en
moyens de paiement (+ 2,2 %) et 619 millions d'euros en moyens
d'engagement (+ 4,6 %).
Le tableau suivant précise la répartition de ces crédits :
Crédits d'entretien du réseau routier
|
Budget 2001* |
PLF 2002 |
Evolution en % |
Gros
entretien préventif et grosses réparations des chaussées
|
213,6
|
213,8
|
+ 0,1
|
Entretien, viabilité hivernale et moyens des parcs
|
197,2
|
204,3
|
+ 3,6
|
Renforcement des ouvrages d'art
|
59,1
|
63,3
|
+ 7,1
|
Réhabilitations et renforcements des chaussées
|
66,0
|
66,0
|
+ 0,0
|
Aménagements de sécurité
|
33,5
|
34,6
|
+ 3,3
|
Total
des moyens de paiement
|
569,5 |
582 |
+ 2,2 |
Total
des moyens d'engagement
|
591,6 |
618,9 |
+ 4,6 |
* LFI + crédits du FITTVN réintégrés en cours d'année.
(en millions d'euros)
En 2002,
les moyens demandés au titre de l'entretien du réseau national
sont légèrement revalorisés, avec toutefois des
évolutions contrastées :
- les moyens destinés au
gros entretien préventif et aux
grosses réparations des chaussées
sont reconduits à
213,8 millions d'euros, de même que les moyens consacrés à
la réhabilitation courante à 66 millions d'euros ;
- les moyens consacrés à la
viabilité hivernale et aux
moyens des parcs
progressent de 3,6 % ;
- les dotations consacrées au
renforcement des ouvrages d'art
sont les plus revalorisées puisqu'elles progressent de 7,1% à
63,3 millions d'euros. Il faut noter qu'en 2000, la plus grande part de la
dotation allouée pour le renforcement des ouvrages d'art avait
été consacrée à la réparation de la
suspension d'un grand ouvrage, le pont d'aquitaine à Bordeaux (45,7
millions d'euros).
3. Sécurité routière et exploitation de la route
(agrégat 16)
Ce nouvel agrégat résulte de la suppression de la section
« sécurité routière » du budget des
transports et de l'intégration des crédits dans différents
fascicules (transports et services communs essentiellement).
Les crédits consacrés à la sécurité
routière sont ici ceux directement liés à l'exploitation
de la route, aux centres d'information routière, aux
expérimentations du centre national de sécurité
routière, aux centres de permis de conduire. Ils diminuent de 10 % en
crédits de paiement mais augmentent de 10 % en autorisations de
programme.
Toutefois, seul le « jaune budgétaire »
consacré à la sécurité routière permet
d'envisager réellement l'importance des crédits (cf.
deuxième partie consacrée à l'effort de la Nation en
faveur de la sécurité routière).
II. PRINCIPALES OBSERVATIONS
A. LE RALENTISSEMENT DE L'INVESTISSEMENT ROUTIER
1. Les observations de la Cour des comptes : la réduction de
l'investissement routier
Selon la Cour des comptes, alors que les dépenses du domaine
«équipement et transport » ont progressé de 3,2 % sur
la période 1996-2000, celles consacrées au secteur routier ont
diminué de plus de 14 %. Ce secteur a donc supporté
l'essentiel des redéploiements de crédits.
Évolution des dépenses du secteur routier rétropolées
En millions d'euros constants
|
1996 |
1997 |
1997/1996 |
1998 |
1998/1997 |
1999 |
1999/1998 |
2000 |
2000/1999 |
2000/1996 |
routes et sécurité routière |
2.548,49 |
2.509,31 |
-1,50% |
2.282,01 |
-9,10% |
2.286,13 |
0,20% |
2.170,72 |
-4,40% |
-14,30% |
équipement-transports |
15.281,18 |
14.935,43 |
-2,30% |
15.320,36 |
+ 0,60% |
15.297,95 |
-0,10% |
15.770,55 |
+ 3,10% |
+3,20% |
Toujours
selon la Cour des comptes,
la reconstitution des évolutions par mode
de transport montre la baisse des dépenses consacrées aux routes,
la hausse en faveur des voies navigables, et la stabilité en ce qui
concerne les transports ferroviaires
; les dépenses
budgétaires consacrées au secteur maritime n'augmentant qu'en
raison du poids des dépenses sociales et celles en faveur des transports
aériens devant l'essentiel de leur progression aux dépenses de
personnel.
Le ministère de l'équipement, des transports et du logement, tout
en produisant des chiffres différents, consacrés aux seules
dépenses en infrastructures routières, confirme que celles-ci ont
fortement diminué sur la période 1996-2000. Les moyens du budget
de l'Etat ont chuté de près de 25 %, ceux des
sociétés concessionnaires d'autoroutes de 40 %, et seule la
hausse des investissements des collectivités locales (+ 21,5 %) a permis
de limiter la réduction des programmes d'investissements.
Evolution des dépenses en infrastructures routières
En milliards d'euros |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Evolution 1996/2000 |
TOTAL RESEAU ROUTIER |
9,07 |
8,93 |
8,32 |
8,20 |
8,28 |
-8,7% |
Budget de l'Etat |
1,97 |
1,89 |
1,57 |
1,55 |
1,49 |
-24,4% |
Budget des collectivités locales |
4,13 |
4,22 |
4,47 |
4,68 |
5,02 |
21,5% |
Sociétés concessionnaires d'autoroutes |
2,97 |
2,82 |
2,29 |
1,97 |
1,78 |
-40,1% |
2.
Une lente mise en oeuvre des nouveaux contrats de plan Etat région
(2000-2006)
Les engagements du volet routier des contrats Etat-régions du
XIème plan représentaient, en part Etat, un montant de 4,2
milliards d'euros. Ces engagements ont été exécutés
à 81,5 %.
Lors du CIADT d'Arles du 23 juillet 1999 et de la réunion
interministérielle du 22 novembre 1999, le gouvernement a
décidé d'affecter 5,1 milliards d'euros aux volets routiers
contractualisés sur la période du XIIème plan (2000-2006).
La dotation 2000 était inférieure au 1/7ème du montant
inscrit pour la période 2000-2006. Elle s'élevait en effet
à 590 millions d'euros, soit 11,8 % seulement du montant des
contrats de plan.
Selon le ministère, une enveloppe de 680 millions d'euros permettait,
dans le budget 2001, de financer la part de l'Etat dans les programmes
contractualisés sur la période 2000-2006. Les programmes
spécifiques A75, RN7 et RN 10, financés à 100 % par l'Etat
devaient bénéficier d'une enveloppe de 122 millions d'euros.
Toutefois, il apparaît aujourd'hui que les volets routiers des
contrats de plan prendront du retard dès 2002
: selon le
ministère de l'équipement, des transports et du logement, le taux
d'avancement du volet routier des contrats de plan n'atteindra que 25,1 % en
autorisations de programme à la fin de l'exercice 2001 et 38,3 %
à la fin de l'année 2002 (au lieu de 42,8 % prévus). Le
taux d'avancement des contrats en crédits de paiement ne peut être
fourni par le ministère.
D'une manière générale, la diminution des
crédits routiers sur la période 1996-2000 et la lente mise en
oeuvre des contrats de plan traduisent une baisse du programme d'investissement
routier qui devrait s'amplifier avec le remplacement du schéma directeur
routier national par les nouveaux schémas de service.
B. LES SCHÉMAS DE SERVICE : UNE REDÉFINITION
COMPLÈTE DU PROGRAMME D'INVESTISSEMENT ROUTIER
1. Le schéma directeur routier national de 1992 réalisé
à 80 % en 2001
Le schéma directeur routier national (SDRN), approuvé par le
décret n° 92-379 du 1er avril 1992, est le cadre légal dans
lequel devaient s'inscrire les actions prévues par les programmes
annuels ou pluriannuels concernant les infrastructures routières
interurbaines.
Les priorités de mise en oeuvre du schéma directeur
étaient les suivantes :
- pour les autoroutes interurbaines concédées, le lancement en 15
ans à partir de 1988 de 3.700 km d'autoroutes, soit un rythme moyen
annuel d'environ 250 km ;
- pour les autoroutes A 75 (Clermont-Ferrand - Béziers) et A 20 (Vierzon
- Brive), ainsi que le programme de modernisation de la RN 7, la mise en place
en totalité des moyens de financement avant la fin de 1996.
Le schéma directeur ne fixait pas de délai pour la
réalisation des autres autoroutes hors péage (LACRA). Quant aux
grandes liaisons d'aménagement du territoire, leurs
caractéristiques physiques n'étaient pas spécifiées
par le schéma directeur qui précisait toutefois qu'elles
pouvaient être aménagées en anticipation des trafics
attendus, en raison de leur caractère structurant et du rôle
qu'elles tiennent dans l'économie des territoires concernés.
Au 1er janvier 2001, sur les 9.540 km d'autoroutes interurbaines
projetées, 7.653 km étaient effectivement en service, soit 80,3 %
du linéaire total planifié et 548 km étaient en travaux.
A cette date, il restait 1.334 km à engager.
Par ailleurs, 1.016 km de LACRA était réalisés sous forme
d'autoroutes et 1.222 km sous forme de 2 x 2 voies avec statut de route
express, soit au total 86,7 % du linéaire prévu.
Globalement, le réseau autoroutier interurbain - prévu en 1992
pour répondre aux besoins du trafic à l'horizon 2005 -
était donc réalisé à 81,6 % au début de
l'année 2001.
Si le SDRN était totalement réalisé, le réseau
routier français devrait toutefois comporter, au total, environ 12.120
km d'autoroutes interurbaines.
Cependant, le schéma directeur routier national sera prochainement
abandonné, sa fonction étant reprise par les schémas de
services de transports, initiés par la loi du 25 juin 1999 d'orientation
pour l'aménagement et le développement durable du territoire, et
approuvés par le gouvernement en CIADT le 9 juillet 2001.
2. Les nouveaux schémas de service : le refus de tout
« programme routier »
La loi n° 99-533 du 25 juin 1999 d'orientation pour l'aménagement
et le développement durable du territoire (LOADDT), prévoit que
les anciens schémas sectoriels sont remplacés par des
schémas de services, établis par l'Etat à un horizon de
vingt ans, dans le cadre d'une concertation conduite à l'échelle
régionale.
Dans le domaine des transports, la loi prévoit l'élaboration
coordonnée de deux schémas de services multimodaux de transport,
l'un portant sur les voyageurs et l'autre sur les marchandises. Elaborés
conjointement, ces deux schémas de services détermineront les
différents objectifs de services et les modalités de leur mise en
oeuvre.
La révision du schéma directeur routier national s'est donc
appuyée sur deux moyens :
- une évaluation des trafics à l'horizon 2020 et de l'impact
environnemental des transports au même horizon ;
- des études d'opportunité des liaisons complémentaires
envisageables, compte tenu de leurs fonctions et des besoins à assurer,
en considérant la vocation des divers territoires concernés, et
les complémentarités intermodales.
Une vingtaine d'études ont ainsi été menées en
employant une méthodologie améliorée dans le cadre des
dispositions de la loi 95-115 du 4 février 1995, notamment quant
à la prévision des trafics et l'évaluation
socio-économique des projets. L'ensemble de ces travaux a
contribué à l'élaboration des schémas de services
de transport. Ces schémas devraient être publiés par
décret prochainement.
Le ministère de l'équipement, des transports et du logement
explique désormais qu'il n'y a plus de programme routier ou autoroutier
car les schémas de service sont fondés sur une approche
« intermodale ». Toutefois, la construction de certaines
liaisons est projetée, sans que les modalités financières
soient précisées, en raison de l'abandon du mécanisme dit
de l'adossement.
C. AUCUNE PROCÉDURE NOUVELLE POUR LE FINANCEMENT AUTOROUTIER N'EST
PRÉVUE
1. Seules les concessions d'autoroutes déjà financées sont
envisagées
Il résulte des nouveaux schémas que les autoroutes
déjà concédées seront financées dans le
cadre des concessions actuelles : 1.335 km restent à mettre en
service début 2001 dont 548 km déjà en travaux à
cette date. Le reste à financer de ce programme est estimé
à 6,1 milliards d'euros (40 milliards de francs). Son rythme
d'exécution et les autorisations d'emprunts correspondantes seront
décidés par le comité des investissements à
caractère économique et social (CIES) au cours des prochaines
années.
En ce qui concerne les autoroutes non concédées, 368 km
d'autoroutes neuves sont inscrits dans le schéma directeur routier
national de 1992, dont 304 km déjà en travaux. Par ailleurs
restent à mettre aux normes autoroutières 1.209 km de sections
à 2 fois 2 voies. Le reste à financer de ce programme est
estimé à 3,05 milliards d'Euros (20 milliards de francs).
Les autoroutes nouvelles à concéder le seront dans le cadre de
concessions particulières (non adossées à des concessions
existantes), ce qui rendra généralement nécessaire
l'attribution de subventions publiques aux nouveaux concessionnaires
. Le
financement de ces subventions publiques serait partagé entre
l'État et les régions dans le cadre d'une convention, comme le
sont les investissements routiers non concédés des contrats de
plan Etat-Région.
Ainsi, selon le ministère de l'équipement, des transports et du
logement,
pour les années à venir, il est difficile de
prévoir de façon précise les mises en chantier
d'autoroutes concédées
, car elles dépendent de
l'avancement des procédures tant de déclaration d'utilité
publique que d'attribution de concessions. C'est pourquoi il ne fournit qu'un
tableau présentant les seules sections déjà
concédées pour les 3 ans à venir, sous réserve de
l'avancement des procédures au rythme prévu et des autorisations
du CIES.
Tableau des autoroutes concédées qui seront mises en chantier dans les trois prochaines années
Années |
Autoroutes |
Sections |
Longueurs (en km) |
Dates d'inscription au SDRN |
2001 |
A 51 |
Coynelle - Col du Fau |
10 |
18 mars 1988 |
|
A 89 |
Thenon - Brive nord |
29 |
18 mars 1988 |
|
A 89 |
Mussidan - Périgueux est |
33 |
1 er avril 1992 |
|
A 87 |
Mortagne - Les Essarts |
30 |
1 er avril 1992 |
|
A 432 |
Contournement est de Satolas |
11 |
1 er avril 1992 |
|
A 645 |
Bretelle du Val d'Aran |
5 |
|
|
|
TOTAL |
118 |
|
2002 |
A 11 |
Contournement nord d'Angers |
14 |
14 février 1986 |
|
A 29 |
A 28 - Amiens |
57 |
18 mars 1988 |
|
A 87 |
Les Essarts - La Roche sur Yon |
18 |
1 er avril 1992 |
|
A 28 |
Rouen Alençon |
125 |
18 mars 1988 |
|
A 75 |
Viaduc de Millau |
2 |
révision 2001 |
|
A 89 |
Laqueuille - A 72 |
59 |
18 mars 1988 |
|
|
TOTAL |
275 |
|
2003 |
A 406 |
Contournement sud de Macon |
11 |
18 mars 1988 |
|
|
TOTAL |
11 |
|
En 2001,
seulement 118 kilomètres d'autoroutes devaient être mis en
chantier, 275 kilomètres en 2002 et seulement 11 kilomètres
d'autoroute concédée sont prévus pour 2003.
De toute manière, indique le ministère de l'équipement,
des transports et du logement, les liaisons autoroutières apparaissant
dans les schémas de services et susceptibles d'être
concédées seront réduites
. Il s'agit :
- des liaisons déjà planifiées et non
réalisées, qui portent sur un linéaire de 789 km pour un
coût estimé à 8,54 milliards d'euros ;
- des compléments qui portent sur 391 km de contournements urbains (6,86
milliards d'euros) et 434 km de liaisons interurbaines (3,51 milliards
d'euros).
La réalisation en vingt ans de l'ensemble de ce réseau
correspondrait à un rythme (moyenne annuelle des mises en service hors
mises aux normes) de 150 km par an au lieu de 280 km par an au cours des dix
dernières années. Encore faudrait-il que les moyens financiers
permettent ces constructions, alors même que le gouvernement ne donne pas
d'indication sur les moyens qu'il entend consacrer à la politique
autoroutière à l'avenir.
2. La fin de l'adossement autoroutier ne laisse pas de place à la
poursuite du programme autoroutier
Le gouvernement s'est engagé dans la voie d'une modification profonde du
financement de notre système autoroutier.
-
•
Il a mis un terme à la procédure de l'adossement
.
Sa décision a été confortée par un avis du Conseil
d'Etat le 16 septembre 1999, qui a conclu que les règles applicables
à l'attribution des concessions faisaient désormais obstacle
à ce que la réalisation d'une nouvelle section d'autoroute soit
confiée à une société dont l'offre prévoit
que l'équilibre financier de l'opération sera assuré par
la prolongation de la durée d'une concession en cours concernant un
autre ouvrage, la passation d'un nouveau contrat s'accompagnant alors de la
conclusion d'un avenant au contrat en cause.
• Par ailleurs, sur habilitation du Parlement, le gouvernement a pris une ordonnance le 28 mars 2001, qui:
- prévoit que les clauses permettant une reprise du passif des sociétés concessionnaires à la charge de l'Etat cessent de produire effet à compter de la publication de la loi (la modification du régime comptable qui s'en suivra sera faite prochainement par décret) ;
- modifie les règles d'inscription au bilan des sociétés des provisions pour caducité.
Terme des concessions des SEMCA
ASF |
ESCOTA |
SAPRR |
AREA |
SANEF |
SAPN |
ATMB |
SFTRF |
COFIROUTE |
2032 |
2026 |
2032 |
2032 |
2028 |
2028 |
2015 (A40)
|
2050*
(A43)
|
2030
|
L'allongement des concessions, qui entraîne un avantage
financier pour les sociétés d'économie mixte
concessionnaires d'autoroutes constitue la contrepartie des autres mesures de
la réforme, notamment la suppression des engagements de reprise de
passif par l'Etat inscrits dans les contrats de concessions des SEMCA, la
suppression du régime des charges différées et de
l'alignement de leurs pratiques comptables sur le droit commun.
L'an dernier votre rapporteur s'interrogeait sur le nouveau dispositif qui
serait mis en place après la fin de l'adossement
. Pour 2001, une
nouvelle ligne était en effet apparue dans le budget des transports,
intitulée «
subvention pour la construction d'autoroutes
concédées
». Elle n'était pas dotée
mais devait, selon les informations du ministère, être
abondée en cours d'année. Elle était en quelque sorte le
symbole de la réforme du financement autoroutier.
Malgré l'insertion d'une nouvelle ligne budgétaire, aucune
information sur les montants des dividendes et subventions en cause n'avait
été avancée.
Votre rapporteur estimait que les modalités exactes du financement
autoroutier et des péréquations éventuelles entre les
modes de transport, le montant des dividendes attendus des
sociétés d'autoroutes et le montant prévisible des
subventions à verser, ainsi que le calendrier de la réforme,
devaient faire l'objet de précisions de la part du gouvernement.
Aujourd'hui, il apparaît que les premières décisions
visent à utiliser la réforme des sociétés
concessionnaires d'autoroutes pour le financement du budget
général de l'Etat et le développement des infrastructures
ferroviaires.
D. LE GOUVERNEMENT FAIT LE CHOIX DE FINANCER LE RAIL PAR LA ROUTE
1. Tirer profit du redressement financier des SEMCA pour générer
de nouvelles ressources pour l'Etat
La situation des sociétés d'économie mixte
concessionnaires d'autoroutes (SEMCA) s'améliore fortement, en raison en
particulier de l'allongement des concessions.
L'endettement des sociétés d'autoroutes représente un
montant élevé qui est encore appelé à progresser
légèrement dans les prochaines années en raison de la
poursuite des programmes d'investissement qui figurent dans leurs contrats de
concessions. Cependant, l'endettement des six principales SEMCA devrait
progresser jusqu'en 2003 pour diminuer ensuite régulièrement et
être résorbé avant l'échéance des concessions.
S'agissant des opérations déjà concédées, le
montant de l'endettement total des six principales SEMCA devrait atteindre vers
2003 un montant maximum d'environ 22,4 milliards d'euros. Il devrait se
résorber rapidement après 2005 pour s'éteindre avant la
fin des concessions dans l'hypothèse d'une évolution des tarifs
restant proche de l'inflation. Ces prévisions correspondent à un
montant moyen annuel des emprunts de construction d'environ 1,7 milliards
d'euros jusqu'en 2003, qui devrait ensuite fortement décroître
à partir de 2004.
Selon le ministère de l'équipement, des transports et du
logement, l'endettement du secteur ne constitue donc pas une source
d'inquiétude, sa capacité à dégager les ressources
nécessaires pour rembourser les emprunts, une fois les charges
d'exploitation courantes payées, étant largement positive.
Seules deux sociétés doivent cependant faire face,
conjoncturellement, à des problèmes spécifiques, compte
tenu de la situation de leurs fonds propres : la Société des
autoroutes Paris-Normandie (SAPN) et la Société du tunnel routier
du Fréjus (SFTRF). Si les allongements de concession qui leur ont
été octroyés leur permettent d'asseoir leur
rentabilité à long terme, la dégradation de leurs capitaux
propres nécessite, pour chacune d'entre elles, un plan de
recapitalisation d'environ 450 millions d'euros.
Dans ces conditions, alors même que la Cour des comptes stigmatisait
un système prétendument en quasi-faillite,
l'Etat
espère désormais dégager des bénéfices
importants sur les sociétés concessionnaires d'autoroutes
.
2. Le secteur routier est appelé à financer le budget
général de l'Etat et éventuellement le
développement des infrastructures ferroviaires
Le Gouvernement a retenu un objectif volontariste de développement des
transports alternatifs à la route, reposant notamment sur un triplement
du trafic ferroviaire de fret.
Cet objectif appelé « multimodal volontariste » permettrait de
répondre à la croissance et à la diversité des
demandes de transport, compte tenu des exigences d'un développement
durable.
Compte tenu de l'ampleur de la dette ferroviaire (253 milliards de francs) et
des investissements à réaliser,
l'Etat doit toutefois trouver
de nouveaux financements pour répondre aux objectifs qu'il s'est
fixés
.
Une des sources de financement des projets ferroviaires sont les dividendes
et éventuellement le capital des sociétés d'autoroutes.
Le gouvernement a ainsi décidé de créer un
établissement public chargé de concourir à la mise en
oeuvre d'une politique intermodale des transports dans le massif alpin par le
financement des différents modes de transport et les éventuelles
prises de participation nécessaires à cet effet. Les ressources
de l'établissement public seraient constituées par les dividendes
de ses participations dans les sociétés concourant à
l'offre de transport dans les Alpes, et le cas échéant, par des
subventions et recettes diverses.
La mission de cet établissement, annoncé par le Premier ministre
à Chambéry au mois de janvier dernier, consistera à
utiliser les dividendes des sociétés autoroutières alpines
(AREA, société française du tunnel de Fréjus,
société autoroute du tunnel du Mont-Blanc), pour participer au
financement du transport ferroviaire dans les Alpes.
Par ailleurs, le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie
vient d'annoncer l'ouverture du capital d'Autoroutes du Sud de la France (ASF).
Le ministre de l'équipement, des transports et du logement a
annoncé que les ressources ainsi obtenues par l'Etat pourraient
être consacrées à l'intermodalité. Pour le moment,
la secrétaire d'Etat au budget a toutefois indiqué que
l'ouverture du capital rapporter ait à l'Etat 1,54 milliard qui seront
versés pour l'essentiel au fonds de réserve des retraites (1,24
milliard d'euros), le reste allant à égalité au secteur
aérien (150 millions d'euros) et à la Banque de
développement des petites et moyennes entreprises BDPME (150 millions
d'euros).
Enfin, le ministre de l'équipement, des transports et du logement a fait
savoir que les dividendes des sociétés d'autoroutes pourraient
être consacrés à une ligne budgétaire
« intermodale » et notamment à des actions en faveur
du ferroutage.
En conclusion, votre rapporteur estime qu'il convient de définir
précisément quelles seront les modalités de financement
des liaisons autoroutières non encore réalisées qui,
malgré l'approche « intermodale » des schémas
de service, ont des implications importantes pour l'aménagement du
territoire.
Il souhaite par ailleurs que le gouvernement tienne informés les
parlementaires de l'avancement de la négociation des contrats de plan
avec les sociétés d'autoroutes et de toutes les implications de
leur changement de régime fiscal.
Enfin, s'il souscrit pleinement à l'objectif de financer de nouvelles
infrastructures ferroviaires, en particulier pour le fret, il note que ce
financement ne saurait être réalisé grâce aux seules
ponctions sur la route.
Il convient de prendre des mesures pour alléger la dette ferroviaire et
revaloriser les dotations d'investissement en infrastructures de transport
plutôt que de raisonner dans une enveloppe fermée où les
moyens dévolus à la route seraient obligatoirement
sacrifiés pour développer le rail. En effet, les projets
ferroviaires ne peuvent être des solutions au problème de la
congestion des réseaux de transport qu'à moyen, voire long terme,
compte tenu du retard actuel des investissements et de l'organisation
ferroviaire, et il sera nécessaire que pendant toute la durée des
investissements, le réseau routier absorbe, de manière
équilibrée, les flux de marchandises, qui ne manqueront pas de
progresser.
2 ÈME PARTIE : L'EFFORT DE LA NATION EN FAVEUR DE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE
I.
PRÉSENTATION DES CRÉDITS A LA SÉCURITÉ
ROUTIÈRE
A. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
En application de l'article 96 de la loi de finances pour 2001, adopté
à l'initiative de votre rapporteur spécial, le gouvernement est
désormais tenu de présenter chaque année en annexe au
projet de loi de finances
un rapport relatif à l'ensemble des moyens
alloués par l'Etat à la lutte contre l'insécurité
routière.
Ce rapport doit également retracer l'effort global
de la Nation en faveur de la sécurité routière et fournir
les indicateurs de résultats de la politique menée en ce domaine.
En effet, la section « sécurité
routière » du budget des transports ne permettait de retracer
que l'effort du ministère de l'équipement, des transports et du
logement, ce qui n'était pas conforme à la logique
interministérielle de la politique de lutte contre
l'insécurité routière.
Pour 2002, les crédits consacrés à la
sécurité routière par l'Etat sont donc estimés
à 1.563 millions de francs, en hausse de 4,8 % par rapport à la
loi de finances initiale pour 2001.
Ministères |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
2002/2001 |
Equipement, transports et logement |
583,2 |
593 |
1,7% |
Défense |
487,4 |
520,6 |
6,8% |
Intérieur |
222,2 |
232 |
4,4% |
Justice |
166,2 |
169,7 |
2,1% |
Emploi et solidarité |
0,3 |
0,3 |
0,0% |
Recherche |
13,4 |
17,2 |
28,4% |
Economie, finances et industrie |
19,7 |
30,7 |
55,8% |
Total |
1.492,5 |
1.563,4 |
4,8% |
(en millions d'euros)
Mais il
convient de détailler plus précisément les actions des
différents départements ministériels.
B. PRÉSENTATION DES ACTIONS ET CRÉDITS
MINISTÉRIELS
1. Equipement, transports et logement
La lutte contre l'insécurité routière est une mission
prioritaire du ministère de l'équipement, des transports et du
logement.
Elle se décline en plusieurs actions :
- les actions de la direction de la sécurité et de la circulation
routières et de la délégation interministérielle
à la sécurité routière en baisse de 5 % pour 2002
à 86,7 millions d'euros (tableau n°1) ;
- l'entretien, le développement et les mesures de sécurisation du
réseau routier en hausse de 3 % pour 2002 à 278,6 millions
d'euros (tableau n°2) ;
- la rémunération des personnels du ministère travaillant
dans le domaine de la sécurité routière en hausse de 3 %
pour 2002 à 227,6 millions d'euros (tableau n°3).
Pour 2002, l'ensemble des moyens consacrés à la
sécurité routière par le ministère
s'élèvera donc à 593 millions d'euros, soit une
progression de 2 % par rapport à 2001.
1 - Transports et sécurité routière - sécurité routière
|
|
LFI 2001 |
PLF 2002 |
||
AP |
DO/CP |
AP |
DO/CP |
||
35-43 |
sécurité et circulation routière-dépenses de fonctionnement |
- |
25,3 |
- |
26,5 |
37-06 |
dépenses relatives aux activités du délégué interministériel à la sécurité routière |
- |
22,5 |
- |
22,8 |
37-45 |
formation à la conduite automobile |
- |
8,1 |
- |
9,3 |
44-43 |
sécurité et circulation routière- actions d'incitation |
- |
3,2 |
- |
2 |
|
dépenses ordinaires |
- |
59,1 |
- |
60,6 |
53-48 |
sécurité et circulation routières- investissements, équipement, études et expérimentation |
31,7 |
31,7 |
36,6 |
25,1 |
63-48 |
sécurité et circulation routière- participations |
0,5 |
0,5 |
1,8 |
1 |
|
dépenses en capital |
32,2 |
32,2 |
38,4 |
26,1 |
|
total général |
32,2 |
91,3 |
38,4 |
86,7 |
(en millions d'euros)
2 - Entretien, développement et mesures de sécurisation du réseau routier
|
|
LFI 2001 |
PLF 2002 |
||
|
|
AP |
DO/CP |
AP |
DO/CP |
35-42 |
Routes- entretien et maintenance |
|
101,8 |
|
105,4 |
37-46 |
Services d'études techniques et centre national des ponts de secours |
|
0,3 |
|
0,3 |
|
dépenses ordinaires |
|
102,8 |
|
105,6 |
53-46 |
Entretien préventif, réhabilitation, améangements de sécurité |
155,8 |
143,3 |
161,2 |
145,4 |
53-47 |
Développement des infrastructures, études générales |
31,1 |
17,5 |
29,1 |
20 |
63-44 |
Subventions d'investissement aux transports interurbains |
7,6 |
7,6 |
7,6 |
7,6 |
|
dépenses en capital |
194,5 |
168,4 |
197,9 |
173 |
|
total général |
194,5 |
271,2 |
197,9 |
278,6 |
(en millions d'euros)
3 - Personnel au service de la sécurité routière
|
|
2001 |
2002 |
||
|
|
AP |
DO/CP |
AP |
DO/CP |
|
Dépenses de personnel |
|
187,8 |
|
197,5 |
34-97 |
moyens de fonctionnement des services déconcentrés |
|
29 |
|
29,5 |
34-98 |
moyens de fonctionnement des services centraux |
|
0,6 |
|
0,6 |
|
dépenses ordinaires |
|
217,4 |
|
227,6 |
57-58 |
recherche scientifique |
1,1 |
1,1 |
0 |
0 |
67-58 |
recherche scientifique- subventions d'équipement |
3 |
3 |
0 |
0 |
|
dépenses en capital |
4,1 |
4,1 |
0 |
0 |
|
total général |
4,1 |
221,5 |
0 |
227,6 |
(en millions d'euros)
2.
Défense
Au travers de l'action de la gendarmerie nationale notamment, le
ministère de la défense participe à l'action en faveur de
la sécurité routière.
Crédits consacrés à la sécurité routière par le ministère de la Défense
|
|
2001 |
2002 |
||
|
|
AP |
DO/CP |
AP |
DO/CP |
31-31 |
personnel militaire - rémunérations |
- |
218,1 |
- |
223,7 |
31-32 |
indemnités et allocations |
- |
88 |
- |
91,8 |
31-41 |
personnels appelés |
- |
4,7 |
- |
0 |
31-61 |
volontaires- rémunérations |
- |
5,6 |
- |
19,4 |
31-62 |
indemnités et allocations |
- |
1,5 |
- |
5,1 |
33-90 |
cotisations sociales |
- |
21,6 |
- |
23,4 |
33-91 |
prestations sociales |
- |
9,2 |
- |
9,3 |
34-06 |
gendarmerie - fonctionnement |
- |
75 |
- |
83,3 |
34-07 |
gendarmerie - maintien de l'ordre |
- |
7,6 |
- |
8,3 |
34-10 |
alimentation |
- |
5,5 |
- |
5,5 |
|
dépenses ordinaires |
0 |
436,8 |
0 |
469,8 |
53-71 |
équipement commun |
18,4 |
18,4 |
18,4 |
18,4 |
54-41+55-11+55-21 |
infrastructures, entretien matériel |
32,3 |
32,3 |
32,3 |
32,3 |
|
dépenses en capital |
50,7 |
50,7 |
50,7 |
50,7 |
|
total |
50,7 |
487,5 |
50,7 |
520,5 |
(en millions d'euros)
Les
missions de la sécurité routière sont essentiellement
assurées par les unités de gendarmerie départementale. Des
unités spécialisées se consacrent de manière quasi
exclusive à ces missions :
- 136 pelotons d'autoroutes et 24 brigades rapides d'intervention, regroupant
3.912 militaires assurant la surveillance de 9.316 kilomètres
d'autoroutes ;
- 337 brigades motorisées assurant la surveillance des routes nationales
et départementales à fort trafic.
Au total, le ministère estime que plus de 13.000 militaires de la
gendarmerie sont engagés dans une mission de sécurité
routière, pour des crédits qui s'élèveront à
520,5 millions d'euros en 2002 (+ 7,0 %).
3. Intérieur et Justice
Le ministère de l'Intérieur intervient dans le domaine de la
sécurité routière par des actions de prévention, de
contrôle et de répression sur la voie publique (police de la
circulation contrôles de vitesse, d'alcoolémie..) sous la
conduite de la direction générale de la police nationale, mais
aussi par l'action de sa sous-direction de la circulation et de la
sécurité routière (bureau des usagers de la route,
réglementation des véhicules, service des informations
statistiques notamment sur les accidents et infractions) et de la direction
générale de l'administration et des préfectures.
Au total, le ministère de l'Intérieur estime consacrer 232
millions d'euros pour 2002 (+ 4 %) aux actions de sécurité
routière.
Dépenses du ministère de l'intérieur en faveur de la sécurité routière
|
|
2001 |
2002 |
|
|
DO/CP |
DO/CP |
31-01+31-02 |
administration centrale - rémunérations et indemnités |
0,9 |
0,9 |
31-11+31-12 |
administration territoriale - rémunérations et indemnités |
11,1 |
11,6 |
31-41+31-42 |
police nationale - rémunérations et indemnités |
204,8 |
213,7 |
34-01 |
administration centrale - moyens de fonctionnement |
0,9 |
0,9 |
34-41 |
police nationale - moyens de fonctionnement |
4,1 |
4,3 |
34-82 |
dépenses d'informatique et de télématique |
0,1 |
0,1 |
37-10 |
administration préfectorale - dépenses diverses |
0,5 |
0,5 |
|
total dépenses ordinaires |
222,4 |
232 |
(en millions d'euros)
Le
ministère de la justice est quant à lui chargé de
sanctionner les comportements routiers les plus dangereux en utilisant de
manière optimale les dispositifs légaux et réglementaires,
conformément aux termes de la circulaire de la direction des affaires
criminelles et des grâces du 25 mai 2001.
Aussi le ministère de la justice consacrera 169,6 millions d'euros
à la lutte contre l'insécurité routière en 2002,
soit sensiblement la même dotation qu'en 2001.
Dépenses du ministère de la justice en faveur de la sécurité routière
|
|
2001 |
2002 |
|
|
DO/CP |
DO/CP |
31-90/92/96 - 33-90/91 |
dépenses de personnel |
119,4 |
121,8 |
37-11 |
Frais de justice |
4,2 |
4,2 |
37-92 |
Services judiciaires - moyens de fonctionnement et de formation |
15,9 |
16,2 |
37-98 |
Services pénitentiaires - moyens de fonctionnement et de formation |
26,8 |
27,4 |
|
total dépenses ordinaires |
166,3 |
169,6 |
(en millions d'euros)
4.
Les autres actions ministérielles
L'essentiel de l'action en faveur de la sécurité routière
est assuré d'une part par le ministère de l'équipement,
des transports et du logement pour l'entretien des routes, l'information et la
coordination des moyens et d'autre part par les ministères de la
défense, de l'intérieur et de la justice pour le contrôle,
la prévention, et la sanction.
Toutefois, les ministères de la recherche et de l'économie, des
finances et de l'industrie consacrent également des moyens à la
lutte contre l'insécurité routière :
-
les crédits relevant du ministère de la recherche
s'élèveront à 17,1 millions d'euros en 2002 (+ 28 %),
consacrés essentiellement au financement des activités de deux
organismes : le Laboratoire central des ponts et chaussées (LCPC)
qui comprend un pôle Exploitation et sécurité
routières qui mène des études sur le rôle de
l'infrastructure dans la sécurité de la route et joue un
rôle de pilotage pour les études menées par les centres
d'études techniques de l'équipement, l'Institut national de
recherche sur les transports et leur sécurité (INRETS) qui
travaille sur le développement technologique des systèmes de
transport.
-
les crédits relevant du ministère de l'économie, des
finances et de l'industrie s'élèveront à 30,7 millions
d'euros pour 2002 (+ 56 %).
Il s'agit des dépenses consacrées
aux installations des centres de contrôle technique et de fonctionnement
courant des Directions régionales de l'industrie, de la recherche et de
l'environnement (DRIRE).
Enfin, le ministère de l'emploi et de la solidarité consacrera
280.000 euros à la sécurité routière en 2002 (- 10
%)
, essentiellement pour l'étude épidémiologique
liée à la mise en place du dépistage systématique
des stupéfiants chez les conducteurs impliqués dans des accidents
mortels de circulation, en application des dispositions de la loi du 18 juin
1999.
II. PRINCIPALES OBSERVATIONS
A. UNE NÉCESSAIRE MISE A PLAT DES CRÉDITS POUR LA
DÉFINITION D'UNE VÉRITABLE POLITIQUE INTERMINISTÉRIELLE
Votre rapporteur estime que la nouvelle présentation des crédits
de la sécurité routière est de nature à
développer une analyse sur l'efficacité de cette politique
interministérielle.
L'an dernier, votre rapporteur soulignait l'urgence d'une évaluation de
la politique de sécurité routière car il
considérait qu'au delà de la mobilisation très forte des
pouvoirs publics en faveur de la sécurité routière, il
était nécessaire de procéder à un audit exhaustif
de cette politique.
En effet, le ministère de l'équipement, des transports et du
logement n'était pas en mesure de donner des précisions sur les
moyens en personnel et en fonctionnement du service de la
sécurité routière. Celui-ci ne disposait pas de moyens
propres et il n'existait aucun document de synthèse sur ce sujet.
Ensuite, le partage des rôles entre la direction de la
sécurité routière, les autres directions du
ministère de l'équipement, et les autres ministères
n'était pas suffisamment clair. De même, hors du comité
interministériel qui se réunit une fois par an, la politique
interministérielle avait peu de consistance.
Votre rapporteur souhaite que sur le fondement de l'analyse désormais
disponible des crédits consacrés par chaque ministère
à la sécurité routière, une véritable
procédure interministérielle se mette en place, sous l'impulsion
de la direction de la sécurité routière.
B. DES RÉSULTATS PLUS ENCOURAGEANTS MAIS LES EFFORTS DOIVENT SE
POURSUIVRE
Le « jaune » budgétaire sur la
sécurité routière doit comporter des indicateurs de
résultat sur la politique de sécurité routière.
De fait, les graphiques montrant l'évolution, sur les trente
dernières années, du nombre de tués, du nombre d'accidents
corporels, et du taux d'accidents indiquent clairement que malgré une
multiplication par 2,5 de la circulation routière depuis 1970, le nombre
de tués à décru.
L'évolution sur les trois dernières années montre que si
l'année 1998 a été caractérisée par de
mauvais résultats, la diminution du nombre de tués sur les routes
a atteint 4,8 % en 1999 et 5,5 % en 2000. L'amélioration
constatée en 2000 est plus marquée chez les usagers les plus
exposés, les jeunes de 20 à 24 ans (- 10,1 %), de 15 à 19
ans (- 7,3 %), les cyclistes (-21 %) et les piétons (-14,6 %). En 2000,
on a ainsi enregistré 121.223 accidents corporels, 7.643 tués
à six jours, soit 8.079 tués à trente jours, 162.117
blessés dont 27.407 blessés graves.
Ce bilan est favorable par rapport à celui de 1999 avec moins
d'accidents corporels (-2,7 %), de blessés (-3,3 %), de tués
(-4,8 %) et surtout beaucoup moins de blessés graves (-14,0 %), forte
diminution observée sur une longue période mais qui s'est
accélérée en 2000.
Il convient également de noter que le nombre de tués n'a jamais
été aussi bas depuis que des statistiques fiables existent (1956).
Cette amélioration coïncide avec la mise en oeuvre des mesures de
la loi n°99-505 du 18 juin 1999 portant diverses mesures relatives
à la sécurité routière et aux infractions sur les
agents et des décisions prises lors du comité
interministériel de sécurité routière d'avril 1997
(délit de récidive de très grande vitesse,
responsabilité pécuniaire du titulaire de la carte grise,
obligation de formation pour les conducteurs novices responsables
d'infractions..). Le comité interministériel de la
sécurité routière qui s'est tenu le 2 avril 1999 sous la
présidence du premier ministre a également
préconisé le renforcement des contrôles routiers et des
sanctions. Parmi ces contrôles figurent notamment les dépistages
d'alcoolémie.
La tendance plutôt favorable en 1999 et 2000 semble s'être
poursuivie sur les six premiers mois de l'année 2001, avec une
diminution de 5,9 % du nombre de tués sur les routes par rapport
à la même période de l'année
précédente.
Cependant, ces résultats restent fragiles et une politique durable de
lutte contre les accidents de la route doit s'appuyer sur des études
approfondies des causes des accidents et sur un travail de long terme sur le
comportement des conducteurs. Pour cela, il est nécessaire que l'action
interministérielle en faveur de la sécurité
routière prenne mieux en compte les nombreux acteurs de la
prévention routière, dont les actions, notamment au niveau des
collectivités locales, sont essentielles.
C. MIEUX PRENDRE EN COMPTE LES PARTENAIRES DE LA SÉCURITÉ
ROUTIÈRE
L'action en faveur de la sécurité routière ne se
résume pas aux actions ministérielles, comme en témoignent
les informations données dans le « jaune »
budgétaire.
Ainsi, les collectivités territoriales (commune et départements)
sont des acteurs privilégiés pour l'amélioration de la
sécurité routière, notamment dans la gestion de leur
voirie. Les accidents intervenant sur le réseau départemental et
le réseau communal représentent 79,2 % du total et 67,5 % des
tués. Dans le même temps, les dépenses en infrastructures
routières des collectivités locales se sont élevées
à 4,47 milliards d'euros en 1998.
Les plans départementaux d'action de sécurité
routière constituent un outil de coopération important entre
l'Etat et les collectivités locales, et l'examen de ces plans en 2000 a
montré que les collectivités locales y consacraient 2,43 millions
d'euros.
Par ailleurs les contrats de plan Etat-régions signés en 2000
comportent pour chaque région un volet sécurité, les plans
régionaux d'aménagement de sécurité (PRAS) pour un
montant total de 305 millions d'euros consacré à des travaux de
sécurité. Le montant consacré aux aménagements de
sécurité d'initiative locale (ASIL) qui s'élève
chaque année à 12,2 millions d'euros a par ailleurs
été complété en 2000 par 3,05 millions d'euros
consacrés aux dispositifs de retenue adaptés aux motocyclistes.
Malgré de récents efforts, votre rapporteur estime qu'il
conviendrait de faire un bilan plus approfondi de l'action des
collectivités locales en faveur de la sécurité
routière et de réfléchir aux moyens pour l'Etat
d'accompagner leurs initiatives.
Votre rapporteur estime en effet qu'un suivi permanent de l'action des
collectivités locales serait nécessaire. Il souhaite que le
nouveau conseil national de la sécurité routière qui
devrait être mis en place avant fin 2001 et comprendrait des
représentants du Parlement, du Conseil économique et social, des
collectivités locales, des acteurs économiques et sociaux et des
associations, soit l'instrument d'une plus grande ouverture.
Par ailleurs, les sociétés concessionnaires d'autoroutes
développent également d'importantes actions en faveur de la
sécurité routière puisqu'elles sont évaluées
à 423,2 millions d'euros pour 2002. Il s'agit de dépenses de
fonctionnement et de personnel pour 158 millions d'euros (plaquettes
d'information, campagnes de sensibilisation des conducteurs, assistance sur les
aires de repos, exercices de simulation d'incendie dans les tunnels), de
dépenses d'entretien pour 124,5 millions d'euros (élagage,
maintenance des équipements autoroutiers, viabilité hivernale),
et de dépenses d'investissement pour 140,6 millions d'euros
(aménagements de refuges, rectifications de virages,
élargissement des bandes d'arrêt d'urgence..).
Compte tenu des moyens mis en oeuvre, à peine inférieurs
à la dotation budgétaire en faveur de la direction à la
sécurité routière, l'action des sociétés
d'autoroutes apparaît comme essentielle dans la politique
générale en faveur de la sécurité routière.
Votre rapporteur souhaite donc que dans les prochains contrats de plan qui
seront signés avec les sociétés d'autoroutes, les moyens
consacrés à la sécurité routière soient
clairement définis et revalorisés.