Budgets annexes : légion d'honneur, ordre de la Libération

Jean-Pierre DEMERLIAT

Table des matières




I. LE BUDGET ANNEXE DE LA LÉGION D'HONNEUR

Le budget annexe de la Légion d'honneur retrace les moyens affectés à la grande chancellerie et aux maisons d'éducation recevant les filles ou les petites-filles, et à compter de cette année les arrière-petites-filles, des légionnaires de l'ordre de la Légion d'honneur et de l'ordre national du Mérite.

En 2002, le montant des recettes et des dépenses du budget annexe de la Légion d'honneur s'établira à 17.907.750 euros (117,467 millions de francs), en diminution de 583.109 euros, soit -3,15 %, par rapport à 2001 (18.490.859 euros) où le budget annexe avait vu ses crédits augmenter de 9,42 %.

Cette baisse des crédits en 2002 résulte principalement de la diminution des crédits de paiement afférents aux opérations en capital des maisons d'éducation.

A. LE PROFIL DU BUDGET ANNEXE

Conformément à l'article 21 de l'ordonnance 59-2 du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de finances, le budget annexe de la Légion d'honneur comprend, d'une part, les recettes et dépenses d'exploitation et, d'autre part, les dépenses d'investissement et les ressources spéciales affectées à ces dépenses.

Ces deux sections séparées sont présentées en équilibre.

En 2002, l'équilibre du budget annexe s'établit comme suit :

B. LES RECETTES DU BUDGET ANNEXE

1. Les ressources propres

Elle sont liées à l'activité de la grande chancellerie et des maisons d'éducation. En 2002, ces recettes progressent de 104.509 euros par rapport à 2001, soit 8,16 % , pour atteindre 1.384.821 euros .

Les ressources propres comprennent trois éléments : les droits de chancellerie, les pensions et trousseaux des élèves des maisons d'éducation et les produits accessoires.

a) Les droits de Chancellerie

Ils sont perçus lors de la remise de la Légion d'honneur, de l'ordre national du Mérite, et de l'autorisation de port de décorations étrangères. Ils représentent en 2002 : 223.490 euros, comme en 2001.

b) Les pensions et trousseaux des élèves des maisons d'éducation

Ce poste augmente de 11,6 % en 2002 et atteint un montant de 1.051.222 euros (928.207 euros pour les pensions et 123.015 euros pour les trousseaux), soit 109.083 euros de plus qu'en 2001. Fixés chaque année par arrêté, les montants demandés aux familles pour les pensions et trousseaux sont augmentés respectivement de 12% et 7% pour l'année scolaire 2001/2002.

c) Les produits accessoires

Ils représentent 110.109 euros en 2002, soit une diminution de 4.574 euros par rapport à l'année précédente (- 4 %), principalement du fait de la baisse de la prévision de recettes des droits d'entrée du musée de la Légion d'Honneur de 15.245 euros à 10.671 euros. En effet, celui-ci sera fermé jusqu'en 2003 date d'achèvement des travaux de rénovation.

2. La subvention de l'Etat

En 2002, la subvention de l'Etat, versée par le budget de la Justice, n'augmente que de 74.626 euros ( + 0,45 % ), pour s'établir à 16.522.929 euros au lieu de 16.448.303 euros en 2001, où la progression s'établissait à 2,03 %.

C. LES DÉPENSES DU BUDGET ANNEXE

1. Les dépenses de fonctionnement

Elles sont de trois ordres :

a) Le fonctionnement de l'administration centrale de la grande chancellerie de la Légion d'honneur et des maisons d'éducation

Ces crédits, qui représentent la quasi-totalité des dépenses de fonctionnement (plus de 92 %), s'établissent pour 2002 à 15.468.798 euros . Leur augmentation de 379.973 euros , soit 2,5 % , résulte pour plus des deux tiers de l'incidence en année pleine des revalorisations du point fonction publique intervenues en 2000, 2001 et celles prévues pour 2002.

La diminution des effectifs en 2002, qui passent de 416 à 415 , n'est liée qu'à la suppression d'un emploi à la grande chancellerie qui était pourvu par un appelé du service national. Elle n'entraîne donc aucune modification de crédits.

Les dépenses d'alimentation des maisons d'éducation s'élèvent à 781.627 euros , en hausse de 52.595 euros (+6,7%) , en raison d'une augmentation de l'effectif qui s'établit à 1029 élèves inscrites pour l'année scolaire 2001-2002. La dotation de chauffage, d'énergie et d'eau reste identique à celle de 2001, soit 609.948 euros .

Enfin les frais de réception liés au bicentenaire de l'Ordre seront assurés par un virement de 53.357 euros .

b) Le paiement des traitements des membres de l'ordre de la Légion d'honneur et des médaillés militaires

Le montant annuel des traitements reste inchangé en 2002, tant pour les légionnaires que pour les médaillés militaires. Du reste, il n'est pas envisagé d'accroître le traitement de la Légion d'honneur ni celui de la médaille militaire dans les années à venir.

En 2002, la dotation budgétaire s'élève à 1.243.222 euros , soit un montant inchangé depuis 1998 (375.101 euros pour la Légion d'honneur et 868.121 euros pour la médaille militaire).

c) Les secours accordés par la grande chancellerie

Ces secours sont accordés aux membres de la Légion d'honneur et de l'ordre national du Mérite et aux médaillés militaires, ainsi qu'à leurs veuves et éventuellement à leurs orphelins, en cas de situation difficile.

En 2002, la dotation est maintenue à son niveau de l'année précédente, à savoir 52.730 euros . Cette dotation est stable depuis plusieurs années. La valeur moyenne d'un secours s'est établie à 605 euros en 2000. Elle se situe pour le premier semestre 2001 à 603 euros.

2. Les opérations en capital

Avec 2.119.000 euros (13,9 millions de francs), les autorisations de programme (AP) connaissent une diminution de 597.000 euros (- 22 %) . Cette régression affecte principalement les investissements dans les maisons d'éducation qui s'établissent à 1.467.000 euros . Quant aux crédits de la grande chancellerie, ils progressent à 652.000 euros essentiellement en faveur des travaux d'entretien et de restauration.

Les crédits de paiement (CP), dotés de 1.143.000 euros (7,5 millions de francs), continuent à diminuer en 2002 (-45,73 %) après la baisse de 16 % en 2001 (2.106.083 euros). Cette diminution affecte essentiellement les maisons d'éducation avec 648.000 euros (-60%) . Les crédits de la grande chancellerie restent stables à 495.000 euros .

Le budget annexe de la Légion d'honneur a déjà bénéficié d'ouvertures nettes de 5.030.000 euros , en AP et CP, destinés au financement partiel de la restauration du cloître de la maison d'éducation de Saint-Denis dont la réalisation pluriannuelle est couverte par 5.640.000 euros d'AP. En 2002, 457.000 euros en AP et 152.000 euros en CP seront destinés aux travaux de réfection de l'ensemble du bâtiment « cloître et maison d'éducation ».

En outre, une dotation de 411.000 euros en CP pour les travaux à la grande chancellerie permettra la poursuite de la réfection du palais de Salm.

Enfin les travaux de réaménagement du musée de la Légion d'honneur seront financés par l'utilisation de sa trésorerie et de son portefeuille de valeurs mobilières, consécutivement à la liquidation de l'Établissement public.

Les modifications de crédits intervenues en cours d'exercice ont concerné :

- pour les répartitions, des ouvertures de crédits supplémentaires pour travaux (en 2000 : 295.700 euros en provenance de fonds de concours et une ouverture de 518.000 euros de crédits de paiement en loi de finances rectificative, pour réparation des dégâts de décembre 1999 ; en 2001 : 613.782 euros de fonds de concours) ;

- pour les reports, l'étalement sur plusieurs exercices des travaux de la grande chancellerie et des maisons d'éducation.

PRINCIPALES OBSERVATIONS

Si les crédits du budget annexe de la Légion d'honneur sont en légère diminution, votre rapporteur relève avec satisfaction que celle-ci n'affecte ni ses moyens de fonctionnement ni la poursuite des travaux de restauration et d'entretien des bâtiments, relevant de sa responsabilité et entrepris depuis déjà plusieurs années.

Dans cet objectif, votre rapporteur approuve la dissolution, par décret, de l'établissement public administratif, gérant le musée national de la Légion d'honneur, et son intégration au 1 er janvier 2000 au budget annexe, qui permettra l'utilisation de sa trésorerie « dormante » pour réaliser les travaux nécessités par l'état de vétusté du musée. Un nouveau décret en Conseil d'Etat modifiant le code de la Légion d'honneur et de la médaille militaire a défini la nouvelle organisation administrative du musée. S'il se félicite de cette initiative, il regrette que ces travaux n'aient pu être entrepris à temps pour un achèvement avant les cérémonies du bicentenaire.

Ce même décret a également élargi le recrutement des élèves des maisons d'éducation aux arrière-petites-filles des membres de l'ordre de la Légion d'honneur ainsi qu'aux petites-filles et arrière-petites-filles des membres de l'ordre national du Mérite. Votre rapporteur apprécie tout particulièrement la qualité de l'enseignement dispensé dans ces établissements, attestée par l'excellence des résultats obtenus (96% de réussite au baccalauréat).

Votre rapporteur apprécie que lors des derniers contingents de nomination, dans les deux ordres, la proportion de femmes ait régulièrement dépassé les 25% pour l'ordre de la Légion d'honneur et 30% pour l'ordre national du Mérite. Il se félicite, également, qu'à l'occasion de l'hommage rendu le 25 septembre dernier aux harkis, 120 d'entre eux aient été nommés ou promus et, surtout, que cette promotion comprenait 5 femmes.

Enfin, votre rapporteur espère que l'ensemble des travaux prévus pour restaurer le palais de Salm puisse être terminé pour la célébration du bicentenaire de l'ordre de la Légion d'honneur, en mai 2002.

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II. LE BUDGET ANNEXE DE L'ORDRE DE LA LIBÉRATION

La chancellerie de l'ordre de la Libération est chargée d'assurer la gestion de l'ordre et d'apporter éventuellement des secours aux compagnons et à leurs familles.

Au 3 octobre 2001, l'Ordre comptait 136 c ompagnons de la Libération , ainsi que 5.700 médaillés de la Résistance .

A. L'ÉQUILIBRE DU BUDGET ANNEXE

En 2002 , cet équilibre s'établit comme suit :

B. LES RECETTES

La subvention du budget général, seule ressource du budget annexe, s'établit en 2002 à 773.185 euros (5,07 millions de francs), en baisse de 66.749 euros (8 %) , par rapport à celle de 2001. Cette diminution marque la fin du financement sur trois exercices de gros travaux. En effet, en 2002, il n'est plus attribué, au titre de l'investissement, que 137.000 euros destinés à la mise en conformité du réseau électrique de communication.

C. LES DÉPENSES

Les dépenses de fonctionnement progressent à 636.185 euros (+1.55 %) par rapport à 2001). Cette augmentation résulte de la revalorisation des rémunérations publiques.

Les dépenses en capital se limitent à 137.000 euros , tant en crédits de paiement qu'en autorisations de programme. Ces crédits sont destinés à une deuxième tranche de travaux de mise en conformité de l'installation électrique de la Chancellerie, qui concerne cette fois la distribution du courant faible.

Les travaux de réfection concernant le courant fort ont été financés par trois dotations successives de 1999 à 2001 pour un montant total de 492.410 euros. Ces travaux, entamés le 1 er juillet 2001, s'achèveront le 15 décembre 2001.

La dotation destinée aux secours s'élève à 62.352 euros . Au cours de l'année 2002, 27 compagnons ou familles de compagnons ont reçu des secours, ainsi que 13 médaillés de la Résistance ou familles de médaillés. Le montant moyen de ces secours annuels a été de 1559 euros .

Comme en 2001, outre le Chancelier, 12 personnes seront employées par la Chancellerie en 2002.

PRINCIPALES OBSERVATIONS

Votre rapporteur apprécie que la réfection totale de la distribution électrique du courant fort, indispensable à la sécurité du bâtiment abritant la Chancellerie, voie son aboutissement à la fin 2001. Il approuve que la distribution du courant faible bénéficie également d'une mise en conformité financée dans le budget pour 2002.

Il vous rappelle que l'adoption en 1999 de la loi créant le conseil national des communes « Compagnon de la Libération » permettra de pérenniser l'ordre de la Libération par l'institution d'un établissement public à caractère administratif, lorsque l'Ordre ne comptera plus le nombre de compagnons de la Libération nécessaire à son fonctionnement. Le choix des communes repose sur le souci de fonder l'avenir de l'Ordre sur les seuls cinq compagnons permanents : Grenoble, Nantes, Paris, l'Ile de Sein et Vassieux-en-Vercors.

Votre rapporteur se félicite que la mémoire et les traditions de l'Ordre soient ainsi sauvegardées.