B. UN MODÈLE ALTERNATIF : LE MODÈLE AMÉRICAIN

L'exercice professionnel des activités sportives est, aux Etats-Unis, nettement différencié du sport amateur et il obéit à une vocation essentiellement commerciale.

1. Un modèle commercial qui n'affecte pas la reconnaissance des valeurs sportives

Incidemment, on peut relever que cette forte identité du sport professionnel, tirée des objectifs essentiellement commerciaux de son organisation, n'empêche nullement la reconnaissance sociale des pratiques amateurs. L'excellence dans la pratique d'un sport y est reconnue au-delà du cercle sportif lui-même. Elle permet, par exemple, l'accès aux universités à des conditions préférentielles, phénomène totalement inconnu dans notre pays.

Ainsi, les conditions d'organisation des sports professionnels aux Etats-Unis, moins marquées qu'en Europe par l'aléa sportif, y paraissent compatibles avec une reconnaissance des pratiques sportives plus diversifiée set vraisemblablement plus valorisante qu'en Europe (à l'exception, peut-être, du cas britannique).

Par ailleurs, le fait commercial n'empêche en rien l'excellence sportive, comme les performances internationales des équipes américaines en témoignent. Cette excellence est d'ailleurs par elle-même un objectif commercial.

Cependant, les règles du jeu diffèrent sensiblement de celles qui structurent le sport professionnel en Europe et notamment le football.

2. La pluralité des organisations

Première différence , d'organisation, face l'unicité fédérale européenne il existe, en Amérique du Nord, dans certains sports, une pluralité de ligues gérant chacune une compétition particulière. Autrement dit, la consécration d'un quelconque monopole légal est absente des principes d'organisation sportive. Le « domaine » du sport professionnel est théoriquement ouvert à l'intervention de concurrents. En pratique, la puissance des organisations en place rend difficile la pénétration du champ sportif par de nouveaux entrants.

3. Une quasi-assurance contre les conséquences de l'aléa sportif

Deuxième différence importante : les conditions d'organisation des compétitions aux Etats-Unis réduisent l'aléa sportif . Les championnats américains sont fermés. Alors qu'en Europe, la contre-performance est sanctionnée fréquemment par une descente dans une catégorie inférieure, et vice-versa , aux Etats-Unis, ce sont toujours les mêmes équipes qui s'affrontent. Les grandes compétitions américaines de sports collectifs sont jouées dans le cadre de ligues comportant un certain nombre de membres où ne sont admises à participer que les équipes détentrices d'une licence. L'accès à ces ligues est donc indépendant des performances sportives. Le fait que la contre-performance sportive ne soit pas sanctionnée par une rétrogradation comporte une réduction décisive du risque sportif qui, en éliminant une cause de péremption des investissements réalisés par les clubs , permet d'éviter un aléa sportif très dangereux pour des acteurs guidés par la recherche de la maximisation du profit.

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