B. L'UEFA OU LA NAVIGATION À VUE

L' Union des associations européennes de football (UEFA) a été créée en 1954 et regroupe 52 fédérations européennes sous forme, comme la FIFA, d'association à but non-lucratif de droit suisse (le siège de l'UEFA est situé à Nyon).

Ses objectifs sont définis en termes très extensifs .


Objectifs de l'UEFA

Selon l'article 2 des statuts de l'association, l'UEFA a pour but :

« a) de traiter toutes les questions qui concernent le football européen ;

b) de promouvoir le football en Europe dans un esprit de paix, de compréhension et de fair-play, sans discrimination fondée sur la politique, le sexe, la religion ou la race ;

c) de sauvegarder les intérêts collectifs des associations ;

d) d'équilibrer les intérêts et d'arbitrer les différends entre associations ;

e) d'assurer l'unité parmi ses membres dans le cadre de questions touchant au football européen et mondial ;

f) de veiller à ce que ses représentants auprès de la FIFA agissent de manière loyale et dans un esprit de solidarité européenne ;

g) de préparer et d'organiser des compétitions internationales et des tournois internationaux de football européen ;

h) d'organiser des cours et des conférences ;

i) de donner des informations sur les activités de l'UEFA ;

j) de maintenir des contacts et de coopérer avec la FIFA et les confédérations reconnues par cette dernière. »

Ils sont très similaires à ceux de toute association intervenant dans le sport et, en particulier, à ceux de la FIFA avec deux piliers : une mission de promotion et une mission de régulation .

L' organisation de l'UEFA est analogue à celle de la FIFA mais le rôle de la « technostructure » , en la personne du directeur général nommé par le comité exécutif, semble particulièrement développé .

1. Une activité de promotion fortement déséquilibrée et déstabilisante

a) Une multiplicité de compétitions

Tout comme pour la FIFA, l' activité de promotion de l'UEFA s'est appuyée sur une multiplication des compétitions organisées par elle qui, particularité de l'UEFA par rapport à la FIFA, concernent non seulement les équipes nationales, mais aussi les clubs.

Les compétitions de l'UEFA sont actuellement les suivantes :

pour les équipes nationales :

- Championnat d'Europe ;

- Championnat d'Europe des moins de 21 ans ;

- Championnat d'Europe des moins de 19 ans ;

- Championnat d'Europe des moins de 17 ans ;

- Championnat d'Europe féminin ;

- Championnat d'Europe féminin des moins de 19 ans ;

- Championnat d'Europe de futsal ;

- Coupe des régions de l'UEFA.

pour les clubs :

- UEFA Champions League ;

- Coupe UEFA ;

- UEFA Intertoto Cup ;

- Super Coupe de l'UEFA ;

- Coupe de futsal de l'UEFA ;

- Coupe féminine de l'UEFA.

Deux compétitions ont un retentissement particulier : le Championnat d'Europe , qui met aux prises les équipes nationales et la Ligue des Champions pour les clubs, la Coupe de l'UEFA conservant un certain prestige , malgré sa relative marginalisation depuis l'adoption d'une formule renouvelée pour la Ligue des Champions qui tend à polariser l'attention sur cette dernière.

Dans son rôle de promoteur de compétitions , l' UEFA a connu un réel succès grâce à une gestion adroite , mais contestée par les autorités européennes de la concurrence, axée sur la commercialisation.

La commercialisation de la Ligue des Champions a engendré jusqu'à 1,1 milliard de francs suisses 64 ( * ) de recettes annuelles et le Championnat d'Europe 2004 devrait dégager une somme équivalente 65 ( * ) , ce qui correspond à une envolée des droits.

b) La Ligue des Champions, une compétition déstabilisante

La Ligue des Champions est la plus importante des compétitions organisées par l'UEFA, sur le plan sportif mais aussi par sa dimension financière.

Or, la Ligue des Champions , tout particulièrement dans sa version applicable jusqu'à la présente saison 2003-2004, illustre le conflit entre l'objectif affiché par l'UEFA d'une préservation des équilibres du football professionnel et les effets de ses activités de promotion . Extrêmement sélective sportivement, la Ligue des Champions s'accompagne d'une concentration excessive des flux financiers importants qu'elle engendre, qui vont encore renforcer les avantages comparatifs de départ des clubs engagés.

LE SYSTÈME FINANCIER DE LA LIGUE DES CHAMPIONS,
UNE FABRIQUE À INÉGALITÉS

Première observation : ont seuls accès aux ressources de commercialisation de la compétition les trente-deux clubs européens admis à participer à la phase finale de cette compétition sur un total de 72 clubs potentiellement concernés . Chaque année , quarante clubs sont donc éliminés lors des phases de qualification qui permettent de sélectionner les seize équipes admises à rejoindre les seize clubs qualifiés d'office.

L'admission à la compétition résulte, en effet, d'un double système : une admission d'office pour seize clubs en fonction des résultats des championnats nationaux et d'un indice par pays ; une admission après phases qualificatives à plusieurs tours pour seize autres clubs .

Pour l'édition 2001-2002 de la Ligue des champions étaient qualifiés d'office : 2 clubs espagnols, 2 clubs français, 2 clubs italiens, 2 clubs anglais, 2 clubs allemands, 2 clubs néerlandais, plus les champions du Portugal, de Grèce, de la République tchèque et de Russie.

Sont parvenus à se qualifier : 2 clubs turcs, 2 clubs espagnols, 2 clubs allemands, plus 1 club français, 1 club suédois, 1 club écossais, 1 club anglais, 1 club portugais, 1 club italien, 1 club grec, 1 club belge, 1 club ukrainien et 1 club russe.

Au total, la représentation par pays était la suivante :

Représentation par pays lors de la Champions League 2001-2002

Nombre de clubs

Pays

Qualifiés d'office

Qualifiés après tours préliminaires

Total

Espagne

2

2

4

Allemagne

2

2

4

Angleterre

2

1

3

Italie

2

1

3

France

2

1

3

Pays-Bas

2

0

2

Portugal

1

1

2

Turquie

0

2

2

Grèce

1

1

2

Russie

1

1

2

Belgique

0

1

1

Ukraine

0

1

1

Suède

0

1

1

Ecosse

0

1

1

République tchèque

1

0

1

Total

16

16

32

Deuxième observation : comme le tableau ci-dessus le montre, le taux de participation des clubs à la Ligue des champions varie considérablement en fonction de l'appartenance nationale . Ainsi, plus de la moitié des clubs engagés (17 sur 32) sont issus de cinq championnats seulement (il existe 52 championnats en Europe), qui sont aussi les plus riches d'Europe.

Si seulement quinze fédérations sur les cinquante-deux que compte l'UEFA sont impliquées dans la compétition, soit déjà moins de 30 % du total, la répartition des clubs en fonction de leur appartenance nationale est, par conséquent, encore plus inégalitaire.

Il en résulte que, dès le départ de la phase finale de la compétititon, les probabilités de victoire sportive de la compétition sont fortement hiérarchisées . Elles vont de 4/32 à 1/32 en fonction des pays.

On relève que, si les phases qualificatives permettent d'ouvrir un peu l'éventail des championnats représentés, elles ne bouleversent pas les conditions de participation à la compétition résultant des systèmes de qualification d'office . Les six championnats envoyant d'office deux clubs représentent les trois-quarts des clubs qualifiés d'office et, après les phases qualificatives, ils représentent encore près de 60 % des clubs participant au premier tour de la Champions League.

Troisième observation : Ces données de départ se répercutent mais, très amplifiées, sur les « retours financiers » engendrés par la compétition.

Soit l'édition 2000-2001 de la Champions League, la représentation nationale des clubs était répartie comme suit :

• 4 clubs espagnols, 12,5 % des clubs ;

• 3 clubs allemands, 9,4 % des clubs ;

• 3 clubs italiens, 9,4 % des clubs ;

• 3 clubs anglais, 9,4 % des clubs ;

• 3 clubs français, 9,4 % des clubs ;

Sous-total  50,1 % des clubs.

• 2 clubs hollandais, 6,3 % des clubs ;

• 2 clubs grecs, 6,3 % des clubs ;

• 2 clubs turcs, 6,3 % des clubs ;

• 2 clubs ukrainiens, 6,3 % des clubs ;

et 8 autres championnats représentés (3,1 % des clubs chacun).

La répartition, par pays, des gains, était, quant à elle, la suivante :

 

1

Espagne :

17,6 % du total

 
 

2

Allemagne :

16,6 % du total

 
 

3

Italie :

13,8 % du total

 
 

4

Angleterre :

15,4 % du total

 
 

5

France :

12,3 % du total

 
 
 

Sous-total A (1 + 2 + 3 + 4 + 5) :

75,7 % du total

 
 

6

Hollande :

3,35 % du total

 
 

7

Grèce :

3 % du total

 
 

8

Turquie :

3,9 % du total

 
 

9

Ukraine :

1,8 % du total

 
 
 

Sous-total (A + 6 + 7 + 8 + 9) :

87,75 % du total

 
 
 

Autres pays :

12,5 % du total

 

Comme le montrent les données de l'édition 2000-2001, qui semblent généralisables, les inégalités de départ dans la représentation nationale des clubs sont encore accrues si l'on considère les retours financiers .

Cette situation résulte des conditions dans lesquelles l'UEFA distribue ses gratifications financières . Le système comporte trois parts : une part forfaitaire, une part dépendant des performances des clubs et une part liée à la « notoriété » des clubs.

Structure des versements de l'UEFA aux clubs participant
à la Champions League

( en % du total )

Matches de poule :

90,6 %

dont :• Versements forfaitaires
(contribution initiale, matches de la phase 1)

24,1 %

• Bonus en fonction des résultats
(bonus résultats phase 1 + versement pour
les matches de la phase 2 + bonus résultats phase 2)

16,4 %

• Bonus en fonction de la notoriété

50,1 %

Phases finales :

9,4 %

dont :Quarts de finale (8 équipes)

4,45 %

Demi-finales (4 équipes)

2,75 %

Finale (2 équipes)

2,2 %

Total :

100 %

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Les versements forfaitaires s'élèvent à un peu moins du quart du total des sommes distribuées aux équipes engagées . Ces versements forfaitaires constituent la composante égalitaire du système financier de la Champions League. Elle ne porte donc que sur une part très minoritaire des sommes en jeu . Pour mémoire, la composante égalitaire des produits engendrés par la commercialisation des droits-TV pour les clubs de l'élite, en France et en Angleterre, s'élève à plus de la moitié du total, si l'on tient compte des prélèvements opérés au bénéfice d'autres parties (Ligue 2, sport amateur).

Les versements liés aux résultats s'élèvent, quant à eux, à un peu plus du quart du total (16,4 % pour les matches de poule des deux premières phases de la compétition ; 9,4 % pour les phases finales). La composante liée aux performances est donc du même ordre de grandeur que la composante égalitaire mais , nuance essentielle, elle est concentrée sur un plus petit nombre de clubs . Compte tenu des ressorts économiques de la performance sportive (en particulier du lien entre budgets et résultats), ces clubs ont la particularité d'être, très généralement, ceux dont les moyens financiers sont déjà les plus conséquents. Pour ces clubs, aux versements relevant de la composante égalitaire s'ajoute la rémunération des performances sportives. Ce cumul accentue encore leur avantage financier.

Enfin, il faut tenir compte de la part dite « bonus de notoriété », qui représente la moitié des sommes attribuables. Elle amplifie encore l'avantage des clubs « les plus riches » 66 ( * ) , si bien qu'au total, le système est fortement inégalitaire .

Hors la part « notoriété », les retours attribués à chacun sont déjà nettement dispersés. Ainsi, le quart de finaliste le plus performant a été doté de 14 millions de francs suisses , à comparer aux 5,5 millions de francs suisses reçus par le compétiteur le moins performant. En considérant le cas d' un vainqueur de la compétition cumulant les meilleures performances , ses revenus s'élèvent à 31,7 millions de francs suisses contre 5,6 millions pour le compétiteur le moins performant, soit une échelle allant de 5,7 à 1 , ce qui représente la hiérarchie des retours au titre de la commercialisation télévisée du championnat espagnol, qui est, après le système italien, la plus inégalitaire d'Europe.

Echelle des versements en fonction des résultats

( en francs suisses )

 

Meilleur compétiteur première phase

2.250.000

 
 

Meilleur compétiteur deuxième phase

2.250.000

 
 

« Quart de finale » (8 clubs)

4.000.000

 
 

Cumul de gain possible pour un « meilleur compétiteur »

8.500.000

 
 

« Demi finaliste » (4 clubs) 1

13.500.000

 
 

Finaliste 1

19.500.000

 
 

Vainqueur 1

23.500.000

 
 

1. Cumul

 

La prime individuelle à la performance peut, par conséquent, être considérée comme très discriminante alors que la seule considération des masses laisse apparaître une répartition plutôt égalitaire des versements liés à la participation à la compétition et de ceux liés aux résultats (1/4 dans les deux cas).

La prise en considération de la masse distribuée en fonction de la notoriété amplifie considérablement les écarts entre « clubs les plus riches » et les moins dotés. Le club le moins performant de l'édition 2000-2001 a touché 6 millions de francs suisses, le club le plus performant 70,9 millions, soit une hiérarchie des retours financiers allant de 11,8 à 1 . Si les sommes attribuées en fonction de l'audience des clubs viennent atténuer les écarts de revenus basés sur les performances sportives, pour les clubs appartenant à des pays dans lesquels les contrats avec les chaînes atteignent un niveau important (tel est en particulier le cas pour la France), cet effet ne joue pas pour les clubs relevant des espaces économiques en retard de développement.

Répartition décroissante des produits de la Champions League
Edition 2001-2002

 

Montant 1)

Part du total 2)

Part due au bonus « notoriété » 2)

Part due aux performances 2)

Versement forfaitaire 2)

Bayern de Munich

70 946

9,7

55,3

37

7,7

Lazio Rome

41 564

5,7

47,7

15

37,3

Valence

40 951

5,6

31,6

54,9

13,5

Manchester

39 006

5,3

57,7

28,2

14,1

Real Madrid

38 558

5,3

42,9

42,8

14,3

Leeds

37 514

5,1

44

41,3

14,7

Arsenal

35 827

4,9

54,6

30

15,4

Paris Saint-Germain

33 946

4,6

66,8

16,9

16,3

Milan AC

33 046

4,5

63,7

19,7

16,6

La Corogne

31 770

4,3

48,8

38,2

13

Lyon

29 657

4,1

61,2

20,2

18,6

Leverkusen

27 816

3,8

75,7

4,5

19,8

Monaco

26 420

3,6

74,4

4,7

20,9

Juventus

26 042

3,6

74,1

4,8

21,1

Hambourg

22 142

3,1

69,1

5,6

25,5

Galatasaray

19 619

2,7

33,2

52,2

14,6

Barcelone

16 992

2,3

58,8

8,8

32,4

Sturm Graz

14 781

2

23,9

38,9

37,2

Anderlecht

13 930

1,9

17,4

43

39,6

Rangers

13 511

1,8

48,2

11,1

40,7

Eindhoven

12 897

1,8

45,7

11,6

42,7

Panathinaikos

12 804

1,8

18

39,1

42,9

Spartak Moscou

12 626

1,7

10,9

45,5

43,6

Sporting Club du Portugal

12 190

1,7

50,8

4,1

45,1

Heerenveen

11 586

1,6

46

6,5

47,5

Olympiakos Pirée

8 823

1,2

20,7

17

62,3

Rosenborg

8 584

1,2

21,4

14,6

64

Besiktas

8 571

1,2

27,1

8,2

64,7

Helsingborgs

8 334

1,1

22

12

66

Donetsk

6 631

0,9

1,9

15,1

83

Sparta Prague

6 522

0,9

8

7,7

84,3

Dynamo Kiev

6 399

0,9

2,2

11,6

86,2

Total

730 000

100

NS

NS

NS

1. En milliers de francs suisses.

2. En %, aux arrondis près.

La formule de la Ligue des Champions , amendée à partir de la saison 2003-2004, a été dessinée pour offrir un produit facilement commercialisable par les chaînes de télévision. L'existence de deux tours, constitués des poules de clubs, a réduit le risque d'élimination prématurée des grands clubs européens qui relèvent des mêmes pays que ceux dans lesquels les chaînes sont disposées à acquérir les droits de retransmission télévisée de cette compétition à des prix élevés. Par contraste , la formule aléatoire de la Coupe de l'UEFA gêne sa commercialisation , les chaînes nationales étant peu enclines à acquérir les droits d'une compétition dont les représentants nationaux peuvent être « sortis » rapidement. De fait, les recettes liées à la commercialisation de cette compétition, dont les droits ont été délégués par l'UEFA aux clubs, ont chuté régulièrement au cours des cinq dernières années de l'ordre de 25 % par an. Cette évolution n'a pas manqué de susciter les réactions de l'UEFA et une nouvelle formule de la Coupe de l'UEFA devrait voir le jour l'an prochain 67 ( * ) .

L'objectif de réduction de l'aléa sportif poursuivi dans le cas de la Ligue des Champions peut être jugé contestable au plan sportif. Incidemment, on relèvera qu'il représente une illustration concrète que l'idée selon laquelle l'incertitude absolue est davantage créatrice de valeur économique que les situations d'incertitude relative n'est pas toujours exacte .

Surtout, il faut relever qu'une fois cet objectif atteint, rien n'empêchait a priori d'adopter un système de distribution des droits entre les clubs plus solidaire. Un choix très inégalitaire a été fait. Ainsi, le système financier de redistribution des produits de la Ligue des Champions débouche, quasiment par nature, sur une accumulation d'avantages pour les clubs déjà les mieux dotés.

Compte tenu des observations précédentes sur l'impact déstabilisateur des systèmes de différenciation excessive des gains basés sur les performances sportives, on peut estimer que la Ligue des Champions , tout particulièrement avec sa formule en vigueur jusqu'à la saison 2002-2003, et par ses clefs de répartition financière, a exercé une influence déstabilisante sur l'économie du football européen , en accentuant les incitations à entreprendre une « course aux armements » et en offrant une rétribution avantageuse pour les clubs les plus dépensiers. Il convient donc de réformer ce système dans un sens nettement moins inégalitaire que celui en vigueur. Un premier pas a été franchi avec le retour à une formule dans laquelle les perspectives de maîtrise de l'aléa sportif sont devenues largement illusoires, ce qui devrait modérer des comportements de différenciation exacerbée dont on a souligné les risques. Il serait souhaitable de consolider cette évolution et , par ailleurs, de modérer les inégalités dans la distribution des gains liés aux succès sportifs pour que le mécanisme financier de la compétition soit plus solidaire et n'exacerbe pas les stratégies individuelles de différenciation.

c) Une solidarité a minima

Les comptes de l'UEFA ne sont pas disponibles, ce qui est plutôt paradoxal pour une association dont l'action consiste à réguler le fonctionnement d'une activité sportive et économique et qui, désormais (v. infra ), prône un haut degré de transparence financière. Cependant, pour être équitable avec l'UEFA, il faut mentionner les subventions accordées par elle aux fédérations nationales. En effet, outre les versements aux clubs, l'UEFA octroie des subventions aux fédérations nationales pour un montant en 2000-01 de 31,4 millions de francs suisses.

Subventions versées aux fédérations nationales
par l'UEFA (saison 2000-2001)

( en milliers de francs suisses )

 

TOTAL

Pologne

1.330

Danemark

1.250

Yougoslavie

1.170

Autriche

1.090

Hongrie

1.090

Slovaquie

1.090

Suède

1.020

Suisse

1.010

Bulgarie

930

Croatie

930

Moldavie

930

Finlande

850

Israël

850

République d'Irlande

850

Slovénie

850

Belgique

780

Ecosse

780

Norvège

780

Azerbaïdjan

770

Biélorussie

770

Chypre

770

Estonie

770

Islande

770

Lituanie

770

Macédoine

770

Pays-Bas

770

Roumanie

770

Albanie

690

Arménie

690

Bosnie-Herzégovine

690

Georgie

690

Iles Feroe

690

Irlande du Nord

690

Lettonie

690

Luxembourg

690

Malte

690

Pays de Galles

690

Ce total est à mettre en rapport avec les 730 millions de francs suisses octroyés aux clubs participant à la Ligue des Champions. Il en représente environ 4 %.

* 64 La nouvelle formule qui comporte un nombre moins important de matches devrait rapporter près de 900 millions.

* 65 Pour un événement quadriennal.

* 66 Les guillemets s'imposent compte tenu de la déliaison fréquente entre dépenses, résultats et qualité des bilans desdits clubs.

* 67 La compétition comprendra alors un tour à élimination directe suivi d'une phase de groupes impliquant 40 équipes réparties dans 8 groupes de 5. Les 24 qualifiés à l'issue de cette phase (les 3 premiers de chaque groupe) seront rejoints par 8 équipes de l'UEFA Champions League. Ce n'est qu'à ce stade que la compétition se jouera. De façon significative, l'UEFA propose d'assortir ce remodelage à visée commerciale, d'une réforme des conditions de la commercialisation de cette compétition décalquée des pratiques en cours pour la Ligue des Champions. Les droits de cette dernière compétition sont en effet négociés par l'UEFA elle-même. On est ainsi dans le cadre d'une vente collective gérée directement par l'UEFA avec toutes les conséquences d'une pareille situation : le pouvoir de marché qu'elle confère et l'opportunité pour le négociateur de prélever une part des ressources.

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