C) DES FACTEURS DE BLOCAGE
Les blocages susceptibles de freiner la progression des techniques d'information et de communication et leur utilisation tiennent :

n à des difficultés ponctuelles de mise au point de certains procédés ou produits ;

n aux défis techniques que représentent :

· l'exploitation logicielle des capacités exponenti ellement croissantes des composants électroniques ;

· l'hétérogénéité des techniques, des matériels et des réseaux ;

· le traitement, le stockage et l'accessibilité de la masse considérable d'informations produites.

n à des problèmes de normalisation , d'inadaptation éventuelle du cadre législatif et réglementaire concerné, et d'aléas commerciaux.

1. Des difficultés ponctuelles de mise au point :
En ce qui concerne ces difficultés ponctuelles de mise au point, tout d'abord, force est de reconnaître que la numérisation complète de la chaîne de l'image a longtemps buté sur l'obstacle de la surabondance de données correspondantes à stocker et à transmettre. Il a fallu attendre les années 90 pour que la mise au point de puissants algorithmes de compression permettent de résoudre ce problème.

Mieux : ce qui semblait ainsi constituer au départ un des principaux inconvénients du numérique (qui s'était déjà cependant imposé au stade de la post-production et du traitement des images dans la réception) en est devenu, sur le plan économique, le principal atout, avec la multiplication des programmes susceptibles d'être diffusés dans un même canal de transmission. La mise au point des techniques de compression avait été facilitée par l'informatique, celle-ci en a ensuite bénéficié, puisque ce sont ces algorithmes qui ont permis, avec l'augmentation de la puissance des microprocesseurs, de rendre les ordinateurs personnels multimédia.

Autre obstacle qui vient d'être surmonté : celui des écrans plats. La mise au point de ces composants stratégiques, communs à un grand nombre d'équipements (TV, PC, radios, visiophones...), a été beaucoup plus lente et difficile que celle, par exemple, des semi-conducteurs. La technique des cristaux liquides domine le marché des ordinateurs portables ; celle du plasma, qui a beaucoup progressé, devrait s'imposer pour les téléviseurs grand écran auxquels elle est mieux adaptée.

Dernier exemple : la fibre optique, inventée en 1966, n'a commencé à être utilisée à large échelle qu'à la fin des années 80, après qu'eurent été suffisamment baissés ses coûts de production et résolus différents problèmes liés à la dispersion et à la régénération du signal et de la conversion optoélectronique.

Cela illustre bien les délais souvent nécessaires pour passer du stade de la découverte en laboratoire à celui de l'exploitation opérationnelle ou pour l'arrivée à maturité de procédés résultant de la mise au point, non pas d'une seule, mais de plusieurs techniques.